Chapitre 25

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Tous ces bips me flippent, cette machine de merde n'a pas arrêté son bruit pendant toute la nuit. J'ai dû supporter son bip bip continu jusqu'au jour. Dès que les premiers rayons de soleil ont envahi le sol, quelqu'un a frappé à la porte.

Une infirmière à la vingtaine, plateau à la main vient me le poser sur les jambes et me change les bandages.  Je n'ai jamais eu une réelle occasion pour les voir, toucher ce cauchemar que j'ai vécu. J'ai supplié l'infirmière de demeurer avec moi pour un instant. Entendre le brouhaha en dehors de la fenêtre et les pas des docteurs ailleurs ne sont vraiment pas de bons amis. J'ai besoin d'une véritable personne avec qui parler, et persuader une infirmière de quitter son boulot pour papoter avec une patiente m'est une difficile mission à 99 % d'échec et 1 % de réussite, et même un 1 % mérite un peu de sacrifice.

_ Nathalie, beau prénom.

_ Oh! Merci c'est mon grand-père qui m'a nommé, la sage-femme qui a fait accoucher ma mère s'appelait Nathalie. Remarquant sa gentillesse, mon grand-père a juré que sa future fille devrait se nommer en son hommage.

_ Il est encore vivant ?

_ Et en très bonne santé en plus.

_ Ça ne sera pas facile alors pour se débarrasser de lui.

_ Eh bien non.

_ Il me surnomme Nounou la pisseuse.

_ NON ! 

On pouffe de rire, son humour me plaît et la façon d'aborder avec elle un sujet est plus facile que je ne l'imaginais. J'adore ces cheveux roux, elle est mignonne, je ne vais pas être stupéfaite s'ils me disent qu'un docteur l'a volé au sein de l'hôpital. En gros, elle est merveilleuse.

_ Et toi tu es Eryne.

_ Exactement.

_ Beau prénom.

_ Merci, mais crois moi, je ne sais pas l'histoire derrière ce nom. 

_ Peut être que ça sera bien de ne pas la savoir, hein ?

_ Oui, finalement tu as raison.

En m'habillant elle me regarde droit aux yeux et se souvient de sa prochaine phrase perdue entre les feuilles de sa mémoire :

_ Ah, j'ai failli oublier. Ton petit ami n'attend que ton réveil, tu veux que je lui permette d'entrer ?

_ Oh merci. Mais avant je voudrais bien te poser une question.

_ Oui avec plaisir.

_ Tu restes ici pour la garde de nuit.

_ Normalement je ne le fais pas, mais je remplace une amie qui est tombée malade.

_ Et tu n'as vu personne entrer dans ma chambre cette nuit-là.

_ Non, les visites se terminent vers 18 heures et on clôture l'hôpital, en plus, il y a l'agent de sécurité qui ne dort jamais, ils contrôlent tout le temps les caméras de sécurité. On l'appelle le hibou, dormir pendant le travail n'est vraiment pas son truc. J'espère que ses informations t'ont aidé, , mais puis-je savoir pourquoi ? Il y a quelque chose qui ne va pas ?

_ Euh, non merci je suis juste une sale curieuse.

_ Mais non, ne dis pas ça. La curiosité est une valeur qui vit en chacun de nous ma chérie. Et oh, j'ai encore oublié de t'informer. Une jeune fille est venue le jour même où on t'a reçu, elle a insisté pour entrer te voir, or j'ai refusé, je lui ai demandé son identité, mais je n'ai rien connu d'elle sauf une lettre qu'elle m'a donné et m'a supplié de te l'offrir. Euh, attends je vais la chercher dans une minute.

Elle ouvre le tiroir d'à côté et fait sortir une petite enveloppe puis me la donne :

_ Et la voilà. Je dois trouver une véritable solution pour l'oubli. Imagine si je ne me suis plus souvenu de cette adolescente ni de ce bout de papier.

_ Ça ne fera rien.

_ Pardon ?

_ Euh non je suis désolée je pense à quelque chose d'autre en ce moment que je n'ai pas entendu ta phrase. Je peux te demander une autre faveur ?

_ Avec plaisir.

_ À quoi ressemble la mystérieuse meuf ?

_ Bah je ne suis pas douée pour la description, mais ce qui a attiré mon attention chez elle est son tatouage de dragon dans son cou. Cela te fait penser à quelqu'un ?

_ Oui, ai-je menti.

_ C'est une amie à moi.

_ D'accord, je vois. En fait, je dois maintenant te laisser.

_ Merci Nathalie, sincèrement.

_ C'est mon devoir ma puce.



Suite à son claquement de porte, un piquement vient s'installer dans mon cœur et fait de lui son foyer. Jack m'envoie ses assistants, ce fou sadique me veut coûte que coûte.

_ Eryne?

La voix de Dylan me fait sortir de ma longue méditation. Je lui suis reconnaissante, sans sa voix, je ne m'imagine pas comment j'aurai pu me tirer de cette pensée encore une fois.

_ Tu es là?

_ Je le serai toujours, toute ma vie, tant que je respire encore.

_ Moi aussi.

_ Comment tu te sens ?

_ Beaucoup mieux. Plus que je ne mérite.

Il se glisse sous les couvertures et me tire vers lui, je pose mon front sur lui et prends un grand plaisir à entendre les battements de son coeur et sa longue respiration. Je touche sa barbe délicatement avec mes doigts ce qui le fait sourire.

_ Je t'ai contemplé toutes ces nuits. Tu es belle et douce à chaque bip créé par cette machine je me dis que tu deviendras mon ange à nouveau avec tes ailes blanches et ton visage de petit enfant. Je me suis promets de ne jamais penser à ta mort, car je sais au fond de moi que la mienne sera avec ton dernier souffle. Quand je t'ai vu allongé sur le sol, noyée dans ton sang je me suis jeté sur lui sans réfléchir. Un après l'autre mes coups se succèdent sur lui sans arrêt ni repis mais cela n'a pas de sens car tu es là, yeux fermés, bouche blessée et corps affaibli. Je t'ai trouvé formidable tu avais le même sommeil que celui de les nuits précédentes. Je savais qu'une chose que tu es splendide or,  j'ai paniqué car ton réveil me paraît lointain.

_ Tu me rends folle.

_ Quand je suis avec toi, je n'ai plus ma raison, tu me prends tout ce que j'ai.

_ Je t'aime.

_Ne pars plus.

_ Je ne t'ai jamais quitté.

L'échappée. [ Terminée ]Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang