Chapitre 12

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Je me suis retrouvée seule dans mon cachot, et me suis noyée dans un fleuve de pensées noirâtres. Mon corps est prisonnier aux fers d'une cellule que mon cerveau avait construit quant à mon âme craint des souvenirs passés.

La vengeance. Est ce t-elle le but derrière la poursuite de Jack à moi ? Je n'ai rien fait de faux, je n'ai pas parlé à ma mère de notre secrète relation. J'avoue que je ne l'ai jamais admiré, mais j'étais obligée sinon il me battra. Je suis malchanceuse, je doute que je sois prise d'une malédiction. Peut-être que je ne suis faite que pour la douleur.

Les gens passent une bonne éternité sous la douche. Quand une goutte grave un chemin sur leurs peaux elle transporte avec elle une peine, un souci, un problème pas résolu. Quant à moi, mes soucis restent accrochés dans ma mémoire comme les étoiles au ciel. Mais même les étoiles reviennent sur terre.
Je comble à mes tristesses une vie décolorée. Je reçois en échange un coup qui me transperce le cœur. Peut-être que fermer les yeux m'aide pour apaiser mon esprit blessé, mais ma main qui me démange ne cesse de me rappeler que j'ai giflé Dylan. Malgré cet impoli geste, il m'a gratifié d'un sourire en coin parfaitement dessiné, et a couronné le tout par un clin d'œil. Ce genre de clin d'œil qui veut dire « Peux-tu le refaire ? J'aime ta main sur mes joues » Pourtant, il a été amusé par mon désarroi et mon inquiétude. Je pense que je lui ai fait mal. Merde ! Comme je suis agressive

Je n'ai même pas eu le temps pour s'excuser, mon seul but a été s'éloigner de cet adolescent qui lance dans notre sens des regards enflammés. Dylan et moi voulons prétendre qu'on se déteste. Jack ne nous laissera pas en paix. Je colle mon dos sur le mur d'à côté, et soupire longuement. Des tas d'idées envahissent mon âme. Je ne sais pas comment je dois vivre, maintenant que Dylan sera loin de moi et Jack deviendra mon ombre. J'enfile le jogging de Dylan ainsi qu'un T-shirt et sort de la douche. La lecture m'aidera absolument à me détendre. C'est au moment où je me dirige vers mon lit impatiente de sentir les plumes de mon oreiller sur mon visage que je distingue une silhouette.
. . .

Merde !

- Merde Dylan, il y a une invention qu'on appelle la sonnerie. Tu ne peux pas entrer comme tout le monde le fasse.
- Arrête de te lamenter, je possède la copie des clefs en plus j'ai cru que tu me rendras mon pantalon.
- Je l'ai aimé.
Idiote !
- D'ailleurs, il me réchauffe.
- Il fait déjà chaud, ce n'est pas la peine de fouiller la chaleur dans un bout de tissu. Tu es une mauvaise menteuse Eryne. Et s'il te plaît, ne sois pas nerveuse.
- Il me rappelle à toi et je me sens en sécurité. Si je ne peux pas t'avoir à mes côtés, j'aurai une partie de toi. Ton pantalon est une façon pour me dire que Dylan est là en train de veiller sur toi.

Le lit se pouffe quand je me jette sur Dylan et l'enlace. Il essuie mes larmes qui remplissent déjà ma figure et essaye de me calmer. La raison de ma tristesse est abstraite, je ne la vois pas, je ne la connais non plus. Mais mon cœur est fragile pour la supporter, et courbé sous son poids. Pleurer est une agréable manière afin d'offrir à mes émotions une voix. Je renifle et me mouche par le pull de Dylan. Il relève ma tête et plonge son regard dans le mien. Son visage apaisé me fait sortir de mes gonds. Je ne
Ne comprends pas qu'on puisse s'accrocher à lui si facilement. Les mètres qui nous ont séparés ne sont plus que des centimètres. Je ressens sa respiration sur mon cou ce qui me cause des frissons dans tout mon corps. Il caresse délicatement ma joue. Des piqûres, des piqûres se baladent là où ses doigts ont été posés. Il balbutie :

- Personne ne mérite tes larmes. Personne.

Je m'arrête tout de suite et embaume son odeur, il me berce doucement comme on fait à un nouveau-né. Son simple touché déséquilibre mon âme ainsi que mon corps. En même temps, qu'il me toise, j'aperçois son angoisse.

- J'ai peur.
- Peur de qui ?
- Et si Jack me capture ? Et s'il me viole encore une fois ? Et si je perds ma virginité avec un sale con comme lui ?

- Mais, Dylan tu ne pourras rien faire pour moi. Jack est puissant, il peut te tuer. S'il te plaît file d'ici ! S'il te plaît ! Je savais que cela arriverait un jour, mais je n'avais aucune idée de ce que je vais rencontrer ni de ce que j'allais affronter. Tu ne mérites pas d'être avec moi, je refuse que tu gâches ta vie pour une imbécile. Tu te souviens de nos premiers jours ? J'avoue que je t'avais adoré, tu es le premier à réussir de me dessiner le sourire aux lèvres et les frissons au corps. Il y a trop de filles au monde qui souhaiteront un jeune homme comme toi, choisis celle que ton cœur a aimé et vis tes jours avec amour et patient. C'est plus amusant que d'entendre les plaintes d'une malade profitée sexuellement.

Il se relève brusquement. Avant qu'il parte, je l'appelle :

- Dylan, il faut vraiment qu'on parle !
- De quoi ?
- De ce Jack, de noah, de nous, de ce qu'on va devenir ? De tout. Je me sens dans un labyrinthe, j'essaie de trouver la sortie, mais en vain. À chaque fois que je m'approche de la fin, une personne vient de nulle part et bouscule mon avancement.
- Tu ne comprends pas que je t'aime ? Que tu es si spéciale et précieuse pour moi ? Tu ne le vois pas ? Tu te fais de la peine que pour ton cousin et Noah ? Mais bon Dieu comme tu es aveugle, je t'aime et je ferai tout pour te protéger, je ne cesserai pas de le faire, même si cela coûtera ma vie.
- Voilà ce qui me fait peur le plus Dylan.

L'échappée. [ Terminée ]Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz