[ Chapitre 28 - 2ème partie ]

Depuis le début
                                    

- Je peux contacter Jane Philipps. J'ai confiance en elle. Elle saura vers qui nous orienter, lui répondit-il.

- Qui est Jane ? lui demandai-je, comprenant que j'avais manqué un épisode.

- Jane travaillait avec notre père pour faire tomber la Company, expliqua Lincoln. Je l'ai rencontré avant que Mahone n'assassine Papa, soupira-t-il. L.J. est d'ailleurs avec elle, en sécurité actuellement.

Je hochais la tête. Lincoln et son frère avaient donc récupéré LJ et réussis à le mettre en sûreté pour le moment. Après ce qu'il était arrivé à Veronica, Lincoln n'avait sans doute pas voulu faire courir de risque à son fils.

- Je pense que c'est la meilleure option, en effet, approuva Michael. Qu'est-ce que vous en dites, Paul ?

Celui-ci n'avait d'ailleurs étonnamment pas ouvert la bouche depuis que nous avions découvert ce que contenait la clé USB... Nous nous retournâmes vers lui et constatâmes qu'il n'avait vraiment pas l'air d'être dans son assiette.

- Ouais vous n'avez qu'à faire ça ! lâcha-t-il.

- Quelque chose ne va pas Paul ? interrogea Michael.

- C'est de savoir que l'amant de ta chère Caroline était en fait son frère qui te retourne les tripes ? scanda Lincoln.

- Qu'est-ce que tu insinues ?

- Rien... je me souviens juste qu'avant que Steadman ne se tire une balle dans la tête à l'hôtel, il nous a confié combien tu pouvais aimer Caroline...

- La ferme ! rugit-il. Un mot de plus et c'est moi qui te livre aux flics et tu retrouveras ta chaise électrique avant même que le soleil ne soit couché ! Terrence était un type dérangé, on en a la preuve maintenant !

- Tu as essayé de me tuer, lui rappela Lincoln. Pour les beaux yeux de ta Présidente...

- Je ne faisais qu'exécuter les ordres. Ok, reprit-il, de toute façon, d'une façon ou d'autre autre, on y passera tous. J'en suis certain ! On ne gagnera jamais contre eux. Alors vous pouvez bien appelez Jane je-ne-sais-quoi, ou n'importe qui d'autre, il n'y a pas de lumière au bout du tunnel, Lincoln. Personnellement quitte à y passer, je compte bien emmener le plus de monde avec moi, déclara-t-il sur un ton lugubre. Alors vous faites bien ce qu'il vous chante, j'en ai plus rien à cirer.

- Elle a vraiment dû te briser le cœur... rétorqua Lincoln.

Kellerman lui envoya un regard noir qui en disait bien plus long que n'importe quelle réponse. Visiblement encore plus touché que nous l'étions par cet enregistrement, il quitta la chambre et fit claquer la porte derrière lui.

Lincoln esquissa un bref sourire et décrocha son téléphone pour joindre la fameuse Jane Philipps. Michael et moi écoutâmes patiemment la discussion. A la fin de leur conversation, celle-ci lui passa LJ au téléphone. Lincoln semblait ému de pouvoir parler avec son fils. Il se détourna de nous et sa voix ne fut plus qu'un murmure. Puis il raccrocha.

- Comment va LJ ? s'inquiéta Michael.

- Il va bien. Il va très bien en fait. Il préfère rester avec Jane pour l'instant, expliqua-t-il brièvement, visiblement un peu déçu.

- Est-ce que Jane a pu te donner le nom d'une personne de confiance ?

- Cooper Green, lâcha Lincoln. C'est un ancien Procureur Général. Jane dit qu'il a toujours été un allier de Papa.

- Bien...

Lincoln lui tendit le morceau de papier sur lequel il avait griffonné le numéro de téléphone de l'homme en question et Michael composa le numéro. Il tomba sur son assistante, un brun hésitante à lui passer directement M. Green. Mais les mots "fils de Burrows" semblaient être le bon mot de passe pour accéder à l'ancien procureur. Après une brève explication, Cooper Green accepta de rencontrer le fils de son ami Aldo. Michael le somma de se présenter vêtu d'un costume bleu marine et d'une cravate rouge. Il pourrait ainsi mieux le repérer.

- Rendez-vous à Ebert Park dans vingt minutes, conclut Michael avant de raccrocher.

Michael se portait donc volontaire pour rencontrer directement ce monsieur munit de la précieuse clé USB. Les deux frères élaborèrent un plan pour tester Cooper Green avant de lui confier l'enregistrement.

- Lincoln, on reste en contact. J'espère que M. Green acceptera de jouer le jeu... c'est le seul moyen que nous avons pour tester sa bonne foi.

- Je suis ton plan, acquiesça Lincoln.

- C'est notre dernière chance !

Un peu à l'écart, je suivais leur échange avec attention tout en jouant nerveusement avec la clé de mon père entre mes mains. Michael dirigea son regard vers moi avant de partir et me sourit.

Lincoln démarra alors une ronde interminable au beau milieu de la chambre. Son stress communicatif commençait doucement à m'envahir. Je me levai à mon tour et scrutai nerveusement à travers la fenêtre. Nous étions tels deux lions en cage !

- Ça va aller, dit Lincoln pour me rassurer.

C'était bien un comble d'entendre ces paroles qui se voulaient réconfortantes de la bouche de celui qui ne tenait plus en place depuis le départ de Michael !

- Michael l'a dit, c'est notre dernière chance, répondis-je.

A cet instant, j'aperçus l'homme en question par la fenêtre et appelai Lincoln. Il saisit aussitôt son portable et indiqua à son frère que Cooper Green était arrivé. Le plan était en marche. Il le contacta sur son téléphone portable et lui annonça qu'il lui proposait d'abord de faire une petite ballade dans le parc avant de rencontrer son frère. L'homme accepta visiblement quand je le vis entrer malgré lui dans une fontaine au centre du parc. Les frères voulaient s'assurer que leur homme ne portait pas micro sur lui...

J'écoutais Lincoln poursuivre son petit jeu avec l'ancien Procureur Général et décidai de prendre l'air. Je commençais à étouffer dans cette chambre à attendre que les choses se déroulent sans problème. Inactive, si je ne servais pas à grand chose cette fois-ci, je ne pouvais pas rester comme ça à attendre indéfiniment. Je fis signe à Lincoln que je souhaitais prendre l'air. Celui-ci n'eut pu répondre grand chose puisqu'il était occupé au téléphone.

J'en profitai pour attraper mon sac à main et filer hors de la chambre. Je descendis par les escaliers de secours comme nous l'avions fait à l'aller et arrivai derrière l'hôtel. Je tombais nez à nez avec Paul Kellerman, adossé au mur. Je n'étais visiblement pas la seule à avoir besoin de prendre l'air, constatai-je.

Mon coeur accéléra malgré moi dans ma poitrine au souvenir des tortures que m'avait fait subir Kellerman. Bien qu'il ait montré sa bonne foi à plusieurs reprises en aidant notre petit groupe, je ne pouvais me résigner à lui faire confiance. Personne ne pouvait passer du noir au blanc en un claquement de doigts... Je baissai la tête et passai devant lui sans m'arrêter.

- Sara ! appela-t-il en me voyant. Sara attend !

Je me fis violence pour arrêter ma course et me retournai.

- Quoi ?

- Je suis désolé pour ton père. Vraiment ! déclara-t-il sur un ton solennel.

- Allez vous faire voir, Paul ! rétorquai-je sans plus de délicatesse.

- Je veux simplement que tu saches que je ne l'ai pas tué. Et toi non plus... je ne voulais pas te tuer, ajouta-t-il. J'avais des ordres... et j'ai mis du temps à comprendre que je n'étais qu'un pion moi aussi... c'est ce que j'étais... Je n'étais qu'un pion à ses yeux aussi, ajouta-t-il d'une voix meurtrie.

Malgré moi, je fus touchée par la soudaine sincérité de Kellerman. Sa souffrance, lorsque nous avions écouté la déclaration de Caroline et Terrence ne mentait pas. Il devait réellement aimer notre Présidente de tout son cœur et se sentir profondément trahi à présent. Paul Kellerman était clairement un homme brisé.

- Vous êtes plutôt long à la détente, déclarai-je.

- Je suis de votre côté. Comme je l'ai dis aux frères, mon seul souhait est de faire tomber Caroline et la Compagny. C'est la seule chose qui m'anime à présent. Je ne te demande pas d'avoir confiance en moi après ce que nous avons traversé toi et moi, ajouta-t-il d'un rire ironique, mais je saurais me rattraper un jour, je te le promets.

Je le regardais, les sourcils froncés, me demandant encore à quel point il pouvait être honnête. Je hochai la tête et poursuivis mon chemin. 

Du Côté de Sara TancrediOù les histoires vivent. Découvrez maintenant