𝚇𝚇𝚅𝙸. 𝙻𝙰 𝚅𝙸𝙴 𝙴𝚂𝚃 𝚄𝙽𝙴 𝙿𝚄𝚃𝙰𝙸𝙽 𝙳𝙴 𝙱𝙻𝙰𝙶𝚄𝙴.

Start from the beginning
                                    

- Ma chérie, ta sœur est décédée.. dit-elle en s'effondrant dans mes bras.

Je la serre machinalement, tandis que mon esprit n'a pas encore compris que j'allais devoir vivre -survivre- sans ma sœur. Ma raison d'exister.

Je n'aime pas ces endroits, ça me fout toujours la chair de poule, surtout depuis cette fameuse nuit qui a détruit mon existence.

- Bonsoir, je viens voir Monsieur Harris..

La secrétaire regarde sur son ordinateur, les secondes sont interminables. Gabriel me frotte le dos, tandis que mon visage est devenu encore plus pâle qu'à mon habitude. Elle relève le regard dans le mien, il est rempli de compassion, ça ne me plaît pas du tout, je le connais bien ce regard.

- Il est décédé ? C'est ça ? Je dis sans émotions.

- Je suis désolée mademoiselle, on n'a pas pu le réanimer.. dit-elle en déglutissant.

Je ne réponds pas, mon regard reste planté dans le sien, je suis scotchée sur place.

- Vous voulez quand même le voir mademoiselle.. ? Vous êtes de la famille ?

Elle me regarde comme si j'allais exploser à tout moment. Ne vous inquiétez pas madame je ne vais pas péter un scandale après tout, c'est la vie. La vie est une belle saloperie qui te plante un coup de couteau dans le dos.

- Il avait un chien avec lui, vous savez où il est ? Je change de sujet.

Comme si j'allais aller voir un cadavre, son âme est partie à présent, ce n'est qu'une enveloppe, je n'ai pas envie de me torturer à ce point.

- A mon avis mademoiselle ; il a été placé en fourrière.

Je dois récupérer Barny, ma seule préoccupation pour le moment est de sortir ce chien de là-bas. Je fuis cet endroit de malheur, qui décidément ne t'annonce que des mauvaises nouvelles tout en prenant mon chemin je ne sais où.

- Betty où tu vas ? Demande mon frère qui me suit, avec Isaac.

- Chercher Barny.

- Mais tu ne sais même pas où se trouve la fourrière, il regarde son téléphone.

- Cherche sur internet.

L'adrénaline me porte compagnie, ce qui m'arrange pour gérer la situation. Isaac ne me parle pas, ce qui m'arrange car je n'ai aucune envie de faire la discussion ni de dire comment je me sens. Barny, je dois penser à Barny perdu dans cette fourrière de malheur, il ne mérite pas ça. Quand on arrive sur les lieux, qui étaient à 2 minutes, quelle chance. J'ai presque envie de me réconcilier avec la vie, tiens.

- Bonsoir, vous avez recueilli un petit chien ce soir ? Un genre Shi tzu noir et blanc ? Son maître était SDF, il a été conduit à l'hôpital.

Le mec regarde dans ses fichiers, il porte l'amabilité sur sa gueule, évidemment c'est un joke.

- Oui c'est ça, vous êtes qui ?

- Je suis la petite-fille de Monsieur Harris, je viens récupérer son chien, mon grand-père est décédé.

Quand je prononce ces mots, la douleur commence à pointer le bout de son nez dans mon corps. La ferme, je ne peux pas t'écouter là tout de suite. Je dois m'occuper de Barny.

- Vous allez devoir payer pour récupérer le chien.

- Alors on paye, répond Isaac.

Il prend le relais, tandis que son collègue m'emmène chercher Barny. On rentre dans une immense salle qui est tellement glaciale, ça sent l'urine, ça aboie de tous les côtés. Les chiens grattent aux barreaux, mon cœur se fend en deux donc j'évite de les regarder. Gabriel m'a accompagné, tenant ma nuque tandis que le mec ouvre la prison de Barny. Il vient de suite me faire la fête, il nous reconnaît je le porte, il me lèche le visage en guise de remerciement. Il ne comprend pas encore l'absence de son maître.. Quelle horreur.

Amour, road-trip et bretzels !Where stories live. Discover now