- Partie 9 -

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        Xédriana avançait droit devant sur son cheval noir, suivie à distance respectueuse par quatre hommes à pied. Xédriana avait quitté l'auberge à sept heures ce matin, accompagnée par les quatre mercenaires qu'elle avait dénichés. Ce n'était pas un grand cru, mais pour la mission qu'elle envisageait, un groupe de porcs savants aurait aussi bien pu faire l'affaire. Xédriana était amplement capable de se défendre seule, ce pauvre ivrogne grillé à l'auberge la nuit passée en avait été une joyeuse démonstration. Elle avait pour habitude de ne jamais manquer une occasion d'afficher sa puissance et d'établir son autorité. Et la démonstration de force excessive d'hier avait engendré la peur et le respect de toute la clientèle, exactement ce qu'elle désirait. Désormais, plus personne n'oserait l'aborder sans crainte, et ses commandes seraient effectuées sur-le-champ. C'est ainsi que fonctionnait Xédriana.

Ils arrivèrent bientôt à une croisée des chemins. Leur lieu de destination était encore loin, à environ une journée de marche. Bien entendu, sans le fardeau des quatre mercenaires à pied, elle aurait pu y être en une heure. Elle allait bifurquer vers la gauche, au moment où une voix aiguë, sortie de nulle part, l'interpella.

- Bonjour gente dame. Auriez-vous l'amabilité de m'indiquer le chemin du Chaudron doré ?

Xédriana sursauta, elle n'avait pas l'habitude de se laisser surprendre. C'était un petit garçon habillé en rouge et vert. Probablement un inoffensif bouffon à la recherche d'une scène pour sa médiocre prestation. Elle se demanda si elle devait utiliser ce pauvre petit pour augmenter son niveau d'autorité auprès de son équipe. Puis elle se dit que d'autres occasions se présenteraient bien assez tôt.

- Par là, signala-t-elle en levant son bras enveloppé dans la grande manche de sa robe.

- Merci bien. Jolie tunique que vous portez ! La mienne aurait besoin d'être rafraîchie. Je ne compte même plus le nombre de déchirures. Par exemple, celle-ci date d'hier. C'est en glissant par une...

Et la voix du petit homme s'éteignit progressivement alors que Xédriana s'éloigna. Elle n'avait que faire des racontars des paysans misérables. Ses propres préoccupations étaient bien au-dessus des déchirures de vêtements.

- Allez, nous devons forcer le pas, commanda-t-elle avec énergie en poussant son cheval au trot.

Bien qu'elle n'ait nul besoin de se dépêcher, il lui fallait resserrer son emprise d'autorité. 

La Saga Du Cristal - Tome 1 (partie 1 à 197) - [ Wattys 2018 Présélection ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant