Chapitre 23

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Chapitre 23.

Griffin avait un plâtre bleu ciel autour de sa jambe. Elle était seulement cassée. Ils avaient dû replacer son os et lui mettre un plâtre, mais c'était tout. Ce n'était pas très grave, il pourrait remarcher dessus dans environ deux mois.

Il venait d'avoir son congé de l'hôpital et, au-delà de son propre état de santé, la seule chose à laquelle il pouvait penser était : Kors. Comment allait-il ? Il devait absolument le voir ! Il avait eu tellement peur en le voyant qui ne bougeait plus à la vieille carrière. Il ne serait soulagé qu'en le voyant en vie respirer.

Il récupéra ses béquilles et, sautillant, se rendit à l'accueil de l'hôpital pour demander la chambre dans laquelle son ami était. Aussitôt qu'il connut le numéro, il fonça dans l'ascenseur, puis vers sa destination finale, clopin-clopant, les veines bouillonnantes d'adrénaline.

Il ne frappa même pas avant d'entrer. Il se contenta de pousser la porte et de pénétrer à l'intérieur. Kors était couché sur le lit. Il n'avait toujours pas retrouvé ses piercings et même si Griffin n'en était pas tout particulièrement fan, il avait appris à les apprivoiser – même les aimer – et le voir sans lui faisait bizarre. Il était assez blême, mais il était réveillé et tourna la tête dans sa direction quand il vit Griffin débouler.

— Hey..., murmura-t-il.

Griffin secoua vivement la tête.

— Toi... ! Espèce de... ! Ne me refais plus jamais ça !

Kors eut une expression peinée sur son visage et il esquissa un sourire contrit.

— Désolé, dit-il.

— À quoi est-ce que tu as pensé ? Avaler tous ces médicaments ! C'était complètement insensé et irréfléchi ! Tu aurais pu en mourir, bon sang !

— Je n'avais pas le choix. C'était la seule façon de venir te sauver.

Griffin prit une grande inspiration, calmant sa colère.

— Merci pour ça d'ailleurs. Sans toi, je serais probablement mort emmuré vif.

— Ne dis pas ça : c'est horrible !

— Aussi horrible que toi qui fait une overdose ! Merde, tu m'as fait une de ces peurs à convulser comme ça à côté de moi !

Griffin détourna le regard.

— Je t'ai déjà dit que j'étais désolé... Parlons plutôt de toi : comment va ta jambe ? demanda-t-il en glissant un regard au plâtre de son visiteur.

À sa question, une ombre traversa le visage du sportif.

— Elle est juste cassée, répondit-il avec un haussement d'épaule. Je pourrai remarcher dessus dans deux ou trois mois.

— Alors pourquoi est-ce que tu as l'air aussi triste ?

Griffin crispa sa main sur sa béquille. Sa mâchoire se serra.

— Parce que je ne pourrai pas jouer pour la finale de football américain qui a lieu dans une semaine ! finit-il par lâcher, presque sèchement.

Griffin était horriblement en colère, il bouillonnait. Kors n'en était cependant pas effrayé, car il savait que la colère de son ancien ennemi n'était pas dirigée contre lui. Il leva son bras et toucha le visage du jeune homme, le caressant de ses doigts, s'attardant sur sa mâchoire carrée, crispée par la frustration.

— Il y aura d'autres matchs, tu ne devrais pas t'en faire avec ça...

Griffin toucha sèchement la tête, se soustrayant au contact de ses doigts.

— Non, tu ne comprends pas ! s'exclama-t-il avec fureur. Il n'y aura pas d'autres match ! C'est le dernier de la saison et tous les recruteurs des meilleures universités y assisteront ! Si je ne joue pas ce fichu match, il n'y a pas moyen que je reçoive une bourse et, merde, je misais tout là-dessus !

Kors pouvait facilement deviner à quel point le sport était important pour Griffin, comment il le plaçait au centre de sa vie et qu'il était démoli de ne pas pouvoir jouer. Tout l'avenir qu'il avait pris soin de se planifier allait peut-être tomber en ruines à cause d'une fichue blessure. Bien qu'il ne sache toujours pas lui-même ce qu'il voulait faire plus tard, Kors pouvait comprendre sa frustration. Griffin devait se détester, en ce moment même. Et le tatoué ne savait ni quoi dire ni quoi faire pour l'apaiser.

Il resta silencieux, jusqu'à ce qu'il trouve les mots... Finalement, la porte de la chambre se rouvrit et ce fut deux policiers qui entrèrent.

— Kors et... Griffin, je présume ? demanda le premier.

— Oui, qu'est-ce qu'on peut faire pour vous ?

Le sportif s'était passablement calmé avec l'arrivée des flics.

— Nous voudrions vous poser quelques questions.

— Bien sûr, installez-vous.

Ils passèrent ainsi à l'interrogatoire et racontèrent ce qui était arrivé à l'homme qui avait voulu emmurer Griffin et comment ils s'en étaient sortis. Il était douloureux de replonger dans leurs souvenirs pour parler de John, mais si cela pouvait aider à clore le dossier une bonne fois pour toute et peut-être trouver d'anciennes potentielles victimes de l'homme, ils voulaient bien aider volontiers.

À la fin de l'interrogatoire, les deux policiers avaient des airs sombres sur leur visage. Si bien qu'ils rendirent les deux adolescents mal à l'aise. Kors, le plus aigri des deux, osa même demander si tout allait bien :

— Est-ce que quelque chose ne va pas avec nos témoignages ? Vous avez l'air... bizarres...

Le premier policier se reprit alors et referma d'un coup sec son carnet où il avait pris ses notes.

— Non, tout est parfait.

— Alors... quoi ?

Le deuxième policier secoua la tête en regardant son collègue, comme pour lui signifier de se taire.

— Rien, mentit le premier flic. Nous reviendrons vous voir bientôt, pour finaliser tout ça.

Puis ils partirent, laissant les deux jeunes hommes plus perplexes et embrouillés que jamais. Que souhaitaient donc leur cacher la police ? Ils échangèrent un regard remplit de suspicions.

— Il y a quelque chose qu'on ne veut pas nous dire, conclut Kors.

— Ça m'inquiète de ne pas savoir, avoua à son tour Griffin.

— Moi aussi...

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Alors? John est mort, alors pourquoi pensez-vous que les policiers font ces têtes? Que cachent-ils à nos tourtereaux?

La suite au prochain chapitre! 8D

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