Chapitre 14

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Voyant qu'aucun membre de ma famille ne se résignait à venir me chercher au beau milieu de cette rue, je me levai retirant des épluchures de légumes de mes cheveux. Il faisait nuit noire et demain j'avais la première épreuve du brevet. Je n'avais aucune envie d'y aller. A contre cœur, je rentrai discrètement dans ma chambre et m'empressai de prendre mon téléphone qui était posé sur mon bureau. Je m'étais si vite enfui, que je l'avais oublié. Il fallait que je lui parle à nouveau pour me sentir mieux, c'était vital ! Sans le savoir, cette fille arrivait à me donner la confiance en moi que je n'avais jamais eu. Quand je lui parlais, je découvrais un nouvel Alex, plus sûr de lui, avec de l'humour.

Mister A.x : tu dors ?

StarOnline : non.

Mister A.x : il faut que je te parle de quelque chose...

StarOnline : moi aussi.

Mister A.x : je t'écoute

StarOnline : enfin je crois que je ne suis pas encore prête à le dire à quelqu'un.

Mister A.x : j'ai envie de mourir.

StarOnline : quoi ?? Mais pourquoi tu dis une chose pareille !

Mister A.x : tout le monde est contre moi, je me sens rejeté de la société parce que je ne rentre pas dans les critères de beauté ! Je ne suis pas blond aux yeux bleus, super musclé. Mes parents veulent se débarrasser de moi quant à ma sœur elle fait comme si je n'étais pas son frère.

StarOnline : tu te rends compte de ce que tu dis ? Tu as envie de mourir pour ces raisons-là ! Tu devrais être heureux d'être en vie ! Il y a des millions de personnes qui ont été tué sans raison et qui ont perdu la vie, et toi tu te plains ! Tu veux mettre fin à tes jours pour de futiles raisons ! C'est vraiment incroyable comme sur ce coup la tu peux être stupide ! Puis qu'est-ce que ça fait si tu ne rentres pas dans les critères de beauté sérieux ? Tu veux te tuer pour ça !

Mister A.x : Tu ne comprends rien !

StarOnline : comprendre quoi ! Que le seul ami qui est là pour m'écouter veuille mettre fin à ses jours parce qu'il est différent ! Ouai ben tu as raison je ne comprends pas ! Dis-toi que tu as une chance incroyable d'être vivant.

J'éteins mon téléphone en repensant à ce qu'elle m'a dit. Elle vient d'écrire noir sur blanc que je suis son ami !  Personne ne m'a jamais considéré comme un ami, alors ça me fait tellement de bien à ce moment là.

**

J'arrive au lycée regonflé à bloc par les messages de mon amie virtuelle. J'ouvre mon casier et découvre un mot à l'intérieur. Je m'empresse de le lire « tu n'es qu'un looser, un raté Alex ». Je froisse immédiatement le papier et en fait une énorme boule qui finira sans doute à la poubelle. A présent plus rien ne pourra me blesser. J'attrape ma pièce d'identité que j'avais laissée dans mon casier depuis la semaine dernière et découvre des boules puantes en dessous d'un pull qui trainait. Je compris immédiatement que Louise et Nicolas étaient passés par là. Et il ne m'aurait pas étonné que Paul leur file un coup de main. J'entrai dans la pièce qui était consacrée à l'épreuve de français et cherchai mon nom sur les étiquettes collées sur les tables. Je pris place et découvris que cette pétasse de Louise était placée juste derrière moi. Les sujets arrivèrent rapidement et les trois heures d'épreuves intensives purent commencer.

Le texte comportait une série de question plutôt facile à comprendre. Je ne mis pas plus de trente minutes pour répondre facilement à la totalité des questions quand vint le moment de la rédaction. Le sujet d'invention était plutôt simple finalement. Je me rendis très vite compte que le personnage du texte est victime de discrimination et de harcèlement. C'était un moyen pour moi de m'identifier à lui. En une heure et demie, je finis de rédiger une copie double entière et pour une fois je fus plutôt fier de ce que j'avais fait. J'avais l'impression que ce sujet avait été fait pour moi et qu'il n'attendait plus que j'écrive une partie de ma vie. Soulagé d'avoir terminé dans les temps, je m'autorisai une petite récompense et croquai dans ma barre chocolatée. Je reçus alors un coup dans ma chaise et la voix de Louise se fit entendre :

-          Gros porc arrête de te goinfrer !

-          Mademoiselle Durand, veuillez-vous taire, l'épreuve n'est pas encore terminée ! la corrigea la surveillante de la salle.

Louise ricana quelques secondes avant de la fermer pour de bon.

**

De retour à la maison, ma sœur ne m'adressa pas la parole, et mes parents étaient toujours frustrés depuis ma fugue ! Je n'avais pas de mots pour décrire à quel point ils m'énervaient. Ils ne s'intéressaient jamais à moi et quand je faisais une fugue de même pas une demi-heure, ils restent énervés pendant trois jours ! Ils feraient mieux de passer à autre chose, mais on dirait bien qu'ils restent bloqués dessus comme de vieux disques raillés.

Virtual lovers [Terminé]Where stories live. Discover now