𝚇𝙸𝚇. 𝚄𝙽𝙴 𝚂𝙾𝙸𝚁𝙴𝙴 𝚀𝚄𝙸 𝚃𝙾𝚄𝚁𝙽𝙴 𝙼𝙰𝙻.

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- Ce soir je vais chanter, j'ai trouvé un bar pour le faire, et je vous invite, annonce Gaby.

Je suis surpris de son annonce, j'avoue que la potion de Bet' a fait son effet, je me sens requinqué mais Betty ne se sent pas en grande forme ce soir.

- Sérieux, on peut venir te voir chanter ? Dit-elle en se levant du lit malgré son état faiblard.

- Oui mais vu ton état tu devrais te reposer, il lui répond.

- Non non ça ira, tu rigoles je manquerai ça pour rien au monde.

Elle enfile un manteau, on ne se fait pas prier c'est une première d'aller voir Gabriel chanter devant tout le monde. Il se donne à fond pour sa futur carrière, il démarche les endroits, sa détermination paie, il a réussi à se produire dans plusieurs villes et je suis certain que ce n'est que le début. En quelques pas on se retrouve au bar Loundge, on y trouve une place vers le comptoir, je ne fais pas prier pour demander un shot au barman, interdisant à Betty de boire.

- Je ne comptais pas boire, dit-elle.

- Je préfère prendre les devants vu qu'en ce moment tu joues à la rebelle, je parle à son oreille.

- Pas ce soir, je t'ai dis je reste sage.

Gabriel a déjà rejoint les loges, je bois mon shot d'une traite et en demande un deuxième. Je préfère oublier tout ce que je ressens en ce moment, ça fait longtemps que je ne m'anesthésiais pas comme ça ; nos mauvais démons ne sont jamais bien loin.

- Tu comptes en boire beaucoup ? J'ai pas envie de te porter jusqu'au van, sourit-elle.

- Même à 4 pattes, je ne me laisserai pas ramener par une nana.

- Fier en plus d'être protecteur, elle rigole.

Une nana s'approche de nous, style baba cool et demande si on a de l'herbe, ça fonctionne comme ça ici, pas de tabou ni de tact. Betty la regarde comme si c'était un monstre de foire, moi je ne suis pas surpris.

- J'ai rien ma belle.

- Et toi ma jolie ? Elle s'adresse à Betty.

Au moment où elle demande à Bet', j'ai envie de mourir de rire c'est loin d'être la fille qui consomme ce genre de substances ou alors j'en serai bien surpris.

- Non j'ai rien de tout ça, désolée.. Dit-elle gênée.

La nana repart sur ses pas, bon elle n'a pas l'air très sobre. Elle a envie de finir couchée je pense. Je fixe Betty, déposant ma main sur son épaule.

- Dans ces genres d'endroits, on voit souvent ça, c'est loin d'être.. soft tu vois.

- Oui je vois, ce n'est juste pas mon habitude de côtoyer des endroits comme ça.

Betty n'attend qu'une seule chose ; voir apparaître son frère, son repère sur la scène. J'avoue que je suis dans le même cas de figure. Il vient se mettre en lumière, émanant d'un charisme de dingue, les gens sont déjà impatients de l'écouter. Ça siffle de tous les côtés, alors qu'il n'est même pas connu, c'est accueillant, mais surtout gratifiant pour mon ami. Betty le regarde avec fierté, comme si c'était déjà une vraie rock-star. J'ai envie de poser ma main sur sa cuisse, NON, regarde ailleurs. Je me concentre sur mon pote qui pousse la chansonnette, tandis que je lutte pour ne pas embrasser sa sœur ; chacun son job. Après plusieurs minutes, Gabriel fait un bain de foule, il a ce truc, et nous rejoint.

- Un shot frérot, il s'adresse au barman.

Il est toujours super à l'aise ce mec, même plus que moi alors que je suis quand même quelqu'un de sociable. Il est tout le contraire de sa frangine par contre, qui elle reste silencieuse, scrutant chaque recoin du lieu. Je la ramène dans l'instant en lui balançant des petits sourires, qu'elle me rend sans se faire prier.

- Bravo mon pote, tu as gérer, je tape son dos.

- Tu es le meilleur mon frère, je suis super fière de toi, dit-elle en tenant ses joues. Mais ne boit pas trop ce soir ok ?

- T'inquiètes, je sais me gérer, dit-il tout sourire.

Elle décide de ne rien dire de plus, même si je sens qu'elle n'est pas vraiment rassurée. Betty veut aller aux toilettes, Gabriel va l'accompagner pour la surveiller, il vaut mieux dans ce genre d'endroit. Je me retrouve seul, la culpabilité moins intense quand Gaby s'éloigne. Je demande un autre shot, que je bois cul sec. Une femme me bouffe du regard, j'ai qu'une seule envie ; passer la nuit avec elle juste pour oublier le sourire de Bet', pour oublier ses habitudes, ses lèvres, ses cheveux roux.. Bordel, tu deviens fou. Je détourne le regard de cette femme, lui montrant porte close, renouvelant un shot. Les deux reviennent, ma culpabilité avec eux. Un mec s'approche pour demander une photo à Gabriel, il accepte mais le gars commence à le provoquer en le poussant à plusieurs reprises lui balançant des horreurs du style « tu chantes comme une tapette » « fiotte ». Je le fixe surpris, me relevant du tabouret en écartant Betty de la scène.

- Il t'arrive quoi mec ? Balance Gaby en ouvrant les bras.

Le mec lui colle une droite, juste pour le plaisir, ou alors pour essayer de décuver ; on est bien aux états unis. Je vrille, détestant qu'on touche à mon pote je lui décroche mon poing dans la bouche ce qui coupe sa lèvre en deux. Gabriel se redresse et se rue sur le mec, je tente de les écarter tous les deux tandis qu'un des amis du mec s'en prend à moi par derrière en me serrant le cou. Betty hurle à côté, elle demande de l'aide et va chercher la sécurité. Deux vigiles interviennent pour séparer la troupe, je suis enragé. Je fixe les mecs comme si je voulais les buter d'un regard, ils ont de la chance que je ne me suis pas servi de mon arme. Les vigiles nous demandent de sortir, le patron porte plainte contre nous.

- C'est ce mec là qui a tapé mon frère, comme ça pour le plaisir, gueule Betty.

- On ne veut rien savoir mademoiselle, j'appelle la police.

- Vous vous foutez de notre gueule ? Elle vient de vous dire que c'est ce connard qui s'en ait pris à mon pote, je gueule les sourcils froncés.

Gabriel se tient la bouche et recule sa sœur hors des vigiles pour prendre la parole.

- Je vous emmerde, et vos flics je les emmerde aussi, dit-il bourré.

Je comprends mieux pourquoi elle ne voulait pas qu'il boit autant, je pousse Gaby pour lui faire comprendre de se taire.

- Il est alcoolisé, il ne pense pas ce qu'il dit, il vient de se faire frapper dessus ça remue, je dis plus calme.

Betty est dans tous ses états, je la vois fébrile on est obligés d'attendre les flics, je lui propose de s'asseoir sur un muret. On les attend à l'extérieur avec les vigiles qui veillent à ce qu'on ne fuit pas. Les deux autres mecs sont là, dont l'autre à qui j'ai décroché la bouche. Il a encore ses dents, la chance lui sourit ce soir. Gabriel respire mal, je frotte son dos essayant de le calmer, il a envie de les détruire je le vois dans son regard. On est plutôt sanguin avec mon pote, avec de l'alcool dans le sang ça n'arrange pas notre cas.

Amour, road-trip et bretzels !Where stories live. Discover now