Chapitre 25

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Aujourd'hui c'était à cette garce de venir chez moi et une chose était sure, ça allait la changer de son confort de vie. Chez nous il n'y a pas de gouvernante qui s'occupe du ménage et de la cuisine, non, tout le monde met la main à la pâte. Notre canapé est en moins bonne état que celui que ses parents ont dans le garage pour jeter à la déchèterie et notre maison est loin d'avoir la même superficie que leur villa. C'est un peu la vie de la belle et le clochard sans pour autant que j'ai à me plaindre de ma vie. Dans notre jardin nous sommes loin d'avoir une piscine olympique avec vue sur la mer, non, nous avons une balançoire en piteux état, l'enclos d'Hectorine la chèvre de la famille et la niche de Piscine, notre chien !

(Louise)

A peine avoir franchi le portail, je sentis que j'allais regretter d'être venu ici. Leur maison ressemblait à une déchèterie, on était loin de l'organisation qu'il y avait chez moi. Le gros thon s'adressa soudainement à moi :

-          Viens je vais te montrer piscine !

-          T'as une piscine ? lançais-je heureuse de voir qu'il y avait enfin un truc cool chez lui

-          Non c'est mon chien ! répondit-il hilare.

Je déchantais vite ! Les animaux, je détestais ça. Il m'emmena dans son jardin où un pauvre pneu était accroché à l'arbre en guise de balançoire. Ce à quoi je prêtais attention c'était de ne pas marcher dans la multitude de crotte de bique. Piscine sauta sur mon short blanc me faisant deux énormes traces de pattes dessus. Ça commençait à m'énerver ! Bibendum me fit une rapide visite de sa tanière et je tombai nez à nez avec son père :

-          Bonjour monsieur Chauvenier.

-          C'est elle la garce qui te harcèle fiston ?

Alec fusilla son père du regard lui faisant signe de se taire. Mon sourire de base hypocrite se crispa un peu plus. Il fallait dire qu'après tout ce que je lui avais fait endurer, j'étais loin d'être la bienvenue.

-          Alex, tu peux étendre le linge ? demanda une voix féminine

Le thon modèle m'attira à l'extérieur afin que je l'aide à étendre ses sleeps Spider-Man, je rêve ! Je pris au hasard un vêtement dans la corbeille et le lui tendit du bout des doigts.

-          C'est propre tu sais ! tu ne vas pas attraper la galle parce que tu la touché.

Un petit rire nerveux s'échappa de ma bouche. Pendant que je le regardais se comporter en tant que bonne à tout faire, un liquide chaud ruissela sur mes nouvelles chaussures. Je m'écriai de dégout en voyant que ce nabot de chien venait de m'uriner dessus.

L'autre crétin pouffa de rire en voyant la situation et en rajouta une couche :

-          On dirait bien que piscine aime tes chaussures !

-          Très drôle looser !

Pour la première fois de ma vie, je dus mettre la main à la pâte pour préparer le repas du midi. Lauryne la seule personne normale dans cette maison me tendit une carotte à éplucher. A plusieurs reprises, je manquai de me couper un doigt. Après plusieurs tentatives, je parvins enfin à éplucher une carotte alors que tout le monde en avait épluché une dizaine. Mme Chauvenier enfourna son gratin de légumes bien gras et mit la table. Je regardais à travers la vitre du four la graisse s'échapper du gratin. Je comprenais mieux pourquoi la truie était si énorme, disons que niveau hygiène de vie, il y avait tout à refaire. Le repas se déroula dans la bonne humeur ce qui changeait de mes repas en phase avec moi-même. Tout le monde débarrassa et Axel m'entraina à nouveau dans sa porcherie de jardin. Il me tendit une pelle et un seau et ajouta :

-          Il faut ramasser les excréments d'Hectorine !

On se serait cru dans la petite maison dans la prairie... Après avoir nettoyé tout le jardin, Bibendum me montra la petite salle de bain familiale, on était loin de mon immense baignoire. Il y avait seulement une petite douche et un lavabo.

Je culpabilisais un peu en voyant comment il se comportait avec moi et comment je m'étais comportée avec lui. Il était loin de vivre dans un palace mais j'étais sure qu'il était bien plus heureux que moi. Dans sa chambre, Alec installa un matelas gonflable sur lequel j'allais pouvoir dormir et contre toute attente, ça ne me posa pas forcément de problème. Je réalisais que même s'il ne vivait pas dans le luxe, il avait des parents sur qui compter et une ambiance plutôt chaleureuse chez lui. Tout le contraire de moi.

Virtual lovers [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant