Ne me fuis pas

Chapitre 6

Ginny, qui ne trouvait définitivement pas le sommeil, entendit les appels à l'aide son amie et accourut à son lit en ignorant son mal de tête. La rouquine caressa les cheveux de celle-ci en la rassurant d'une voix douce et rassurante :

- Hermione... Chhht... C'n'est qu'un cauchemar, ça va aller... Réveille toi.

"De quoi est-elle en train de rêver?" se demanda curieusement la cadette Weasley. Des idées plus dingues les unes que les autres envahissèrent sa tête mais les sortit bien vite, jugeant cela trop impossible. Quant à Hermione, elle se réveilla en sursaut, trempée de sueur, ce qui sortit Ginny de ses pensées.

- Mione, ça va ? Demanda-t-elle, inquiète.

Cette dernière allait lui répondre que non, que ses parents avaient été assassiné par les mangemorts, qu'elle essayait tant bien que mal de ne pas les inquiéter, en temps normal. Mais elle se ravisa. Ce n'était plus pareil. Ses problèmes n'étaient pas ceux à Ginny.

- Rien, déclara la brunette plus sèchement qu'elle l'aurait voulu en se recouchant et en tirant sa couverture sur elle. Hermione se retint de pleurer devant la Ginny et fit mine de se rendormir.

La Weasley ne put que soupirer, exaspérée, et regagner son lit qui se trouvait à quelques pas de celui de son amie. Elle crut avoir aperçu des cicatrices sur les poignets de la brune. Perdue dans ses pensées, elle trouva finalement un paisible sommeil.

***

- Oooh allez, dis-le Hermione !

- Non, jamais !

- C'est pourtant simple à dire !

- Je ne peux pas me permettre !

- Moi je dis que tu le penses au plus profond de toi-même mais tu as peur de l'assumer.

- Alors tu te trompes, Dean !

- Alors tu ne trouves pas que le professeur Rogue ressemble à un Scroutt à Pétard ? Demanda ce dernier, faussement outré.

Pour une énième fois, la brunette ria aux éclats. Ils étaient dans la salle commune et profitaient de la pause déjeuner avant de reprendre leurs cours. Le métissé lui avait tenu compagnie et lui avait parlé comme si de rien n'était. Au début, la fille rouge et or l'ignorait mais ne put s'empêcher de commenter quelques faits ou de laisser échapper un rire face à quelques remarquer. Puis, elle s'est lâchée. Pour quelques minutes, elle retrouva le sentiment de bien-être. Et elle avait ri. Dean l'avait fait rire. Et c'était bien le premier. Il avait essayé de lui remettre les idées en place, comme être attentive en cours ou manger un peu plus, celle-ci avait simplement hausser les épaules.

- Allez, avoue Hermione !

- Je ne peux pas le dire, je te l'ai déjà dit, Dean, s'exclama-t-elle, mi-exaspérée mi-amusée.

- Mais tu le penses !

- Non.

- Si.

- Non.

- Si.

- Non.

- Je peux continuer longtemps tu sais, dis juste oui !

Hermione soupire, faussement agacée, imitée par le jeune homme qui décide de faire semblant de bouder, tel un enfant.

- Oh Dean, tu boudes ?

- ...

- Tu es un véritable enfant !

- J'assume.

D'un peu plus loin, le "nouveau trio" (Harry, Ron, Ginny) observait la scène, désespéré. Pourquoi Dean, ce simple ami, pouvait l'approcher et la faire rire alors qu'eux, ses meilleurs amis, ne pouvaient même pas lui parler ? Ils étaient nostalgiques. Ils repensaient à leurs rigolades auparavant.

- Putain, ça m'énerve ! S'écria Ron en tapant la table à l'aide de son poing.

- Je ne comprends vraiment pas pourquoi elle reste avec lui et pas nous, soupira Ginny.

- Je vais aller lui parler pour voir sa réaction, déclara Harry.

- On t'observe, avertit Ginny.

- Comme si vous ne le feriez pas !

Sur ce, le brun ria et se leva. Il se dirigea vers la brunette, assise sur un des fauteuils avec son ami. Elle ne semblait pas l'avoir vu mais Dean leva ses yeux vers lui et lui jetta un regard qui semblait dire "Qu'est ce que tu veux ?". Curieuse, Hermione leva sa tête et son sourire disparut aussitôt.

- Salut Mione, tu vas mieux à ce que je vois ! S'exclama-t-il.

- C'est ça, répondit sèchement cette dernière. T'as quelque chose d'autre à me demander ?

- Non.

- Laisse-moi, alors ! S'emporta la jeune fille. Maintenant que tu me vois rire, tu reviens, c'est ça ?

Choqué par la réaction de son ami, il la regarda quelques secondes avant de rejoindre son meilleur ami et sa copine, qui bien sûr, avaient tout entendu.

- J'n'en peux plus, elle a horriblement changé !

- J'en ai marre de ce... Cet imbécile qui la colle, merde ! Souffla le rouquin, plus qu'énervé.

- Tais-toi, Ron, on va t'entendre ! Avertit sa soeur.

- Maintenant j'n'ai plus le droit de m'exprimer ? Ah mais oui, j'avais oublié ! Toi tu n'en as rien à faire qu'Hermione soit avec l'autre et pas nous ! Cracha le jeune Weasley.

Ginny était sous le choc de ses paroles. Comment elle, Ginny Weasley, pouvait ne pas être attristée de cette situation ? Hermione Granger, sa meilleure amie qui était comme sa soeur, s'était éloignée d'eux du jour au lendemain et elle s'en fichait ? Son visage vira au rouge et elle se leva brusquement de sa chaise.

- Ronald Weasley ! Comment oses-tu dire que je n'en ai rien à faire ? Hermione était ma meilleure amie, ma soeur, et tu dis que je m'en fiche ?! Tu crois que t'es le seul à souffrir de cette situation ? Tu pensais que nous, on n'en avait pas marre ?! Qu'on n'est pas triste ?! Sache qu'elle me manque énormément, au contraire de ce que tu pourrais croire. Ne m'adresse plus la parole, Ron !

Bien entendu, toute la salle commune était en train d'admirer la scène qui se déroulait sous leur yeux. Un Ron choqué et terrifié devant sa soeur, qui ressemblait terriblement à sa Molly Weasley quand elle était en colère. Ginny, elle, était rouge de rage en train d'hurler avec les poings fermés. Quant à Harry, il s'était collé à chaise, sûrement sous la surprise, et regardait sa petite amie avec la bouche légèrement entrouverte, en formant presque un "o". Personne n'osait dire quelque chose ou bouger, de peur que la colère de la jeune poursuiveuse Gryffondor ne s'énerve encore plus.

- Sur le coup elle a raison, vieux, souffla l'Élu pour rompre le silence.

Ce dernier lança un regard des plus noirs à lui et à sa soeur puis rejoint son dortoir en prenant soin de claquer la porte. Peu à peu, le brouhaha refit surface ainsi que les activités de chacun.

- T'inquiète pas Ginny, fallait bien qu'on le remette en place, rassura Harry.

- Il m'énerve à toujours faire son gronchon, soupira-t-elle.

- Ça te dit qu'on aille faire un tour autour du lac ? Proposa-t-il, voulant décidément lui changer les idées.

- Pourquoi pas.

Sur ce, le couple sortit joyeusement de la salle commune pour marcher autour du lac, parlant et riant. Soudain, une pensée fit surface dans l'esprit de la rouquine.

- Harry, Mione avait fait un cauchemar hier...