L'échappée. [ Terminée ]

Chapitre 1

Les écouteurs dans les oreilles, je laisse la musique qu’ils diffusent me transporter dans un autre monde. Un monde où je peux voler, imaginer et, surtout, rêver.

Je me promène dans les ruelles de mon nouveau quartier depuis mon arrivée, essayant d'oublier ces amers souvenirs qui resteront toujours gravés dans ma mémoire. Je continue mon chemin sans prêter aucune attention aux autres piétons, ni à ces animaux domestiques qui fuient leur propriétaire afin de suivre l'ombre de chaque passant, je regarde que le bout de mes chaussures. Pourtant je pense à cette dingue décision que mes parents ont prises. Ils ont la certitude que déménager nous fera du bien, surtout à moi qui ai connu de mauvais temps.

_ C'est pour ton bien, ma puce. On veut que tu te changes les idées, ta détresse nous inquiète extrêmement, avait dit mon père.

Voulant effacer les paroles de mon géniteur de ma mémoire je les remplace par celle de mon artiste préférée. Trop occupée par mes pensées, je bouscule quelqu'un. Et merde ! Je trébuche et m'étale sur le sol.

_ Aïe !

Heureusement, des mains secourables m'aident à me relever.

_ Je. . . Je suis désolée, dis-je perturbée.

Je rassemble tout mon courage et lève ma tête, curieuse de voir à qui je présente mes excuses. Putain, mais qu'est ce qu'il est beau ! Il semble avoir le même âge que moi. Il a des cheveux en bataille, des yeux verts étincelants et des lèvres pulpeuses. Son regard sur moi me fait sentir bizarrement.

_ Non, ne t'en fais pas, tu n'as pas besoin de t'excuser ! me répond le parfait inconnu avec un sourire magnifique.

J'esquisse un petit sourire nerveux, puis le dépasse de quelques centimètres, voulant à tout prix me sauver de son champ de vision. Tout à coup, il me saisit par le bras. Je me fige sur place, puis un étrange frisson parcourt mon corps. Mon cœur bat la chamade. C'est sans doute l'adrénaline.

_ Mais, ne panique pas, je veux juste te parler, ajoute-t-il avec un petit sourire plus mignon que le premier.

Sa voix douce me trouble et m'apaise en même temps. Personne ne devrait avoir le droit d'être aussi troublant et apaisant. Je le fixe sans mot dire, pressée de trouver une manière de me sauver.

_ Désolée, mais je dois rentrer. Bon. . .  Bye. . .Ok?

Idiote ! pourquoi tu lui demandes la permission ?

Je tape mon front de ma main. Je n'ai jamais eu un véritable contact avec des mecs en dehors de mon école. Mes parents sont trop protecteurs et ils ne me laissent surtout pas sortir seule, ce qui a aidé de créer, en moi, une peur.

Paralysée, je le fixe du regard pour la dernière fois. Pourquoi me met-il aussi mal à l'aise, et lui assuré ?

_ Pardon ? s'exclame-t-il en haussant les sourcils.

Merde, merde et merde ! j'ai dû réfléchir à haute voix. Moi et ma fichue stupidité! Il faut vraiment que je me tire d'ici. Parfois, la meilleure solution de tous nos problèmes est de s'échapper.

Et c'est ce que je ferai.

Mes jambes font bon travail, ils m'emportent déjà à l'autre bout de la ruelle. Je crois entendre un « au revoir » suivi d'un long rire, mais je suis certaine que ce mec se moque de moi puis rentrera chez lui et racontera à sa mère ou bien à sa petite copine ce qui s'est passé, qu'il a rencontré une fille complètement folle.

Une fois chez moi, je respire à peine. Mon cœur bat à tout rompre. Je suis ravie de n'avoir plus jamais à le revoir. Je passe une main dans mes cheveux, et soupire longuement.