Chapitre 5

686 50 6
                                    

La sonnerie retentit pour la première fois de la matinée, nous étions enfin en pause. Je m'assis au pied d'un arbre avec un livre que j'adorais tant ; « Thérèse Raquin » d'Emile Zola. Quelques petits 6 eme vinrent se moquer de moi mais pour être honnête je n'y prêtai pas plus attention, trop absorbé par l'histoire des Raquins. Une personne se tenait debout à côté de moi, je relevai la tête et aperçus Louise, cette garce que je détestais tant.

-          Alors comme ça tu lis maintenant ?

Sans plus attendre, elle s'empara de mon livre, fit mine de lire quelques phrases et finit par le jeter à la poubelle sous mon regard médusé. Elle partit en ricanant suivit de Camille et Carla ses plus fidèles acolytes, qui toutes deux rigolaient. Je ne comprenais pas pourquoi Camille ne l'avait pas empêché, elle paraissait si gentille, mais sans Louise elle n'était rien en fin de compte.

La journée se poursuivit mais à l'arrivée de notre pause déjeunée, j'étais loin de m'attendre à un tel accueil. Des filles m'attrapèrent par les bras et m'entrainèrent non loin des vestiaires de sport. Une chaise m'attendait ainsi que plusieurs garçons de ma classe. Nicolas, Paul, Gaston et Harry m'attachèrent à cette foutu chaise et les filles se positionnèrent en cercle autour. Je ne compris pas tout de suite ce qui allait m'arriver mais quand je vis le sourire diabolique de Louise et Nicolas, je compris que ça ne présageait rien de bon. Les garçons s'avancèrent et sortirent leur pénis qui contrairement à ce qu'ils laissaient entendre étaient loin de faire la taille d'un télescope spatial !

À la vue de quatre pénis, je compris où est ce qu'ils voulaient en venir. Ils commencèrent à m'uriner dessus sans que je ne puisse bouger ou bien même crier à l'aide. Des jets de pisse arrivèrent sur mon visage ainsi que partout sur mes vêtements. Je ne pouvais rien faire pour sortir de là et pour échapper à ce moment des plus rabaissant ! Louise et Carla avaient sorti leurs téléphones portables et avaient filmé la scène visiblement amusées par ce qui était en train de m'arriver ! Ce qui me faisait mal et qui remuait le couteau dans la plaie, c'était la réaction de ma sœur quand elle passa près des vestiaires et découvrit ce qu'ils m'avaient fait. Elle regarda quelques minutes la scène avant de continuer son chemin avec une indifférence la plus totale. Je ne pouvais désormais même plus compter sur les propres membres de ma famille.

Camille qui quant à elle regardait la scène comme l'on regarde un vulgaire film au cinéma, ne fit rien pour empêcher les garçons de m'humilier en public. Plus j'apprenais à la connaitre et plus elle me décevait. Quand ils eurent finit de me prendre pour des toilettes publiques, ils partirent me laissant sur cette chaise en plein milieu des regards. Lorsque la sonnerie retentit et qu'un professeur de sport passa devant moi, il me détacha aussitôt et chercha à savoir ce qu'il m'était arrivé. Seulement j'étais bien trop mal pour parler. Je me sentais humilié, rabaissé comme jamais je ne l'avais été auparavant. Je fis un détour par mon casier afin de récupérer quelques affaires quand je découvris un mot :

«  Je suis vraiment désolé pour ce qu'ils t'ont fait Alex... C.D »

Je sortis par le portillon à côté du grand portail vert et m'enfuis loin de ce collège maudit. C'était la première fois que je séchais les cours, mais pour être honnête, ça n'avait plus aucune importance à mes yeux ! Je ne voulais pas retourner dans cette classe au milieu de tous ces gens qui avait pris un malin plaisir à m'humilier cette après-midi ! Rien ni personne ne pourra effacer ce qu'ils m'avaient fait ! Rien ! Même pas les piètres excuses de Camille dans mon casier. Comment pouvait-elle avoir assisté jusqu'à la fin à ce bizutage sans même être intervenue une seule fois et après m'offrir de simples excuses ! C'était trop tard, le mal était déjà fait.

Je poussai violemment la porte de chez moi, il n'y avait personne. Mes parents travaillaient encore. Je pris une douche pour tenter définitivement d'effacer cette odeur de pisse sèche. Quand je croisai à nouveau mon reflet dans la glace, la première pensée qui me vint fut pourquoi moi ? Pourquoi ces ados s'acharnaient-ils autant sur moi ? Qu'avais-je fais pour mériter ça ? Chaque jour ils m'enfonçaient un peu plus me rappelant ainsi mon mal être dans la société. C'était facile pour eux de rabaisser quelqu'un, ils avaient tous des amis et s'en prenaient toujours au plus faible.

J'en avais marre, marre d'être le souffre-douleur, et une chose étais sure, je ne remettrai plus les pieds dans ce collège.

Virtual lovers [Terminé]Where stories live. Discover now