Chapitre 22: Soirée au coin du feu

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PDV Grey

Après avoir fait se lever ma princesse de mes genoux, nous descendîmes de la diligence avec tous les autres passagers. Bien vite, le petit groupe se dispersa et je me retrouvais seul, tenant la main à une Juvia toujours sans expression. La voir comme cela me faisait mal, j'étais bien forcé de l'admettre. Laissant le moyen de transport partir derrière nous, je soupirais et me mit à la recherche d'une auberge pour nous accueillir. Nous essuyâmes plusieurs refus. Le pays étant en plein milieu de sa saison touristique, de nombreuses auberges étaient à cours de chambre pour accueillir d'éventuels visiteurs supplémentaires et facultatifs. Je dû me rabattre sur l'une de ses auberges mal famées qui sont le repère des délinquants légers, des prostituées et des trafics en tous genre. Si j'avais été seul, cet endroit ne m'aurait pas posé de problème, je n'étais pas là pour juger les us et coutumes des uns et des autres, surtout étant loin d'être irréprochable moi-même. Mais là, avec la présence de la jeune fille aux cheveux bleus à mes côtés, j'étais immédiatement moins rassuré. Certes, je savais me défendre, mais la question était : parviendrais-je à la défendre elle ? Vu son état actuel, je n'aurais aucun mal à la faire passer pour une femme faisant partie de mon harem, mais que se passera-t-il si jamais quelqu'un essaie de l'enlever à moi ? Réagira-t-elle ? Ou peut-être sera-t-elle soulagée de ne plus avoir à supporter un homme tel que moi... ? De toutes façon, je n'avais pas le choix, à moins de vouloir passer la nuit dehors, ce qui ne m'enchantait pas vraiment en raison des incidents étant survenus ces derniers temps. Lâchant sa main, je glissais ma main dans son dos et empoignait fermement sa taille. Elle leva son regard vers moi, cherchant sans doute à comprendre l'anxiété se devinant dans mes gestes. Pour toute réponse, je lui sourit doucement et déposait un rapide baiser sur son front. Je ne sais pas si elle avait compris, mais en tous cas elle ne sembla pas vouloir en savoir plus. Sans la lâcher, je poussais la porte et entrait dans l'auberge. Le silence se fit dans cet endroit anciennement animé et tous les regards se portèrent sur nous, jaugeant notre présence ici comme on le fait avec des animaux en cage. Cette attitude ne me plaisait pas, mais je me gardais bien de le faire savoir. Tandis que la porte claquait derrière nous, faisant frissonner la princesse au passage, nous nous avancions vers le comptoir derrière lequel se tenait un homme à la peau tannée par le soleil et à la musculature impressionnante. Malgré son apparence relativement jeune, il portait des cheveux blancs un peu long pour un homme et formant sur sa tête une masse hirsute. Il nettoyait des verres en nous fixant d'un air menaçant. Je ne me laissait pas démonter pour autant et soutenait son regard.

- Une chambre pour deux, s'il vous plaît. Demandais-je d'un ton ferme, mais poli.

- Une nuit ou deux ? Questionna-t-il plus pour me tester que pour réellement connaître la réponse.

- Une. Répondis-je.

Il approuva d'un signe de tête puis se tourna vers une jeune fille aux cheveux blancs courts et aux yeux bleus, habillé plutôt décemment pour l'endroit. Il n'eut même pas besoin d'ouvrir la bouche que déjà la jeune fille se précipita à l'étage, sans doute pour préparer la chambre dans laquelle nous allions dormir ce soir. Le chef de maison reporta son regard sur moi, s'arrêtant au passage quelques secondes sur Juvia, avant de reprendre la parole :

- Vous pourrez y aller quand Lisanna aura finit de préparer la chambre.

- Combien de temps ? Voulu-je savoir pour bien lui prouver que je n'étais pas le genre de type qui se ferait avoir si facilement.

- Un quart d'heure. M'informa-t-il comme si le texte était écrit à l'avance.

Je le remerciais d'un bref signe de tête et allait m'asseoir sur un vieux fauteuil posé devant le foyer dans lequel brûlait un feu de bois. L'agitation repris. Je fis asseoir Juvia sur mes genoux, voyant bien que, malgré son visage dénué d'expression, cette situation la gênait. Malgré cela, il m'était impossible de faire autrement. Les regards, envieux pour certains, lubriques pour d'autres, que les hommes de la taverne lançaient à la jeune fille, m'indiquait clairement que je ne pouvais pas me permettre de la lâcher, ne serait-ce qu'une seconde, du regard. Comme pour avoir une sécurité supplémentaire, j'enroulais mes bras autour de sa taille et la serrais contre mon torse. Semblant comprendre où je voulais en venir, ou peut-être juste vouloir profiter de cette étreinte, elle se blottit dans mes bras. Je posais ma tête sur la sienne et regardais les flammes effectuer leur danse gracieuse dans l'âtre. Elle semblait regarder au même endroit. Je me rappelais alors cette citation, peut-être d'Emile Zola, ou encore Antoine de Saint-Exupéry, je ne sais plus, qui disait que « L'amour ce n'est pas se regarder l'un-l'autre, c'est regarder ensemble dans une même direction ». Si cette phrase était à prendre au pied de la lettre, alors nous étions sur la bonne voie. Nous restâmes ainsi quelques longues minutes, ne nous souciant de rien d'autre que de notre propre personne, lorsqu'un homme, visiblement ivre, s'approcha de nous, un verre à la main.

- Elle est joli, c'te fille ! Lança-t-il avec un accent de péquenot du coin. Tu dois t'ennuyer ici, ma p'tite ! Tu veux pas v'nir avec moi ? J'te promet qu'on va s'amuser !

Je lui lançais un regard assassin auquel il répondit par un hoquet aussi soudain que prévisible. Ses yeux puaient l'alcool. Je ne savais pas à combien de verre il était, mais son état m'indiquait qu'il avait depuis bien longtemps dépassé la limite des deux vers autorisés. Si nous étions à Frozen, il y a bien longtemps que sa femme ou sa mère serait arrivée pour lui mettre un coup de balais sur le crâne et lui faire regretter ce comportement stupide. Et je dis ça en connaissance de cause, m'étant moi-même déjà pris quelques coups. Visiblement vexé de ne pas recevoir de réponse de la part de ma princesse, il l'attrapa par le bras et la tira vers lui. Prise de cours, Juvia trébucha et se laissa entraîner avec lui. Sentant mon corps réagir sans que mon cerveau n'en ai donné l'ordre, je me levais et envoyais mon poing sur le nez du pervers. La force de mon coup, combiné à l'action de l'alcool parvint à mettre K.O l'homme qui s'effondra au sol, inerte. Tous me fixaient d'un air incrédule, sans doute parce que je venais de mettre au sol le plus fort d'entre eux. Sans me soucier de leur regard, je reprenais la jeune fille aux cheveux d'océans contre moi, entourant ses épaules d'un bras dans un geste protecteur et lançais à l'intention des abrutis remplissant l'auberge :

- Le premier qui la touche subira le même sort que lui, c'est clair ?!

Le silence se fit, et ils s'entre-regardèrent, cherchant quoi répondre dans les yeux de leur voisin. Après de longues secondes d'hésitation, ce fut finalement le barman qui prit la parole :

- Les étrangers ne peuvent pas faire la loi ici, gamin.

- Libre à vous d'essayer, je vous garantis que vous subirez le même sort. Complétais-je sur le ton le plus sérieux du monde.

Personne n'osa dire mot. Certains détournant le regard en signe de soumission, d'autres cherchant encore à déterminer si j'étais sérieux ou pas. Le patron me lançait un regard assassin auquel je répondis par un autre regard que l'on aurait put qualifier d'arrogant. Finalement, la petite voix de la jeune fille de tout à l'heure, m'informant que la chambre était prête, mit un terme à cette guerre silencieuse. Alors que je m'attendais à ce que se soit cette fameuse Lisanna qui nous montre la chambre, se fut une fille de joie, debout dans un coin de la pièce depuis le début qui insista pour me montrer le chemin. C'était une brune aux yeux verts qui avait l'air d'avoir un fort caractère sciant bien à sa profession, et je la suivis sans plus d'hésitation. J'avais assez prouvé que je leur donnerait du fil à retordre pour les dissuader de tenter quoi que se soit. Elle désigna une porte de l'index.

- C'est ici.

Je la remerciais d'un vague signe de tête, comme c'était la coutume dans ce genre de lieu mal fréquenté, auquel elle répondit par un sourire en s'adossant au mur à côté de la porte. Alors que je l'ouvrait et faisait entrer Juvia à l'intérieur, sa voix, assez grave pour une femme et enrouée par l'alcool qu'elle avait l'air de bien tenir, se fit entendre :

- Au fait, bravo gamin. J'en connais pas beaucoup qui seraient près à se battre comme ça pour défendre leur favorite.

- Elle n'est pas ma favorite. Répliquais-je, froid.

Un sourire sincère éclaira son visage, alors qu'on lisait dans ses yeux une arrogance semblable à la mienne. En d'autres circonstances, elle et moi aurions sans doute put bien nous entendre.

- Je vois. Dans ce cas, prends en bien soin, gamin. Me conseilla-t-elle. Elle le mérite.

Et elle partit, me laissant seul en compagnie de ma princesse.    

[Fairy Tail] Juvia princesse plus si parfaiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant