Chapitre 10

1.3K 77 49
                                    

La brunette hocha tristement la tête, reprenant conscience de la mort de ses parents. Il lui arrivait, par moment, d'oublier ça. De vivre normalement, comme avant. Sans peine, sans douleur, sans vide dans le coeur. Comment Harry faisait-il ? Comment a-t-il pu vivre sans famille ? Hormis son oncle, sa tante et son cousin, bien sûr. Mais ces derniers n'ont jamais été très sympathique avec lui. Comment ? Il devait être fort. Fort de sourire, de vivre, de s'amuser. Sans compter Voldemort qui lui courait après. Maintenant, elle savait ce qu'était ce sentiment -perdre quelqu'un à qui on tient-. Et Hermione ne pouvait que tirer révérence devant celui-ci.

- Ça va me faire un vide... Soupira-t-elle.

Ne vous demandez pas pourquoi Dean est au courant pour la mort de ses parents ? Ne vous êtes jamais posé la question ? Harry, Ron et Ginny ne le savent pas. Mais lui, Dean Thomas, le saurait ?

- Je n'aurais jamais... Jamais dû être une sorcière, sanglota-t-elle. Rien de tout cela ne serait arrivé. Je vous en prie, pardonnez-moi, papa, maman. Je ne voulais pas votre mort. Je ne savais pas que le monde des sorciers deviendraient comme il l'est aujourd'hui... Si je l'avais su, je serais restée avec vous, les Mangemorts ne me connaîtraient pas, ne vous connaîtriez pas. Nous serions encore tous les trois, heureux. Je m'imagine. Moi, revenant du lycée, à faire minutieusement mes devoirs sur mon bureau dans ma chambre pendant que toi, maman, tu préparerais le dîner en souriant et toi, papa, tu rentrerais quelques minutes avant de manger. Tu m'aurais appelée et je serais venue te sauter dans les bras. Maman aurait souri. Mais rien de tout cela n'est arrivé. Je regrette. Je regrette tellement. Je pense constamment à vous. C'est tellement bête ce que je fais, je parle au ciel comme si mes parents m'entendaient, quelle idiote.

Hermione, oui, Hermione Granger, était assise au bord d'une des fenêtres du dortoir des filles de Gryffondor. Le ciel était sombre et laissait apparaître de magnifiques étoiles qui l'illuminaient. Une bordure était présente, la brunette s'était assise dessus. La fenêtre, étant en demi-cercle, la jeune fille put s'adosser au mur. Elle devait être ici en train de soulager sa peine, parlant dans le vide, en espérant qu'elle se réveille de cet horrible cauchemar. De retrouver ses parents à ses côtés en train de la rassurer. Hermione faisait souvent cela. Personne ne le savait bien sûr, elle choissisait un moment précis. Un moment où personne n'était là. Un moment où elle était seule. Malheureusement, ce soir du 19 novembre, elle ne l'était pas. Son ami, Dean, était venu la chercher pour aller dîner. Étant venu joyeusement, il retrouva sa bien-aimée en larmes, sanglotant, parlant à ses parents. Morts, avait-elle dit ? C'était donc cela la raison. La raison pour laquelle elle avait changé. Elle était en pleine dépression. Tout s'éclaircit dans la tête du métissé. Mais pourquoi n'en parlait-elle pas ? Était-ce la culpabilité ?

Alors que le jeune homme était en pleine réflexion, perdu dans ses pensées, Hermione séchait ses dernières larmes et s'apprêtait à rejoindre la Grande Salle. Surprise et en colère, elle découvrit son ami. Il avait donc tout entendu ? Que penserait-il d'elle à présent ?

- Dean, qu'est ce que tu fais là ? Demanda-t-elle sèchement.

La voix de cette dernière fit sursauter l'individu en question. Gêné d'avoir entendu tout ça sans qu'elle ne le veuille, il se grattait nerveusement la nuque.

- Euuuh... Hm... Je venais t'a...t'appeler pour manger mais... Je suis arrivé au mauvais moment... Bafouilla-t-il.

- Qu'est ce que tu penses de moi, maintenant ? Je suis la cause de la mort de mes parents, déclara tristement la brunette.

- Oh non, ce n'est pas de ta faute !

Sans comprendre pourquoi ni ce qui la poussait à le faire, la jeune fille se jeta dans les bras du métissé. Ce dernier, étonné, resta d'abord droit comme une tige. Puis, il referma ses bras protecteurs autour de la jeune fille.

- Tu n'es pas coupable Hermione, ce n'est pas de ta faute, murmurra-t-il.

- Si je n'étais pas une sorcière, personne n'aurait su mon existence...

- Mais tu en es une. Imagines-tu ta vie, désormais, sans Poudlard ?

Non, bien sûr que non, elle ne pouvait pas l'imaginer. Vivre sans magie, comme avant ses onze ans, c'était impossible. Vivre sans explorer la sorcellerie que nous pouvons découvrir, apprendre tellement de choses...

- Non, lâcha-t-elle en un souffle.

Depuis que le jeune homme l'avait découvert, ils s'étaient beaucoup rapprochés. Dean se sentait utile et toujours plus proche d'elle. Hermione avait libéré un poids en elle et avait quelqu'un qui le savait. Le métissé ne l'avait pas jugé. Il était resté comme quand il ne l'avait pas encore appris. Bien sûr, au début, il redoublait ses attentions mais la brunette l'avait vivement rappelé à l'ordre qu'elle ne le supportait pas. Le jeune homme s'était bien vite repris et ne laissait plus rien paraître.

Hermione soupira et s'assied aux côtés de son ami, qui lui, passa son bras autour d'elle pour la serrer contre lui.

- Pourquoi tu fais tout ça pour moi, Dean ? Pourquoi tu as toujours persévéré alors que je t'ai toujours repoussé ? Pourquoi Dean ? Je ne comprends pas, murmura-t-elle. Alors que Harry, Ron et Ginny ont abandonné...

À peine avait-elle réalisé ce qu'elle avait dit, sa vue se brouilla et son nez lui picota. Oui, ses meilleurs amis avaient abandonné, alors que lui, simple ami, avait persévéré. En même temps, elle avait été dure, très dure. J'aurais abandonné, moi aussi, pensa-t-elle. Mais alors pourquoi Dean est resté ? Sans qu'elle ne s'en rende compte, quelques larmes salées roulaient sur ses joues.

- Pourquoi, Dean ? Pourquoi ? Demanda-t-elle en sanglotant.

Le métissé ne répondit pas, il ne fit que l'apaiser en lui disant des mots doux en lui caressant les cheveux. Il profitait de ce moment reposant. La brunette semblait se calmer et s'assoupir doucement sur lui. Dean huma sa délicieuse odeur et la détailla... De hauteur. N'oublions pas que le métissé avait véritablement une tête et demi de plus qu'elle. Finalement, il la porte en princesse le plus doucement possible pour ne pas la réveiller et monta lentement les escaliers pour ne pas être brusque. En ouvrant la porte du dortoir qui était légèrement entrouverte d'un doux coup de pied, il posa la jeune fille sur son lit et remonta la couverture à son épaule. Dean s'assit près d'elle en remettant une mèche de ses cheveux derrière son oreille.

- Parce que je t'aime Hermione, souffla-t-il.

Ne me fuis pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant