Chapitre 25: Cage de fer, Prison dorée

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PDV Grey


Ma respiration se faisait haletante. Le son de ma voix, hurlante de douleur, déchirait l'obscurité dans laquelle j'étais plongée sans pour autant parvenir aux oreilles d'un potentiel allié. Si je pouvais bien leur reconnaître une chose, c'est que les prisons du château d'Agoa étaient très bien insonorisées. Un filet de sang s'échappait de ma bouche, tandis que le liquide poisseux coulait de ma tempe gauche. Mes poignets étaient retenus par de lourdes chaînes attachés au mur, juste assez courtes pour m'empêcher de m'agenouiller. On pouvait clairement dire que mon rang de prince ne me servait à rien entre ces murs de pierres froides et sombres. La seule lumière filtrant était celle apportée par une petite grille au dessus de moi. N'ayant, même dans un endroit pareil, pas perdu mon ego que certains auraient qualifié de surdimensionné, je lançais un regard de défi au bourreau en face de moi. Cet homme était très loin de l'image traditionnelle qu'on en avait. Au lieu de la montagne de muscle torse nue, portant une sorte de cagoule sur la tête, il s'agissait d'un homme de relativement petite taille, sans pour autant tomber dans le nanisme, plutôt trapu, et portant un manteau long qui ne convenait en aucun cas à sa morphologie. Il avait dut être le genre de gosse à taper les autres à la moindre contrariété et à voler des goûter. Il me lançait un regard empli de dégoût. Visiblement, il n'avait de moi que le portrait que dépeignais les médias, et je ne pouvais qu'approuver son sentiment. Cette face que j'étais forcé d'arboré me répugnais au moins autant que lui, si ce n'est plus. Pourtant, me voilà punis pour avoir voulu montrer ma véritable personnalité. Après, comment lui en vouloir ? Il n'est que le sous-fifre de gens dont l'intérêt de faire de moi un petit mouton docile. En un sens, je le plaignais. Alors qu'il levait à nouveau son fouet pour l'abattre sur mon dos déjà bien marqué par les coups, une voix l'appela. Irrité d'avoir dû stopper une si agréable séance de torture, pouvant enfin se défouler sur un être de sang royal, ce qui n'est pas donné au commun des mortels, il alla ouvrir la petite trappe de la porte blindée en grommelant quantité d'injures. Pendant un dixième de seconde, je crus entendre les gémissements des autres prisonnier, mais la douleur me rappela vite à l'ordre.

- Qu'est-c'que vous m'voulez ?! Hurla-t-il d'un ton bourru.

Avant même que la réponse ne lui parvienne, il s'effondra au sol, une lame de poignard lui ayant tranché la gorge en un cou. Le sang avait giclé en un tracé de gouttelettes sur le mur. La tête toujours baissée, je souris. Finalement, il avait fait bien plus vite que prévu.

- J'espère que tu ne m'as pas oublié, Grey. Je te rappelle que tu as une dette envers moi, à présent. Me lança l'homme qui, le visage dans l'ombre, rangeait son poignard dans un étui à sa ceinture.


PDV Juvia


Et me revoilà, à nouveau, debout devant ma fenêtre, à observer le ciel gris. Sauf que, contrairement à avant, je ne rêve plus à des jours meilleurs. Non, je sais que ces jours son derrière moi. N'ayant, pendant mon aventure, jamais surveillé la date, je me suis retrouvée fort dépourvue en arrivant au château, et apprenant ainsi qu'il ne restait plus que trois jours avant la date prévue du mariage. Lyon, ayant repris son sourire mielleux, avait proposé à mon père que je dorme dans sa chambre jusque là, pour soi-disant me protéger d'une hypothétique attaque. Heureusement pour moi, mon père avait refusé catégoriquement. Alors que je m'imaginais qu'il éprouvait encore un semblant d'amour pour moi et qu'il souhaitait me protéger, il avait ajouté qu'il faisait ça uniquement car il ne voulait en aucun cas que ses sujets s'imaginent que sa fille ne soit plus vierge au moment du mariage. Encore une fois, le roi d'Agoa s'était soucié des apparences avant de se soucier de moi. C'était certes regrettable, mais c'était comme ça. A quoi bon s'apitoyer sur son sort ? J'avais de toute façon versé bien assez de larmes pour cela, et il me semblait bien que mes yeux ne pourraient en verser plus. J'avais passé de très bon moment en compagnie de Grey, certes, mais à présent je devais l'oublier et suivre la vie que l'on m'avait tracé. Je m'étais assez rebellé. L'oublier, oui... C'est ce que je devais faire. Alors pourquoi était-ce son visage que je revoyais à chaque fois que je fermais les yeux ? Est-ce que, pour une fois, mon cœur ne pouvait-il pas me simplifier un peu la tâche et cesser de l'aimer ? Sans doute était-ce trop demander, d'oublier l'homme à qui on avait donné tout son cœur et tout son corps. Je laissais mes doigts glisser le long du verre froid, cherchant inconsciemment à retrouver le frisson qu'avait provoqué sa peau contre la mienne, lorsque deux bras vinrent s'enrouler autour de ma taille. Une pression apparaissait sur mon épaule et mes muscles se figeaient.

[Fairy Tail] Juvia princesse plus si parfaiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant