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Chapitre 25 – « Acceptance »


          L'acceptation. Accepter, se faire accepter, s'accepter. Une quête sans début ni fin. Nous cherchons tout au long de notre vie ce sentiment d'être à notre place, d'être parmi les rangs de ce qui nous passionne et de ce qui nous intéresse. Accepter quelqu'un ou quelque chose, c'est consentir que cet être ou objet est ce qu'il est sans désirer un quelconque changement de ce dernier. Se faire accepter revient à montrer qu'on appartient au monde de la ou les personnes dont le consentement est désiré.

Mais c'est aussi se faire aimer.

Dans le cas de s'accepter soi-même, nous devons être capables de faire la part des choses. Si l'on ne peut s'aimer pleinement, il est tout à fait possible d'accepter que nous ayons une personnalité, une façon de penser et une façon d'agir propre à nous-même. Ce qui nous entrave pour beaucoup d'atteindre cette acceptation est notre manque de confiance en soi. Elle nous empêche de nous détacher de cette constante comparaison aux personnes qui nous entourent. Cette fille est plus jolie que moi. Ce garçon est plus populaire que moi. Cet enfant est plus aimé que moi. Toute ces petites voix qui nous disent : « ça ne sert à rien d'essayer, le monde en fera toujours plus et mieux que toi » ne sont là que pour nous aveugler. Chacun d'entre nous est unique et c'est ce qui est à l'origine de la diversité de ce monde. C'est ce qui fait que le concept même de vivre et de rencontrer de nouvelles personnes chaque jour est passionnant.

Accepter une situation, c'est se résigner au fait que les choses sont ce qu'elles sont et qu'il n'y a rien à faire pour qu'elles en soient autrement. J'ai franchi un pas ce weekend dans cet idéal d'acceptation. Aller voir Vicky, lui exprimer ce que j'avais sur le cœur et lire ses dernières paroles m'ont permis d'avancer d'un grand pas. Il me reste encore des centaines d'autres à faire mais au moins je repars sur de bonnes bases. Je commence à accepter que je doive continuer ma route sans elle à mes côtés. Cependant j'ignore si je pourrais un jour accepter que sa route à elle se soit écourtée ainsi. Je n'ai d'autre choix que de mettre un pied devant l'autre sans regarder derrière moi. Le passé ne doit être que remémoré et non vécu à nouveau. C'est même la règle primordiale pour réussir à progresser dans ce parcours qu'est la vie.

Je me lève lascivement de mon lit à l'entente de mon réveil. Je m'assois au bord du matelas et éteint distraitement la sonnerie assourdissante qui émane de la machine. Mon regard se perd dans le vide, la tête vide, le cœur vide. Je souffle puis je finis par me mettre sur pieds et je me dirige vers ma salle de bain. Je suis encore fatiguée des événements du week-end. J'allume l'eau de la douche et en attendant qu'elle chauffe je me déshabille. En relevant la tête je rencontre mon regard dans la glace. Il est vide lui aussi. J'ai les yeux encore un peu bouffis de la veille. Je décroche les yeux du miroir et je m'en vais me laver.

Une fois prête je remarque un message d'Ethan me disant qu'il est en bas de chez moi. Je me dépêche de mettre mes converses et je sors de la maison en adressant un léger signe de main à mes parents dans la cuisine. Ils ne voulaient pas que j'aille au lycée aujourd'hui mais j'ai insisté. Je ne veux plus rater une seule journée à cause de mon passé. Cette période de ma vie où je m'empêchais de vivre est à présent terminée. C'est avec cette pensée motivante que j'ouvre la portière du côté passager. Une fois installée, je tourne la tête vers Ethan qui m'adresse un grand sourire que je lui rends faiblement.

— Prête pour reprendre les cours?

Je hausse les épaules et le désigne de la tête pour lui retourner la question. Il soupire en haussant également les épaules.

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