37 : Déception et dangereuse mission

Start from the beginning
                                    

Son tour de reconnaissance se prolongea pendant encore plus d'une heure, avant qu'elle ne tombe sur quelque chose d'intéressant. Une flèche plantée dans un arbre. Cette flèche elle la reconnaissait, c'était le même modèle de flèches que celles que Bard avait. Donc une flèche de Dale. Quoique les bandits pouvaient très bien avoir volé des armes, dont des flèches. Elle décida néanmoins de se pencher sur la première option. Elle secoua la tête pour chasser ses autres pensées.

-Réfléchis Anna, réfléchis calmement, se dit-elle à voix basse. L'angle et la direction de la flèche... Elle a été tirée par quelqu'un qui était du côté du lac. Du lac, vers ce maquis. Un soldat qui tire sur un bandit... Le bandit prend la fuite et part dans le maquis. S'il part par-là, c'est qu'il espère croiser un endroit sûr ou des renforts sur le chemin. Donc j'ai une chance de trouver les bandits dans ce maquis. Logiquement.

Elle s'imposa un exercice de respiration pour garder son cœur et son esprit aussi calmes que possible. Elle avait besoin de sa concentration. Elle vérifia qu'elle avait toutes ses armes et retourna en courant vers Tempête. Elle détacha sa couverture et son sac, qu'elle cacha dans le creux de l'arbre, et mena son poney un peu plus loin.

-Écoute-moi bien mon gros, murmura-t-elle. Rentre à Dale, ou à Erebor. Mais rentre, tout de suite. Je ne rentrerai probablement pas, même si je m'en sors vivante après mon plan suicidaire. Alors sois gentil avec ton prochain cavalier, c'est d'accord ?

Le poney hennit doucement et lui donna un petit coup de naseau dans la main.

-Non, pas de ça. Rentre maintenant. Allez !

Elle lui donna une tape ferme sur la croupe et Tempête disparut au galop vers le Nord. Anna repartit à pas fermes en direction du maquis. Elle encocha une flèche et se mit à marcher à pas de loup, lentement, vers le centre du maquis. Un craquement sur la gauche la fit se figer. Elle tourna la tête au deuxième craquement. Un homme marchait entre les arbres. Dos à elle, il s'arrêta face à un arbre. Elle fronça le nez quand elle comprit ce qu'il faisait et rangea silencieusement son arc et sa flèche. Elle sortit une dague d'un fourreau sur le côté de sa cuisse droite, et s'approcha de l'homme.

Elle bondit derrière lui et plaqua une main sur sa bouche en même temps.

-Je suis vraiment désolée de te surprendre à cet instant, mais on va faire simple. Si tu ne fais pas de bruit, tu rallonges ton espérance de vie.

L'homme cessa de marmonner derrière sa main.

-Bien. Gentil humain. Si tu fais partie de cette bande de bandits qui terrorisent les hommes du lac, fais deux bruits. Sinon, un seul bruit. Et ne mens pas ou je te coupe tes attributs.

Deux bruits. Évidemment. Au moins il ne mentait pas.

-Très bien. Range tout ça dans ton pantalon s'il-te-plaît. Voilà. Maintenant on va se parler face à face mais comme je n'ai pas confiance en toi – ne t'en offusques pas – je vais garder mon couteau contre ton cou.

Elle le saisit fermement par le bras et le retourna vers elle en le plaquant contre l'arbre. Elle maintint la pression de son couteau et remit sa main sur sa bouche.

-Salut. Moi c'est Anna. Je vais t'appeler 'le bandit', ça sera plus simple. Dis-moi, le bandit, je vais retirer ma main de ta bouche parce que j'ai des questions à te poser et les réponses sont un peu plus longues et complexes que les précédentes. Si tu cries, je te tue. Si tu fuis, je te tue. Si tu fais un seul mauvais pas, je te tue. Saches que j'ai tué déjà pas mal de gens, donc tuer ne m'effraies pas. Et même si tu cries et que des renforts arrivent, je serai largement capable de leur botter les fesses, si je ne les tue pas purement et simplement. Est-ce que tu as compris ?

Tu es mon nouveau mondeWhere stories live. Discover now