[Fairy Tail] Juvia princesse plus si parfaite

Chapitre 20: An angel with a shotgun

PDV Juvia

Assise sur les genoux de Grey depuis de longues minutes déjà, ses lèvres posées dans mon cou, je faisais de mon mieux pour me détendre. Mon cœur battait à 100 à l'heure, ma respiration, que je tentais de calmer, était un peu saccadée et mes joues chauffaient. Sa peau était fraîche, mais c'était plus fort que moi, il me donnait chaud. Je fermais les yeux, profitant de sa proximité, de son odeur, et de tout ce qu'il m'apportait. Mille couleurs apparaissaient dans ma tête comme des feux d'artifices. J'étais heureuse. Vraiment heureuse. Profondément heureuse. Le mot « bonheur » était le seul qui parvenait à s'approcher un tant soit peu de ce que je ressentais sur le moment. Je ne me doutais même pas que ce bonheur n'allait être que de courte durée...

PDV Inconnu, un peu plus tard.

Il était là. Oui, là. Juste ici, dans la clairière. Assit sur un rocher en train de peloter cette princesse. Enfin, « princesse »... Je ne voyais rien de royal dans son attitude. Elle se laissait tripoter comme une catin, une prostituée dont le métier consistait à ça. Ce spectacle me dégoûtait au plus haut point, mais, ce qui me dégoûtait encore plus, c'était d'imaginer toutes les autres filles qu'il avait dû toucher de cet façon. Peut-être qu'Elle en faisait partie ? À cet pensée, je serrais les dents. Il payerait pour ça, j'en faisais la promesse. Un rapide coup d'œil vers le ciel m'indiqua que le soleil allait bientôt se coucher. Parfait. Le temps de la vengeance était arrivé, et rien, non rien ne m'empêcherais de l'accomplir.

Ça y est, le soleil était couché. Les aiguilles de ma montre avançaient inexorablement et l'heure était à présent venue. Le flamme du feu de camp dansaient en suivant le mouvement que leur insufflait le vent, véritable cher d'orchestre coordonnant les éléments entre eux dans un ballet à la perfection encore inégalée à ce jour. Selon moi, l'heure n'aurait put être mieux choisie pour passer à l'action. Je descendit de mon arbre avec la souplesse et la discrétion qui, selon quelques sources relativement fiables, me caractérisaient et avançait à pas de loups vers la clairière, me cachant derrière les buissons pour conserver l'effet de surprise. Une fois arrivé à la lisière, j'observais la scène. La jeune fille, qui n'avait définitivement de princesse que le titre, s'était couché près du feu pour profiter de sa chaleur et, comme on pouvait le penser d'une telle personne, n'avait pas tardé à s'endormir. Seul Grey était encore éveillé, assit à remuer les braises à l'aide d'un bout de bois qu'il avait soigneusement choisi quelques minutes auparavant. Il était dos à moi, mais je pouvais sans problème deviner ses moindres gestes tant je l'avais observé. Il possédait une personnalité complexe, à la fois proche des racontars et à la fois lointaine de l'image qui lui est donné. Le séducteur invétéré n'était qu'une couverture, mais il restait quelqu'un de dangereux. À la fois impulsif et réfléchit, manipulateur et incroyablement franc, opposé à la royauté mais lui même prince. Il était en même temps lui même et son contraire, possédant une personnalité aussi multiple qu'aléatoire à la limite de la schizophrénie. Je n'avais jamais vu un être à la folie avéré possédant une telle lucidité. Sans doute était-il comme moi, au fond ? L'un de ces incompris que la société tolérait tant que leur folie n'était que légère, ou alors rejetait lorsqu'ils avaient le malheur de s'opposer au système ? Oui, lui et moi étions de la seconde catégorie, à la différence que lui, rien ne l'attirait pour rentrer dans le rang. Moi je l'avais Elle... Il me fallait la retrouver avant qu'il ne l'entraîne avec lui dans son monde d'illusion. Elle m'appartenait, et il me l'avait volé en lui faisant miroiter autant son rang que de stupides promesses intenables. Au fond, quoi de plus normal que de vouloir punir un voleur ? Après tout, chaque crime méritait sa punition, et j'avais déjà choisi la sienne. Je sorti de ma ceinture un poignard de chasseur. Le genre d'arme simple, qui n'était pas finement décoré, d'ailleurs pas décorée du tout, en fait, mais dont la lame était largement assez tranchante pour tuer un être humain. Le clair de l'une se reflétait sur l'acier, donnant à l'arme blanche une féerie digne de sa beauté mortelle. J'imaginais déjà son sang, que certains qualifiaient de bleu, se répandre lentement sur l'acier de mon poignard, faisant briller sa lame d'une teinte rougeâtre aussi délicieuse que peu ragoûtante. J'imaginais son regard s'éteindre, tandis qu'il maudirait jusqu'à ma naissance pour avoir été celui qui lui avait volé sa vie au moment où elle reprenait un peu de couleur. En effet, si j'avais choisi ce moment pour le tuer, ce n'était pas par hasard où encore car il s'agissait de ma première occasion. Non, loin de là. Si j'avais décidé de le faire aujourd'hui, et pas hier, c'était à cause de son comportement envers la princesse à présent endormie près du feu. Il commençait à admettre qu'il l'aimait, ça se voyait à des kilomètres. Si même moi, qui n'avais jamais connu que la possessivité en dépit de l'amour, parvenait à s'en rendre compte, c'était qu'il était impossible de se tromper. Il y a à peine quelques semaines, sa vie lui importait encore si peu que le tuer n'aurait eu que peu d'intérêt, surtout pour moi. Je voulais qu'il souffre, qu'il meurt baigné dans le sang et les larmes, qu'il meurt en regrettant sa vie et tout ce qu'il avait fait. Oui, aujourd'hui le temps était venu. Aujourd'hui j'allais pouvoir lui faire regretter l'enfer dans lequel il m'avait plongé durant si longtemps. Aujourd'hui je n'avais qu'une seule chance de l'avoir. Aujourd'hui, l'un de nous deux ne se relèverais pas. Alors qu'un cruel sourire se formait sur mes lèvres, mon visage déformé par la rage, je sautais sur lui.

- Crève !!! hurlais-je en y mettant toute ma haine.

Le temps sembla s'être arrêté. Le temps que je passais en suspension dans l'air me parut être une éternité alors qu'il se retournait vers moi à une vitesse tout aussi ridicule, une expression de surprise collée à sa face fourbe. Alors qu'enfin, mon poignard allait atteindre sa cible, un coup dans le côté me déporta sur le côté, me faisant rater mon objectif. Effectuant ce mouvement répété des centaines de fois lors de mon entraînement, je me rattrapais sans même utiliser ma main libre et repassait à l'attaque. Mon maniement de l'arme était parfait, exactement comme je l'avais voulu en le perfectionnant ces dernières années. À la fois puissant et rapide, j'assénais des coups dans sa direction qu'il parvenait à esquiver avec difficulté. Mon sourire s'élargit de plus belle en voyant des sueurs froides perler de son front. Ha ha ! Mais notre grand prince Grey de Frozen serait-il rouillé ?! C'est autrement plus dur à éviter qu'une balle de sniper, hein ?! Je parvenais à l'avoir d'un coup de pied à la tête qui le fit reculer de plusieurs mètres et qui fit jaillir du sang d'une plaie. Je le voyais sortir son pistolet et envoyais dans son bras un coup de pied qu'on aurait put qualifier de mémorable. L'arme à feu vola avant de tomber par terre et de tirer un coup dans le vide, le tout dans un vacarme assourdissant. Je profitais de ce moment où il était déconcentré pour attraper sa gorge et le plaquer au sol, m'apprêtant à le frapper. Je fixais mon regard sur lui, ne voulant pas rater une miette de ce spectacle qu'il m'offrait. Ses dents étaient serrées, la sueur dégoulinait à grosses gouttes de son front, plaquant ses cheveux couleur de nuit contre sa peau et une veine palpitait au niveau de sa tempe. Alors que mon bras tenant la lame s'abaissait sur lui, il bloqua mon poignet avec une facilité déconcertante. Merde, sa force était considérable. Malheureusement pour lui, nous étions à peu près de même constitution.

- G-grey !! lança une voix de fille venant de ma droite.

Je lançais un regard vers la direction d'où provenait ce son très désagréable à mes oreilles, mais ne perdait pas ma cible de l'œil.

- Juvia !! Prend mon pistolet et tire !! Cria le prince à son intention.

- M-mais... Tenta-t-elle de protester en ramassant tout de même l'arme qui était au sol.

- C'est lui ou moi !! Juvia tire !! Riposta-t-il sans prendre plus de détails en compte.

Un sourire fugace passa sur mes lèvres. Il avait bien de l'espoir de croire qu'une fille comme elle allait pouvoir tirer. Elle était faible et le resterait. Jamais elle ne pourrait tuer quelqu'un de sang froid comme je le faisais. J'éclatais alors de rire et la plantais mon regard dans celui de la jeune princesse aux cheveux bleus.

- Alors ? Qu'attends-tu ? Tue moi ! Prend ma vie, allez ! Tu n'as qu'à appuyer sur la détente, et tu auras en même temps sauvé ton très cher Grey et anéanti ma vie ! Qu'est-ce que tu attends pour le faire, alors ?!

Ma voix ne tremblait pas pour un sou, j'étais conscient de ce que je faisais. Jamais elle ne tirerait, jamais elle ne pourrait tuer. Cette fille était un ange. Un ange avec un pistolet, certes, mais un ange tout de même.

- Juvia !! lança Grey alors que déjà le désespoir se mêlait à l'agacement dans sa voix qui commençait sérieusement à partir vers les aigus.

La détonation qui retentit ce soir là chassa de la forêt tous les oiseaux qui s'y trouvaient.