[ Chapitre 36 - 2ème partie ]

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- Pardonnez-moi de ne pas me sentir flattée, rétorquai-je.

- Qui sait... Peut-être que toi et moi on aurait pu être copines dans une autre vie ? lança-t-elle en se levant du lit.

- Ça m'étonnerait.

Elle fit quelques pas dans ma direction.

- N'en sois pas si sure... La Compagny est capable de changer un agneau en véritable loup alors à ma place, tu aurais sans doute fais les mêmes horreurs que moi.

A vrai dire, je n'avais aucune envie de savoir de quelles "horreurs" elle parlait là.

- Je suis sure que non, répétai-je. Car je n'aurais jamais rejoins une telle organisation. Même pour tout l'or du monde !

- Parce que tu penses que c'est une question d'argent ? se mit-elle à ricaner. Ma pauvre Sara, tu es complètement à côté de la plaque. Et que ce soit bien clair, avec ou sans ton consentement, sache que tu es toi aussi maintenant actrice de ce système, ma jolie !

Je fis volte face pour la toiser. Cette conversation n'avait rien d'un passe-temps ou d'un jeu pour moi. Qu'on en finisse !

- Si LJ et moi sommes retenus comme otages, qu'attendez-vous de Michael et Lincoln ? la questionnai-je pour recadrer la discussion.

- De Lincoln pas grand chose à vrai dire... Cette brute sans cervelle ne pourrait pas faire évader un chiot de son chenil...

- Il s'agit d'une évasion ? Encore ? m'insurgeai-je.

- Bingo !

Je pris quelques secondes pour réfléchir à ses mots... Tout me parut soudain clair. Je ne pouvais pourtant pas croire à une pareille embuscade.

- Vous avez enfermé Michael dans une prison pour qu'il s'évade ?

- Pour qu'il s'évade avec un autre homme, plus précisément... Sona est réputée pour être inviolable, le genre de prison dont on ne sort jamais, tu vois... enfin si, mais toujours les pieds devant, si tu vois ce que je veux dire...

- Qui est l'homme que Michael doit aider ?

- Tu en sais assez pour le moment. Je ne comptais même pas t'en dire autant... mais ta présence m'est tellement agréable que j'en ai de la peine de devoir te quitter !

Elle se mit à rire et me fixa toujours entrain de regarder par la fenêtre.

- Ma pauvre Sara... Tu as l'air aussi désespérée que cette statue, souffla-t-elle. Tu l'ignores sans doute mais c'est la sainte des causes perdues. Elle se nomme Santa Rita. Et décidément, tu as beaucoup en commun avec elle, me nargua-t-elle.

"Santa Rita", c'était donc son nom, songeai-je en la regardant à travers la vitre sale.

- Allez viens. Je vais prendre un nouveau cliché de toi avec le journal du jour et je t'escorterai à nouveau auprès d'LJ.

Susan ouvrit la porte et m'invita à la suivre au salon. Comme chaque jour elle me tendit le journal et prépara son appareil photos. Mais aujourd'hui cela avait enfin un sens pour moi. Susan nous prenait en photo avec le journal du jour pour prouver à Michael et Lincoln que nous étions encore en vie... et que leur mission avait toujours un sens s'ils voulaient que nous soyons libérés, supposai-je.

- Bon sang mais où est-il... s'énerva-t-elle en cherchant partout dans la pièce.

- Sergio ! Le polaroïd ! cria-t-elle.

Pendant que Susan pétait les plombs, je restai dans mon coin et lus la couverture du journal. Bien entendu, il était rédigé en espagnol, je ne comprenais donc pas grand chose aux nouvelles... Soudain mes yeux s'arrêtèrent sur ces mots : "Santa Rita". Quelle coïncidence ! réalisai-je alors que Susan venait juste de m'apprendre le nom de la statue qui trônait sur notre place... Une idée émergea alors dans ma tête.

- Il est ici Susan. Je l'ai pris tout à l'heure pour prendre le gamin en photo et j'ai du oublier de...

- Mais quel bon à rien ! le coupa-t-elle. Donne-moi ce truc qu'on en finisse. J'ai rendez-vous avec Burrows dans dix minutes. Je vais être en retard à cause de toi ! lui jeta-t-elle au visage.

L'homme se présenta devant Susan, tout penaud et lui tendit l'appareil photo. Elle lui arracha des mains dans une douceur infinie.

- Allez Sara, c'est le moment de te faire belle !

Je ne pris pas la peine de répondre à cette énième boutade véreuse mais en tenant le journal et alors qu'elle pressait sur le déclencheur, je pointai mon doigt à l'endroit que j'avais repéré. 

Du Côté de Sara TancrediOù les histoires vivent. Découvrez maintenant