Chapitre - 43

Depuis le début
                                    

En regardant à l'intérieur, je constate qu'il y a des vêtements. C'est vrai que je n'ai plus rien à me mettre et que je ne compte pas rester en jogging toute la journée. Je souri face à sa prévoyance et pars vers sa chambre pour me changer, de toute façon, une discussion s'impose entre Evan et Adam.

Prenant soin de fermer la porte, j'enlève les habits du sac pour les poser à plat sur le lit. Un slim noir et un pull bleu foncé, assez simple, mais ça me convient parfaitement. Je pars vite récupérer mes sous-vêtements que j'ai mis dans leur sèche-linge se trouvant dans la salle de bains et les enfile. Une fois toute habillée je me sens déjà mieux, le pull est à peine trop grand, mais je m'en fiche. Il m'a également prit des bottines noires, parfait.

M'apprêtant à sortir de la chambre, je passe doucement mes doigts dans mes cheveux bruns, je grimace au passage de quelques nœuds. Alors que je fais volte-face la porte s'ouvre pour laisser place à Evan. Ses pieds buttent et son regard m'analyse de la tête au pied. Le sourire qui vient de s'immiscer aux creux de ses lèvres me confirme que la tenue est très bien.

— Cela te convient ? Je ne connaissais pas vraiment tes goûts alors...

— C'est parfait, merci Evan.

Il souri avant de s'asseoir sur le lit, qui fait un petit rebondit à la présence de son poids. Il porte un t-shirt en col v de couleur noir et un jean de la même couleur, décidément cette nuance, il doit fortement l'apprécier. Ses yeux verts regardent longuement le sol, je ne sais pas à cet instant si je dois le laisser tranquille ou bien m'asseoir près de lui ? Je choisis la deuxième option.

— Pour ce qu'Adam a fait... je suis désolé je ne savais pas qu'il te ferait du mal, explique-t-il en tournant le visage vers moi, son regard observe attentivement mon cou au cas où il y aurait une blessure.

— Il m'a beaucoup surprise, mais ça va, puis il y a une chose que je ne comprends pas, pourquoi il a dit que je faisais partie de l'ennemi ? Tu sais bien que l'institut n'est en aucun cas source de danger au contraire.

Il détourne le regard avant de passer ses mains dans ses boucles brunes. Il semble dérangé par cette question et vient à soupirer. Un instant de silence s'ensuit, qui devient lourd et pesant. Le jeune homme finit par se redresser fixant un point au bout de la pièce.

— Tu sais, Adam est passé par des phases où il a beaucoup souffert psychologiquement. A l'organisation, ils l'ont conditionné pour qu'il ne pense qu'à faire du mal, et c'est devenu un réflexe. Pendant de longues semaines ils l'ont privé de toutes réalités pour que son esprit soit entièrement libre à leur cause...

— Mais c'est affreux !

— Oui, j'essaye au mieux de lui faire reprendre petit à petit de tout ce qui est réel, et lui redonner son humanité, il a une entière confiance en moi et à James.

— Il vaut mieux que vous soyez là si je suis dans la même pièce que lui alors...

— Charlie, ne tant fais pas, je lui parlerais et il ne te fera plus de mal.

Je me mets à penser à son frère Edward. Comment pouvent-ils être aussi différent l'un de l'autre ? Edward n'a pas une once d'humanité en lui, je dirais même qu'il est le mal incarné. Alors qu'Evan est consciencieux et se soucie beaucoup des personnes qui l'entourent.

— Je n'arrive toujours pas à comprendre tout ce qui s'est passé, l'Orbe Noire et leur intention de détruire l'humanité.

— Pour eux, la puissance est la plus grande des satisfactions, ils souhaitent vivre dans un monde où seul les plus forts survivent.

— Même parmi les forts, il y a de la faiblesse, je conclus durement.

Il me regarde sérieusement tout en écoutant chacune de mes paroles. Il hoche la tête avant de se mordre la lippe inférieure. Pour lui aussi c'est tout bonnement de l'incompréhension, surtout vis-à-vis de son frère qu'il est maintenant prêt à tuer. J'aurais pu le faire moi-même avec ma mère, arrivé à un stade où l'on est plus en capacité de croire en la personne.

— Je ne sais pas ce que je devrais faire maintenant, retourner à l'institut ?

— Et pourquoi tu ne resterais pas ici ?

Etonnée, je relève le visage vers lui. Ses traits ne montrent aucun doute, il est réellement sérieux.

— Pourquoi ça ?

— Tu n'es pas en sécurité dehors puis à l'institut c'est sûrement très mouvementé et il te faut un peu de calme, de plus, je serais plus tranquille si je t'ai sous mes yeux...

Je rougi malgré moi à sa révélation, je viens de passer l'une de mes mains dans mes cheveux, avant de me lever, détournant le regard pour observer ma tenue.

— Il va me falloir quelques habits dans ce cas.

— Quoi tu veux vraiment rester ?

— Oui, enfin sauf si tu changes d'avis ?

— Sûrement pas.



𝙳𝚒𝚏𝚏𝚎𝚛𝚎𝚗𝚝 - 𝚃𝚘𝚖𝚎 𝟷Où les histoires vivent. Découvrez maintenant