19. Montée d'adrénaline

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Je reste bouche-bée, incapable d'émettre le moindre son alors qu'Ellias balance encore sa marionnette au bout de son poing fermé. Le jeune homme se débat, l'injure avant d'être projeté au sol sans ménagement. Son arcade sourcilière cogne contre le pilier souterrain et il se relève en beuglant, éclaboussant le sol de gouttes sanglantes. Seulement, lorsqu'il voit qui l'a agressé gratuitement, son visage se décompose et il lève les mains en breudouillant.

— Je savais pas qu'elle était à toi mec ! Je-J'ai...

— Casses-toi, siffle Ellias.

Pas besoin de lui dire deux fois. Il déguerpit à toute jambe sans attendre, me laissant seule avec l'être le plus faussement calme de tout le pays. Quel lâche.

Je déglutis, tente de partir à mon tour en voyant qu'il fixe toujours le fond du parking en jouant des mâchoires. Son bras se plaque contre le mur aussitôt, si vite que j'en sursaute. J'ai l'impression d'avoir dessaoulé en deux secondes cinq.

— Si j'avais su que le premier venu ferait l'affaire, commence-t-il d'un air mauvais, je t'aurai baisé sur ce matelas la semaine dernière.

La colère monte tellement vite qu'elle m'en délie la langue et je le fusille du coin de l'œil.

— Ou peut-être que je le trouvais vraiment à mon goût ?

À vrai dire, là tout de suite, je suis quasiment incapable de savoir à quoi il ressemblait si ce n'est qu'il était assez mignon, mais à le voir serrer les poings, je sens que je viens de gagner cette petite joute verbale.

— Et de toute façon je ne te dois rien. Je te connais pas, t'es juste un putain de stalkeur.

— Peut-être...

Il abaisse le bras pour empoigner les pans de ma jupe avant de tirer d'un coup sec pour me coller contre lui. Ses lèvres chatouillent presque les miennes et ma respiration se coupe sous ses iris assombris par la colère. Il sonde mon visage avant de rabattre le velours sur mes cuisses.

— ...Mais t'es liée à ce putain de stalkeur pour encore quelques mois, acheve-t-il d'un ton sec.

— J'en veux plus de ton pari mortel, tu peux te le garder.

— Ok, alors je te roulerai dessus avec le bolide sur lequel tu mouillais y'a une heure.

— Au moins un qui à le mérite de le faire.

— Tu...!

Il se mord les joues dans un grondement en attrapant mon menton sans douceur. Son pouce caresse avec violence ma lèvre inférieure, ses doigts s'enfoncent dans ma gorge. Ça n'a rien d'agréable.

Pourtant je crève d'envie qu'il m'en donne plus.

Il plisse davantage les yeux, mêlant sa respiration à la buée que produit la mienne. Il s'avance et la pression qu'il exerce sur mon visage m'oblige à reculer jusqu'à sentir l'arrière de ma tête cogner. Son bassin presse contre mon ventre et je maudis notre différence de taille en sentant le mien brûler.

— Tu m'énerves tellement putain. T'es le genre de femme qu'on a autant envie de tuer que de baiser.

Il crache chaque mot avec rage et je sens mon string s'humidifier d'un coup. Mon souffle s'emballe, mon cœur fait des embarquées dans ma poitrine.

— Et là tout de suite ? murmuré-je tout bas.

Ses longs cils papillonnent, ses sourcils se froncent et sa main libre se déplace pour s'emparer de mes boucles. Il me force à jeter la tête en arrière, délaisse mon menton pour écarter le col de mon pull et je gémis de douleur en sentant ses dents s'enfoncer dans mon cou, à la lisière de l'épaule.

Pari MortelWhere stories live. Discover now