Chapitre 17: Prédateur

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PDV Grey


Je la regardais partir, un sourcil arqué. Cette fille était vraiment étrange. Comment diable pouvait-elle rire dans une pareille situation ?! Quelqu'un d'autre, plus mal intentionné, aurait très bien put lui faire du mal ! Je soupirais. Pourquoi donc était-elle si naïve ?! Elle ne devait pas me faire confiance. De tous les hommes qu'elle avait put rencontrer, c'était sans doute moi le plus dangereux. En même temps, j'étais sans doute un peu fautif. Qu'est-ce qu'il m'avait pris de lui enlever sa robe ?! Certes, elle était trempée et risquait de tomber malade, mais ce geste pouvait être très mal interprété ! Oh et puis, pourquoi est-ce que je pensais à des choses comme ça ?! Qu'est-ce que ça pouvait bien me faire qu'elle soit si stupide!Je soupirais un bon coup pour me calmer. Il ne fallait pas que je perde les pédales pour un truc aussi stupide que cela. B*rdel mais que m'arrivait-il ?! En temps normal, j'arrivais sans problème à garder mon calme dans la plupart des situations, mêmes celles qui auraient put plonger la grande majorité des êtres humains dans une incommensurable démence, mais là... Cette idiote me faisait perdre la tête avec ses manières d'enfant pure et innocente. J'avais l'impression que jamais elle ne se méfiait de qui que se soit, comme si le monde entier n'était peuplé que de bisounours. Le « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » ayant put régner toute son enfance pourrie gâtée n'était qu'une illusion créée par les adultes pour ne pas avoir à essuyer les larmes causée par les crises d'angoisses provoqués par de tels prises de conscience lorsqu'elles surviennent trop tôt chez un gamin. Moi je n'avais eu droit à ce monde tout rose. Aussi loin que je m'en souvienne, j'avais toujours été confronté à la dure réalité, encore plus depuis que mon père avait disparu du château. Je me rappelais de ces soirs où, enfermé à double tour dans ma chambre, je me laissais allé à ses crises de panique incontrôlées, réduisant à néant le peu de jugement que je possédais à l'époque. De mes yeux d'enfants, je regardais autour de moi, terrorisé par l'effroyable impression que, lorsque je me réveillerais le lendemain, j'aurais perdu tout ce qui m'étais cher. Je tentais désespérément de chasser cette idée maussade de mon esprit en tordant mon pauvre corps dans tous les sens, tantôt le recroquevillant en une sphère de terreur, tantôt en l'étirant pour cacher mes larmes sous le coussin brodé. Ce sentiment était indescriptible. C'était à la fois savoir que notre peur était stupide, et à la fois ne pas pouvoir s'empêcher de trembler à l'idée d'avoir raison. Juste une peur incontrôlée de se retrouvé confronté aux difficultés de la vie, une paranoïa infantile redoutant plus solitude que mort. Je chassais ces pensées de mon esprit d'un violent mouvement de tête. Tous ces événements étaient derrière moi, et l'adulte que j'étais à présent n'avait plus de temps à perdre dans une terreur infondée. Sans le vouloir, mon regard se porta vers la direction dans laquelle s'était dirigée la jeune fille. Une légère inquiétude vint soudain m'étreindre. Était-ce réellement une bonne idée de laisser cette inconsciente seule ? Évidemment, il n'était pas possible que je la chaperonne dans chacun de ses gestes quotidien, c'était un fait, mais malgré tout, mes pieds firent quelques pas vers la source, bien vite suivis par le reste de mon corps. Après tout, je faisais ça pour de bonnes raisons. Arrivé à quelques mètres de ma destination, je me cachais dans un buisson à proximité, pouvant ainsi voir sans être vu, me disant que le fait qu'elle soit au courant de ma présence risquait de fortement la gêner. Regardant droit devant moi, je profitais du spectacle que ma situation actuelle m'offrait. La jeune princesse me tournait le dos, laissant une cascade de boucles couleur de l'océan retomber négligemment dans le creux de son dos. Le niveau de l'eau arrivait à peu près jusqu'au bas de son dos, ne laissant voir de ses formes que des ombres floues, mon esprit, quelque peu perverti, je dois bien l'avouer, s'imaginant le détail. Des gouttes chaudes ruisselaient le long de son dos, faisant briller sa peau qui aurait put rendre jalouse n'importe quelle poupée de porcelaine. La jeune princesse laissa délicatement courir sa main sur la surface de l'eau dans un geste d'une élégance rare. Je ne savais pas pourquoi, mais je la voyais différemment de d'habitude. Certes, je ne l'avais jamais si dénudée, mais il y avait encore autre chose. C'est comme si je commençais seulement à voir en elle une femme plutôt qu'une simple gamine désœuvrée. Je l'avais d'abord vu comme un outil, puis comme une enfant naïve, et maintenant... Je sentis mon corps réagir à cette vision plutôt réjouissante. M*rde, mais depuis quand étais-je devenu si sensible à ce genre de choses ?! Je détournais le regard, cherchant quelque chose qui me rendrait contenance, mais il ne cessait de vouloir retourner sur la jeune fille. Je restais un homme, après tout. Je me mis soudain à penser à ses vêtements. Elle ne pouvait pas éternellement se promener en corset, surtout que sa robe, ou du moins ce qu'il en restait, n'était plus mettable. L'idée que quelqu'un d'autre que moi puisse la voir si vulnérable me déplaisait fortement. Je retournais à l'endroit où brûlait le feu de camp et attrapait la robe qui se trouvait sur l'étendoir. Je la jaugeais du regard durant quelques instants puis la déchirais sur toute la longueur. A défaut d'être une robe convenable, elle pourrait toujours servir de couverture à peu près correcte. Je reposais ce qui n'était à présent plus qu'un vieux morceau de tissus sur le support de bois, attendant patiemment qu'il sèche et enlevais ma veste. Je reformais dans mon esprit l'image de la jeune princesse aux cheveux bleus. Elle n'était pas si grande que ça et mon manteau était plutôt long, il devrait réussir à couvrir l'essentiel le temps de trouver de nouveaux vêtements. En y pensant, je vérifiais ma propre tenue et remarquais de nombreux trous dans ma chemise ainsi que dans mon pantalon. Je soupirais. Il allait vraiment falloir trouver de nouveaux vêtements, et vite. Je fermais les yeux, me remémorant les paysages traversés et le parcourt emprunté pour réussir à se situer. Si je ne me trompais pas, il y avait un petit village isolé dans la montagne à l'ouest. Il fallait nous diriger vers là pour trouver de quoi se vêtir. Je tentais de fixer ces informations dans ma tête et rouvris mes paupières, tombant nez-à-nez avec la jeune princesse. Surpris, j'eus un petit mouvement de recul avant de soupirer. Sans un mot, je la détaillais du regard et remarquais ses cheveux encore mouillés et son corset mal fermé. Non mais elle voulait attraper la mort ou quoi ?! Décidément, elle n'était pas débrouillarde pour un sous. Quelques peu énervé de la voir si cruche, je lui mettait sur la tête le lambeau qu'était à présent sa robe pour qu'elle se sèche et l'attrapait par la taille pour avoir son dos fasse à moi. Je la sentit se tendre de surprise entre mes mains, mais elle comprit bien vite que je ne lui voulait pas de mal lorsque je commençait à fermer le « vêtements », si on peut appeler comme ça l'instrument de torture qu'elle portait. Je n'avais jamais compris pourquoi les femmes de la cours s'évertuaient à porter ce genre de choses. Certes, cela pouvait permettre de cacher quelques bourrelets disgracieux, mais ce n'était pas comme si la princesse se tenant devant moi en avait ; de plus, elle possédait des formes plus généreuse, à ce que j'avais put en voir. Bien que se ne soit pas le genre de morphologies très appréciée au château, je la trouvais belle comme ça, et ce morceau de tissus venait gâcher tout cela. Sans savoir pourquoi, je me mis à défaire le laçage du corset au lieu de le fermer. Elle dut ressentir ce revirement soudain, puisqu'elle me jeta un regard en coin.

- M-m.Grey... ? M'interpella-t-elle, la voix un peu tremblante.

Je ne pris pas le temps de lui répondre et continuais mon ouvrage. Je ne savais pas exactement pourquoi je faisais cela, mais le résultat était là : le vêtements tomba au sol, là où selon moi était sa place. Décidément, je croyais bien que mon impulsivité me perdrai un jour. Je laissais descendre mon regard sur sa colonne vertébrale, n'osant poser mes yeux plus bas de peur de passer pour ce que je n'étais pas. Son corps tremblait légèrement et je ne doutais pas que ses joues soient à présent aussi rouge que des tomates en plein été, mais elle ne s'enfuyait pas. M*rde, mais qu'est-ce qui lui prenait ?! Elle aurait dut courir, partir le plus loin possible de moi, s'enfuir pour se préserver comme le faisait tout être vivant normalement constitué. Il fallait que j'arrête de m'attendre à ce qu'elle ait des réactions normales, de toute évidence elle ne l'était pas. Instinctivement, je laissais mes doigts glisser au creux de son dos, sentant sa peau frissonner au contact de la mienne. Cette sensibilité me fit sourire, et une envie de la tester monter en moi. Aussi lentement que j'en étais capable, je fis passer mes mains vers l'avant, effleurant son sein gauche, mais m'en détournant bien vite pour poser mes mains sur elle, l'une sur son épaule tandis que l'autre venait presser sur son ventre jusqu'à ce que son dos vienne se coller contre mon torse. Je sentit une résistance face à mes gestes, mais elle semblait se laisser faire. J'enfouis ma tête au creux de son cou et respirait à fond. Malgré les jours passés en forêt, elle parvenait à garder une odeur douce et fraîche. Je me demandais bien comment elle faisait. Ce parfum me plaisait bien et je restais ainsi durant quelques instant, me délectant de la douceur de sa peau et de ce subtil mélange floral et sucré si enivrant. Comme ivre, je ne résistais pas à la puissante envie de déposer un baiser au creux de son épaule. Reprenant mes esprits, je la lâchais et fit un pas en arrière, détournant le regard pour éviter de croiser le sien. Qu'est-ce qui m'avait pris de faire un truc comme ça ?! Désespéré par moi même, je lui tendais le manteau qui servirait à couvrir son corps.

- Met ça. lui ordonnais-je en reprenant mon ton froid habituel.

Sans attendre de réponse, j'allais m'asseoir sur un gros rocher un peu à l'écart.
À ce moment là, nous étions à des lieux de nous douter que, là-haut, vers la cime des arbres, un œil haineux et froid nous observait.

[Fairy Tail] Juvia princesse plus si parfaiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant