The Sounds Of Silence

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Dédicace à moomofmay, celle qui a écrit la fiction Sue, c'était vraiment très touchant et vraiment bien écrit pour un sujet aussi difficile à aborder que celui-là. Love x -A

Chapitre 2 - « Disregard»

"I dont care what you think as long as it's about me. The best of us can find happiness in misery"

[Média : I Dont Care - Fall Out Boy]

          L'indifférence. Une autre de ces fatalités. Ça vous prend comme ça, un jour et ça s'accroche à vous comme une sangsue. Elle vous suit durant des jours et ne semble pas vouloir vous lâcher, comme si sa vie en dépendait. Ça semble incroyable de voir le nombre de personnes atteintes par cette indifférence, moi y comprise. Mais ce qui nous différencie au fond, c'est le degré des symptômes. Nous avons tous eu nos petits jours noirs où l'on ne veut adresser le moindre regard à personne et rester seul. Cependant quand cela devient chronique puis constant, ça devient un quotidien en réalité, une part de soi.

Quelques semaines se sont écoulées depuis mon arrivée dans ce lycée. Je n'ai pas eu beaucoup de contact avec les gens de la classe. En fait, j'avoue m'isoler. Je ne sais pas, je ne suis pas à l'aise avec eux et puis j'ai surtout peur qu'il découvre ce qui cloche avec moi. Plus loin je peux reporter le moment où ils vont le savoir, mieux je me porterais. Les cours me laissent indifférente. La pitié dans les yeux de mes professeurs me laisse indifférente.

— Passons à la correction des questions que vous aviez à faire.

Le monde extérieur me fascine bien plus que ce cours d'histoire. Je haï le passé à un tel point que je ne fais aucun effort ne serait-ce que pour faire semblant d'écouter. Je préfère assister au spectacle que m'offre la Nature. J'aime regarder l'été toucher à sa fin et voir les premières feuilles rougir ou jaunir. Je suis impatiente de voir les arbres lorsqu'ils seront parsemés de mille couleurs.

— Ethan ? Peux-tu nous dire ce que tu as répondu à la première question ?

L'automne est une magnifique saison. Sa beauté est différente de celle du printemps qui lui, puise sa source depuis les fleurs qui éclosent. Non, l'automne sait nous éblouir à travers sa pluie, à travers le vent qui envole nos cheveux et nos vêtements, à travers le feuillage qu'arborent les arbres puis par le tapis de feuilles à l'arrivé de l'hiver.

— Pourquoi vous ne demandez pas à Emma ?

Ma tête se tourne automatiquement à l'entente de mon prénom. Mes yeux croisent ceux du brun. Son visage est neutre mais j'arrive à reconnaître un brin de reproche dans ses prunelles.

— Depuis qu'elle est ici, aucun des profs ne l'interrogent. On peut savoir pourquoi ? Continue-t-il.

La classe attend une réponse. Une moitié est tournée vers moi et l'autre observe le professeur gêné qui me jette un coup d'œil paniqué. Je me sens cernée. J'ai l'impression qu'ils me menacent de par leurs yeux transperçant. Oui, c'est ça, ils me transpercent la peau. J'ai peur. J'ai peur d'eux et du reste du monde. L'air me manque. Ma respiration ainsi que les battements de mon cœur se font plus rapides. Je me sens perdre pied alors que je me recroqueville à terre en me tenant la tête et en fixant un point invisible devant moi. Je panique.

Ils accourent tous vers moi. Ils m'encerclent. Je n'ai aucun moyen de m'échapper. Aucune issue. Les murs se referment sur moi, ils m'oppressent, ils me compriment. Je suffoque face à ce million de pensées par seconde.