𝙳𝚒𝚏𝚏𝚎𝚛𝚎𝚗𝚝 - 𝚃𝚘𝚖𝚎 𝟷

Chapitre 16 - Combats-moi

Plusieurs jours se sont passés depuis la sortie en ville. Nous n'avions que très peu reparlé de l'attaque dans cette ruelle sombre de Cleveland. Mais malgré ce soudain silence, je savais que ce que nous avions vécu ce soir-là résonnait entre les murs de l'institut. Après tout, c'était mon premier combat contre ce monde obscur dont je faisais malencontreusement partie. Dès lors, je me sentis plus forte, grandissante et envieuse de poursuivre cette nouvelle expérience. Ma blessure allait beaucoup mieux et en réalité je soupçonnais mes dons, de faire accélérer sa cicatrisation. En ce qui concerne mes entraînements au combat, j'étais resté avec Cody avec qui je nouais une amitié particulière. Du fait qu'il semblait me comprendre mieux que personne. Puis je suivais toujours ses cours, et disons que je m'étais trouvé une réelle distraction dans l'astronomie.

Pour la course, j'avais demandé à Derek de reprendre avec lui. Même si me tenir près de lui était parfois contraignant. Pas du fait d'une hostilité entre nous, ce n'était plus le cas. Mais je ressentais un sentiment avide à son sujet que je n'arrivais pas à combler et le fait de me retrouver chaque matin seule avec lui, n'était pas une des meilleures options pour moi de l'oublier. À chaque foulée mon attention se portait sur lui, mon coeur battait à tout rompre pour lui. Depuis notre échange au bar je pensais que c'était une erreur et que l'alcool avait parlé pour moi. Il n'en fut rien, j'en avais envie, purement et simplement. Mais c'était plus compliqué que ça, Derek était si changeant, si inatteignable que je me résignais à en vouloir plus.

Mon perfectionnement dans la maîtrise de mes dons était devenu plus compliqué, mais j'aimais ressentir cette fatigue signalant mon évolution. Le résultat après un travail acharné est la meilleure des satisfactions. Dove veillait à chacun de mes entraînements, m'encourageant de jour en jour.

Depuis l'incident à Cleveland, Max était enfin sur une piste où tous les éléments semblaient se rejoindre. Cela me motivait davantage à m'entraîner durement. Il n'était plus que question de temps avant que nous partions en mission. Concernant Freya, nous nous sommes rapprochés. J'aimais passer du temps avec elle, cela me faisait penser à la normalité du lieu.

La vie à l'institut devenait peu à peu familière et je commençais à réellement m'habituer à vivre dans cet endroit.

J'éteins mon ordinateur après un long soupir et en tournant le visage vers la fenêtre je remarque le temps nuageux de cet hiver, il allait faire froid. À mon habitude je descends rapidement les escaliers et rejoins Derek sur le palier. J'avais pris soin de me vêtir d'une veste bien chaude, car la température de dehors a considérablement baissé. J'attends quelques minutes sur le perron, frictionnant mes mains de temps à autre. Derek était en retard visiblement. D'une mine faussement irritée, je l'aperçois venir en ma direction.

— Tu es en retard Derek.

— Excuse-moi, ajoute-t-il avant de se mettre à courir.

Je roule des yeux et le suit à mon tour. Comme à notre habitude nous traversons la vaste propriété. Je ne saurais dire avec exactitude maintenant quelle en était sa superficie, mais pour moi elle était gigantesque. Au bout d'une bonne heure de course, nous nous arrêtons pour faire une pause. Une chaumière était laissée à l'abandon dans les profondeurs de la forêt. C'était la deuxième fois que Derek m'y emmenait. J'entre dans la cabane qui grince au fil de mes pas sur le plancher ancien et m'assois sur un lit d'à point aussi vieux que ces quatre murs. Depuis la fête nous n'avons pas une seule fois repris notre conversation sur ce qu'il s'était passé entre nous, mais il ne semblait pas s'en préoccuper. J'ai alors tout simplement abandonné l'affaire.

— J'espère que Max ne va pas tarder à trouver les informations manquantes.

Je tourne le visage et remarque que le sien s'est assombri légèrement. Il croise ses mains avant de poser son dos contre le bois du mur. Il soupire montrant qu'il était perplexe face à la situation. Qu'est-ce qui pouvait le rendre ainsi ? Moi ou bien cette histoire d'organisation. Je pince mes lèvres en ressentant le silence pesant. J'avais envie de savoir, ou plutôt d'avoir une conversation avec lui. Ce qui ces derniers jours ne semblait pas être dans ses projets.