Chapitre 1

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Je tends ma valise rose à mon père en soufflant avec exagération. Il me sourit et l’ajoute aux autres dans le coffre de notre petite Ford, ce qui a le don de m’agacer fortement. Je donne un coup de pied dans une pierre située devant moi en enfonçant mes mains dans mon pull. La capuche rabattue sur ma tête, les larmes me montent aux yeux. Je déteste mes parents, je voulais passer mes vacances avec Éloïse ma meilleure amie. Nous avions prévu un programme des plus fous : soirées, alcool, shopping, garçons, plages, séries… mais il a fallu que l’associé de mon père vienne gâcher tout mes plans ! Celui là aussi je le déteste, sans le connaitre je lui en veux d’avoir foutu mon été en l’air. Mes parents, ravis de pouvoir passer des vacances avec leurs amis ont acceptées. Je pensais pouvoir y échapper, je leur ai proposé de rester à la maison pour qu’ils puissent profiter sans m’avoir sur le dos. J’ai tout essayé, j’ai mis les lessives à la place de ma mère, j’ai fait la vaisselle et la cuisine. J’ai nettoyé la voiture, et je suis resté sage à l’école en ne ramenant que des bonnes notes. Mais ça n’a pas marché, une semaine avant notre départ ils m’ont annoncé qu’Alec Wood avait des enfants et qu’ils seraient ravis de nous rencontrer. Mon père et ma mère ont vu là une bonne occasion d’éviter de nous laisser, mon frère et moi, seuls à la maison. Me voilà donc, forcée de partir en Floride dans la maison de vacance du nouvel ami de mon père.

-Livia, monte t’asseoir, je vais fermer la maison et nous allons partir. M’annonce mon père en passant devant moi.

Je ne lui réponds pas et me contente de lui jeter un regard noir. Ce dernier m’ignore royalement et je serre le poing pour contenir ma colère. Je suis quelqu’un d’explosif, la moindre petite chose me met hors de moi. J’aime tout contrôler, et me sentir supérieur mais là je n’ai pas le choix. Quand j’ai appris que j’allais devoir partir avec mes parents j’ai littéralement explosé et je suis devenue infecte avec mon entourage. Je croyais qu’en agissant comme ça, mon père cèderait et me laisserait rester ici. Mais je me suis trompée, ça a juste servi à l’énerver et il m’a menacé de me confisquer mon téléphone pendant les deux mois qui suivraient ainsi que de m’acheter un cahier de vacances si je ne faisais pas un effort. En vue de cette punition, monstrueuse selon moi, j’ai donc du faire face à cette triste réalité et me voilà maintenant à l’arrière de la voiture, assise bien sagement aux côtés de mon frère Nathan pour partir rencontrer, je cite « la merveilleuse famille Wood ».

Grosse blague, cette famille me semble tout sauf merveilleuse. Quand j’ai su les noms des personnes avec lesquelles j’allais devoir cohabiter pendant presque deux mois je n’ai pas pu m’empêcher de me renseigner. Alec Wood et sa femme Katherine, ne m’intéressaient pas vraiment, après tout ce sont des adultes et je n’aurais pas spécialement de contact avec eux. Non, ce qui m’intéressait c’était leurs enfants, le fils et les deux jumelles Wood. D’après mes sources, l’ainée se nommait Cody et il venait tout juste d’avoir dix huit ans. Ses deux sœurs, Brooke et Paige deux petites jumelles blondes avaient quatorze ans. Je les ai très vite trouvé sur Internet, c’est simple, elles ne font rien l’une sans l’autre. Après avoir jeté un coup d’œil aux photos et vidéos que dévoilaient leurs comptes j’en ai déduis qu’elles étaient en pleine crise d’adolescence. Fantasmes sur les plus beaux mannequins ou chanteurs du monde, victimes de la mode et fans de films à l’eau de rose, ce qui en l’occurrence, ne font pas d’elles des personnes très intelligentes. Pour leur frère, mes recherches se sont révélées intéressantes. Figurez vous que le jeune Wood, ne se prend pas du tout pour de la merde ! Son Facebook m’a montré des tas de photos plus belles les unes que les autres, sûrement prisent par un photographe on peut très clairement le voir prendre des poses digne d’un mannequin. Même schéma sur son Instagram, un nombre d’abonnées dépassant les 20 000, et je me suis un instant demandé si il n’avait pas utilisé une des ces applications qu’on voit souvent sur l’Apple Store pour gagner des abonnés. Des photos où il apparait toujours plus sexy et pas mal de clichés avec des filles que je placerais dans la catégorie « je suis belle donc je me prends pour Beyoncé alors qu’en vérité j’ai le Q.I d’une mouche ».  Je vous épargne les dizaines de commentaires de filles et j’en viens directement à la conclusion suivante ; Cody Wood est aussi intelligent que ses sœurs.

L'Eté où nous nous sommes rencontrés Where stories live. Discover now