Emma main dans ta gueule ⌲ POUDLARD

55 ⏤ DIALOGUE

◸                      ◹
CINQUANTE
CINQUIÈME
DIALOGUE
◺                      ◿

TONKS & EMMA
⊸ cours d'histoire de la magie

— Est-ce que des
fois t'as vraiment
envie de changer le
monde mais t'y arrives
pas parce que le monde
est trop grand et les gens
sont vraiment méchants
et du coup ça te frustre
sa mère ?

— La seule chose
à laquelle je peux
relater dans ta phrase
c'est le « sa mère » à
la fin. Sinon, le reste je
crois que c'est des traits
de poufsouffle.

— J'ai reçu une
lettre de Jean, tu
sais ?

( silence )

— Hm.

— Elle dit qu'elle
veut pas qu'on s'en
veuille. Qu'elle veut pas
que j'sois en colère après
toi malgré ce que tu lui as dis.

— Quelle gentillesse
légendaire.

— C'était sympa,
ce que t'as fais
pour elle. Les
chocolats chauds.
Vers le ciel.

— Commence pas
à me faire regretter
d'avoir fais ça aussi.
Et puis c'était surtout
pour vous.

— Pourquoi tu te
braques lorsqu'on
te fait des compliments,
comme ça ?

( gloussements )

— Parce que je
sais que c'est pas
vrai, tiens ! Et arrête
de broyer du noir, t'es
pas marrante quand
t'es triste.

— Meuf, j'suis
hyper marrante.
J'pourrais chialer
et te faire rire,
tellement j'suis
marrante.

— Épate-moi.

— Non, non,
j'me contiens,
je veux pas te
faire mourir de
rire.

( ricanements )

— Ha ! Qu'est-ce
que je disais ?

— Non, ça compte
pas. Si rigoler à la
première connerie
était un talent, je
serais d'une renommée
internationale.

( ricanements )

— Ah, t'as vu
moi non plus
j'suis pas mal
pour te faire
rire avec ma
daube !

— Ouais, mais toi,
c'est pas ton premier
atout, contrairement à
moi. Ton premier atout,
toi, c'est un truc con,
du genre, ton cul,
j'sais pas.

— Tonks, arrête
de me parler
sensuellement,
j'ai le rouge qui me
monte aux joues.

— Tu sais ce
qu'on dit : on est
certains qu'une
amitié est en or
que lorsque y'a
des rumeurs qu'on
couche ensemble.

— Y'a ce genre
de rumeurs en
ce moment ?

— Depuis que
Charlie et Jean
sont de l'histoire
ancienne, faut bien
nourrir les fauves,
pas vrai ?

— Quelle merde,
ce monde adolescent.

— Je confirme. Oh,
au fait, la petite ac-
-trice aux bouclettes
brunes, c'est ta pote,
non ?

— Lila ? Ouais ?
Qu'est-ce qu'elle
a encore fait celle-là ?
Faut pas qu'elle me
vole le rôle de causeuse
de trouble, parce que
dans le duo, c'est elle
qu'est censée être
raisonnable.

— Elle s'est pratiquement
incrustée dans les dortoirs
des quatre maisons pour
annoncer que sa troupe de
théâtre font un spectacle ce
week-end.

— Comment elle a
fait pour rentrer dans
les dortoirs ?

— Apparement,
elle attendait que
quelqu'un sorte pour
l'attraper en s'en servir
pour s'incruster sans
se faire jeter.

— Putain, elle était
motivée.

— On peut dire
ça comme ça.

— Attends, ce
week-end ?

( silence )

— T'avais oublié
la représentation
de ta meilleure
pote, pas vraie ?

— Je t'en supplie,
lui dis pas. Elle est
capable de me faire
venir sur scène et de
poignarder devant tout
le monde sans que les
spectateurs ne se doutent
de rien.