Chapitre 15

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Il me suivra pour toujours, c'est sûr. Je n'ai que deux choix : m'échapper à lui comme j'avais déjà fait ou bien le combattre. Je monte dans ma chambre et me laisse tomber sur le lit. Prenant la tête dans mes deux mains, je réfléchis.

Parler avec mes parents est hors de question ! Déclarer Jack à la police va être la goutte qui verse le vase. Je ne sais plus comment réagir face à ce psychopathe.

Il est presque 20 heures, papa et maman ne s'attarderont pas à rentrer. Je n'ai aucune envie de les rencontrer ni papoter avec eux. Je prends mon oreiller y fourre mon visage et hurle à m'en arracher les cordes vocales. Petit à petit, mon angoisse se dissuade.

Ma journée était longue, malgré ma fatigue, je ne veux pas dormir, mais mes yeux décident autrement et se ferment.

- Ma petite princesse. Réveille-toi murmure une voix rauque.
Je me lève doucement, frotte mes yeux et le fixe du regard. Il fait noir dans ma chambre, mais je connais bien l'intrus.

- Jack ? Tu as besoin de quelque chose.
- Oui. Il rit diaboliquement. Il joue le rôle d'un ange sauf qu'il ait les cornes du diables.
J'attends sa réponse et lui lance un regard interrogatoire :

- J'ai besoin de toi. Vas-y je veux te montrer quelque chose qui te plaira.
- Cette chose ne peut pas attendre jusqu'au jour ?
- Merde ! Ne sois pas stupide, ma princesse, les bonnes choses apparaissent pendant la nuit.
- Tu veux quoi ?
- Tu peux me faire place à tes côtés ?
- Mais. . .
- Il n'y a pas de mais ! Fais moi confiance. 
- Ma mère va refuser !
- Non ! Ne t'inquiète pas, je vais partir avant qu'elle nous voie.
- Qu'est-ce que tu veux ?
- Tu poses beaucoup de questions. Tu es si curieuse et intelligente. On va jouer un jeu, je te garantis que tu t'amuseras.
- Jouer ? Jack ! S'il te plaît, laisse moi dormir et je te promets que demain, on s'éclatera.
- Non ! Débile, je ne suis pas patient. Écoute on jouera qu'une demie heure d'accord ?
- D'accord !
- Mais il y a deux règles :

- Ne dis rien à ta mère, c'est notre petit secret. Et deuxièmement détends toi.

Il se glisse sous les couettes et me déshabille délicatement. J'ai refusé, mais il m'a indiqué que ce jeu se consiste sur la nudité. Je ne comprends rien, je veux que me débarrasser de lui. Je le laisse faire puis il enlève son T-shirt.

- Non ! J'étouffe un cri sourd, la sueur frôle mon front. Les larmes chaudes nettoient mon visage, leur goût est salé, mais leur fond est amer. J'ai peur, j'ai peur qu'il revienne et finisse ce qu'il avait commencé. Je ne veux pas qu'il me touche, je ne veux pas ses sales mains sur mon corps. NON !

Affolée par cette idée, je me lève et descends boire de l'eau. Je prends une bouteille d'eau du réfrigérateur, verse quelques gouttes dans un verre et me rafraîchis la gorge. Je me retourne en vitesse voulant sortir de la cuisine quand je distingue une personne assise sur le tabouret. Il n'est certainement ni ma mère ni mon père, mais quelqu'un d'autre. Ma panique se redouble, je prie Dieu qu'il soit un fantôme au moins eux sont plus gentils que les êtres humains. Après plusieurs tentatives, je réussis à articuler que trois simples mots :

- Qui est là ?

Dans les films, les agresseurs ne répondent pas à cette question, ils passent directement à l'acte. Je tremble, la silhouette ne remue pas d'un doigt. Je la fixe du regard et d'une main, je cherche le verre derrière moi, je le prends et le casse, faisant de lui une arme. Je sens une larme coule tout au long de ma joue, puis je commence à pleurer comme une fontaine. Soudainement, une main se pose sur mon épaule à ma grande surprise, je hurle. Une voix douce me console :

- Chut !

- Papa !

Je jette ce que j'ai dans la main. Mon père me prend dans ces bras me soulève et me pose sur mon lit.

- Tu as besoin du répit.

- Papa, j'ai cru voir quelqu'un en bas.

- Il n'y a que nous ma puce. Peut-être que tu imagines.

- Non, je suis sûr. Insisté-je.

- D'accord ma chérie, je vais chercher.
- Je viens avec toi ?

- Non ! Dors maintenant. M'ordonne t-il.

Il dépose un rapide baiser sur mon front et sort. Quant à moi, mille et une hypothèse me taraudent l'esprit :

Peut-être que c'est Dylan ? Et s'il est Jack ? Et s'il veut me tuer ? Quoi faire ? Je ne veux pas que mes parents soient au courant de tout de ce drame. Mais je suis obligée de leur dire toute la vérité, ce sujet ne fait que s'agrandir.

L'échappée. [ Terminée ]Where stories live. Discover now