Virtual lovers [Terminé]

Chapitre 8

-          Enchanté Monsieur Chauvenier, je suis madame Malta la psychologue qui va s'occuper de vous.

Je fixai cette femme d'un air je m'en foutiste. Après tout je ne savais pas en quoi elle allait pouvoir m'aider puisque tout allait très bien pour moi. Je ne la lâchai pas du regard. Cette femme d'une trentaine d'année aux cheveux brun coupés très cours et au visage pâle me regardait droit dans les yeux essayant de percevoir une quelconque faille dans mon regard.

-          Comment vous sentez vous ?

-          Très bien. Rétorquai-je

-          Très bien ? après une tentative de suicide ?! Pourtant ce n'est pas ce qu'on m'a dit. Vous sortez tout juste de l'hôpital non ?

-          Je crois bien.

-          Pourquoi avez-vous tenté de vous suicider ?

Mon regard s'assombri. Mes parents m'avaient envoyé voir cette folle pour que je lui parle de mes problèmes, mais je vais parfaitement bien bon sang ! Et je ne compte pas lui dévoiler quoi que ce soit !

Voyant que je ne répondais pas à ses questions étant quelque peu tendu, elle m'allongea sur une banquette et prononça quelques mots qui suffirent à m'endormir, enfin me mettre dans un état second afin qu'elle puisse parler avec mon subconscient. Sa voix était si douce et légère maintenant que je ne pouvais plus rien lui cacher.

-          Avez-vous des problèmes avec vos camarades de classe ?

-          Avec tous les jeunes de mon âge en particulier

-          Vous harcèlent-ils ?

-          Oui, ça commençait par de simples remarques déplaisantes sur mon physique puis ça s'est ensuite transformé en moqueries, discriminations, harcèlement, bizutage, humiliation.

Je ne me rendais pas compte puisqu'elle discutait avec mon subconscient, mais j'étais comme hypnotisé par sa voix ce qui décuplait mes émotions et réactions.

-          Parlez-moi de tout ça, que vous ont-ils fait ?

-          Il y a ce garçon brun, Nicolas et ses amis qui m'ont attaché sur une chaise et m'ont uriné dessus. C'était humiliant ! et puis il y avait cette Louise qui...

-          Continuez Alex.

-          Qui a filmé la scène et qui a diffusé la vidéo sur internet. Ma sœur avait vu ce qui c'était passé, mais n'est pas intervenu, même cette fille que je pensais être mon amie était hilare en voyant ce bizutage ! Je me fais constamment insulté par rapport à mon physique, on me traite de « thon-modèle » et on me rabaisse constamment. Personne ne s'intéresse à moi parce que je ne rentre pas dans les critères de la société. Je ne suis pas parfait comme tout le monde.

-          En avez-vous parlé à vos parents ?

-          Non ! ils ne peuvent pas comprendre ce que j'endure au quotidien. Ils ont déjà déménagé à cause de moi parce que ce genre de situation c'était déjà produit l'année dernière, je ne veux pas qu'il pense que leur fils est un raté qui a que des ennuis. Je leurs fait honte, je le sais.

-          Pourquoi dites-vous ça ?

-          Parce que c'est la triste vérité, il aimerait que je sois comme ma sœur : parfait, intelligent, sociable. Mais je ne suis pas comme elle et ne le serai jamais.

Elle prononça quelques mots qui suffirent à me réveiller. Je n'avais pas la moindre idée de ce que j'avais bien pu raconter à cette femme, mais ce qui étais sûr, c'était que son carnet de note était bien rempli !

-          Ce que je constate Alex, c'est que vous ressentez un réel mal-être vis-à-vis de votre corpulence ainsi qu'au fait que les jeunes de votre âge vous délaissent. Je pense que vous devriez en parler avec vos parents. J'ai la triste impression que vous vous sentez rejeté vis-à-vis d'eux.

Je baissai la tête fixant mes pieds. La vérité, c'est qu'elle avait bel et bien raison mais que je refusais de me l'avouer. Je me voilais la face et je faisais comme si les critiques sur mon physique ne m'atteignaient pas, mais à chaque fois c'était une nouvelle flèche qui venait se planter en plein milieu mon cœur.

-          Avez-vous déjà essayé de vous sociabiliser sur des sites internet ? je pense que parler à une personne inconnue et qui ne porteras aucun jugement sur vous, vous ferez le plus grand bien.

Sa question attira ma curiosité et sans plus attendre je relevai la tête vers elle.

-          Non, je n'ai jamais essayé.

-          Alors vous devriez aller faire un tour sur je-discute.fr

Je ne voyais pas pourquoi je devrais aller sur ce site ni en quoi parler à des personnes me ferai du « bien ». Malgré tout, cette idée ne me déplaisait pas. Pour être tout à fait honnête, ça m'intriguait et franchement si cela pouvait m'aider à me sentir mieux, je ne dis pas non.