Chapitre 5: Croire

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PDV Juvia

Hébétée, je restais là, immobile. J'étais stupide. Comment avais-je put croire que ce serais si simple ? Qu'il suffirait de dire stop pour que ça s'arrête. Des larmes silencieuse glissèrent le long de mes joues, les marquant toujours un peu plus de leurs traces noires.

- Que tu es naïve, ma fille ! Croire que tu peux tout arrêter, comme ça. Ce mariage aura lieu dans deux mois, que tu le veuilles ou non ! Maintenant, cesse tes jérémiades et va faire quelque chose pour améliorer ta tenue !
Il avait dit ça sur un ton ne laissant pas de place à une hypothétique réponse. C'était un ordre, et je devais encore une fois l'exécuter sans rien dire. De toute façon, que pouvais-je bien dire ? Discuter ne servait à rien, la bonté avais quitté mon père depuis bien trop longtemps pour que je puisse y faire quoi que ce soit. Résigné, je quittais la pièce d'un pas aussi rapide que me le permettait mes jambes tremblantes. J'errais dans les couloirs en direction de ma chambre, tel une âme perdue en manque de repère, ou un fantôme cherchant à se rappeler sa vie passée. Une fois devant la porte de bois peint en bleu nuit, je me stoppais et inspirais profondément. Tout en expirant je poussait la porte et, sans prendre le temps de la fermer, allais m'affaler sur mon lit. Je laissait les larmes couler de mes yeux, geste devenu si naturel pour moi ces derniers temps. Je ne tentais même plus de les essuyer, sachant mon geste vain tant elles arrivaient à grande vitesse. Comment avais-je pu être assez idiote pour penser qu'il suffirait que je dise « je ne veux pas » à mon père pour que tout s'arrête ? Car, si ça avais été vrai, les derniers mots de Pearly n'auraient eu aucun sens. Le seul qui pouvait me sortir de ce cauchemar était le loup. Je ne savais toujours pas comment un animal pourrait régler des problèmes qui me dépassaient, car, même s'il cache un grand secret comme l'a dit Pearly, il n'en reste pas moins sous forme animale. A moins que je ne puisse l'aider d'une façon que j'ignore encore, il n'y aurait aucun moyen de changer cela avant deux mois. Heureusement que j'avais foi en ma jument, car beaucoup de pièces du puzzle semblaient imparfaites. Je fixais le plafond de mon regard vide et esquissait un sourire. Les tentures noir et bleu qui l'ornaient me rappelaient le loup.
Au même moment, dans les couloirs du château.PDV NormalMirajane avançais d'un pas rapide dans le couloir. Elle fulminait intérieurement. Le roi, cet être cruel et abjecte, n'avait de toute évidence pas annulé le mariage à la demande de sa fille. D'ailleurs, elle trouvait cela quelque peu idiot de la part de Juvia d'avoir pu croire que cela suffirait, mais, d'un autre côté, elle la comprenait. Lorsque la blanche voyait un roi cruel et sans aucune pitié pour sa propre famille, la jeune princesse y voyait encore son père et, aussi horrible pouvait-il être, ça ne changerait pas de si tôt. Malgré le fait qu'elle adore Juvia, la servante haïssait le roi, et ce depuis bien longtemps. La véritable haine qu'elle avait envers lui remontais à six mois, lorsque, au détour d'un couloir, elle avait surpris une conversation et appris les intentions du roi quant au futur de sa fille. Depuis ce jour, elle était entrée dans une colère noire à l'égard du souverain, car, très attachée au sentiments amoureux, elle ne pouvait concevoir que la personne la plus proche d'une amie à ses yeux ne subissent un mariage de raison. Mais en peu de temps, sa haine avait évolué, se transformant en une détermination sans faille. Elle avait alors élaboré un plan digne d'un général de l'armée pour empêcher cet abomination. Mirajane avait étudié toutes les possibilités, toutes les données, et avait peaufiné chaque détail de façon à ce que le plan se rapproche le plus possible de la perfection, ne laissant que très peu de place aux données aléatoire. La blanche sourit en repensant à chaque phase de son plan, il était parfait, absolument parfait. Elle passa devant la chambre de Juvia et remarqua que la porte était ouverte, ce qui était étrange, car la princesse était quelqu'un de très ordonné. Inquiète, elle entra et découvrit son amie allongé sur le lit, fixant le plafond d'un regard absent. Sa robe était toujours pleine de sang et des déchirures apparaissaient sur les manches. Les longues coulées de mascara sur ses joues la rendaient encore plus... pitoyable. C'était le seul mot qui lui venait à l'esprit lorsqu'elle voyait son amie comme ça. Elle s'apitoyait sur son sort comme l'aurait fait n'importe laquelle des filles se trouvant sur cette terre, or Juvia n'était pas n'importe qui, et son rang n'avait rien à voir avec ça. Mirajane savait que son amie avait un destin bien particulier et qu'elle devait absolument l'aider à le réaliser. Voulant lui faire retrouver espoir, la blanche s'assit sur le lit à côté d'elle.
- Je devine à votre expression que votre confrontation avec le roi n'a pas été un franc succès. Dit-elle doucement.
Pour toute réponse, la jeune fille hocha négativement la tête avant de retourner à sa contemplation du plafond de sa chambre. La blanche garda le silence et observa le visage de la jeune princesse. Ses traits détendu et ses long cheveux bleus encadrant son visage lui donnait un air angélique, alors que son regard, vide de toute conscience, ressemblait plutôt à celui d'un spectre.
- Dis-moi, Mirajane, pourquoi est-ce qu'il faut croire en les gens qu'on aime ?
Cette question, posée avec une innocence quasi-enfantine, surpris la jeune femme. Elle fixa la jeune princesse au regard toujours aussi vide. Non pas qu'elle ne comprenne pas la question, c'était très clair, mais la réponse était plus que compliqué à donner. Elle chercha ses mots durant quelques secondes.
- Croire, ça veut dire faire confiance. La confiance est une très belle preuve d'amitié. Expliqua-t-elle. Mais vous seule choisissez à qui vous voulez accorder votre confiance. Une fois accordé, la confiance est fragile, mais peu durer jusqu'à la fin si aucun mensonge ne vient la briser.
La princesse d'Agoa parut réfléchir quelques instant. Ses yeux vides ne laissaient transparaître aucune émotion, la seule chose qui trahissait sa réflexion était un petit tic, invisible pour une personne ne la connaissant pas suffisamment. Juvia détacha enfin son regard du plafond et le planta dans celui de Mirajane.
- Alors, je vais choisir de la croire... Murmura-t-elle.

[Fairy Tail] Juvia princesse plus si parfaiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant