Chapitre 43

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La visite de Daphnée avait donné à Harry de l'espoir, surtout en apprenant que les Serpentard avaient compris qu'il n'avait pas eu de mauvaises intentions envers eux.

Le lendemain, il avait passé la journée à proximité du cottage, allant jusqu'à l'océan et revenant chez lui, craignant de manquer la visite de Théo.

Le soir même, son état de nervosité avait atteint des sommets, et il avait évacué toute sa frustration en allant courir sur la plage, espérant s'épuiser assez pour pouvoir dormir.

Finalement, haletant et en sueur, il avait repris le chemin du cottage pour se trouver face à Hermione et Ron.

Harry soupira et ignora le regard désapprobateur de Hermione sur son état. Il ouvrit la porte et les invita d'un geste à entrer. Il attrapa la serviette qu'il avait laissé sur le sofa avant de partir courir pour s'essuyer le visage et il salua finalement correctement ses amis, attendant leurs réactions.

Ron lui jeta un regard noir et grogna, visiblement en colère contre lui.

— Tout le monde s'est inquiété pour toi. Ma mère n'en dormait plus. Bon sang, Harry, qu'est-ce qui t'a pris ?

Harry prit une inspiration profonde et il répondit avec calme, évitant le regard de Ron.

— J'avais besoin de vacances...

Ron renifla et croisa les bras sur sa poitrine, mais il resta silencieux. Harry l'observa un instant, surpris de ne pas subir une crise de colère de son ami. Le rouquin avait toujours été sanguin et quelques années plus tôt, il aurait immédiatement commencé à hurler après lui et serait parti bouder en claquant la porte.

Ron surprit son regard et le coin de ses lèvres se redressa en un petit sourire sarcastique, ce qui fit rougir Harry.

Visiblement, Ron avait compris que Harry se servait de son caractère emporté pour différer certaines conversations. Il devait avouer que parfois, il suffisait de mettre Ron en colère et il était plus simple de se réconcilier en évitant le sujet fâcheux...

Hermione intervint, les sourcils froncés.

— Tu aurais pu nous dire où tu allais.

Harry haussa les épaules, avec beaucoup de mauvaise foi.

— J'ai dit à Ginny que je partais en vacances. Pas besoin d'envoyer un mémo à la Gazette, non ?

Le visage de Ron prit une teinte de rouge supplémentaire, mais il garda le silence alors que Hermione glapissait, ses yeux noisette lançant des éclairs.

— La Gazette ? Nous sommes tes amis, Harry ! Enfin, nous pensions l'être, mais ton comportement semble dire le contraire.

Harry soupira et ferma les yeux un instant, avant de marmonner, sincèrement repentant.

— Désolé. J'avais besoin d'être seul. Si j'avais dit où j'allais, vous auriez tous débarqué les uns après les autres pour voir comment j'allais et si je ne manquais de rien...

Hermione gonfla les joues et s'apprêta à protester, mais Harry lui jeta un regard noir.

— N'ose pas dire le contraire ! Quand Ginny est partie rejoindre les Harpies et que toi et Molly avez cru que j'avais le cœur brisé... qu'avez-vous fait exactement ?

Ron ricana, en lançant un coup d'œil affectueux à Hermione.

— Il marque un point sur ce coup.

Hermione grogna et secoua la tête, mécontente.

— Nous avons le droit de nous inquiéter pour toi.

Harry répondit, avec douceur.

— Et j'ai le droit d'avoir besoin d'être seul.

Il y eut un long silence, puis Ron tira une chaise et se laissa tomber dessus.

— Et si tu nous donnais un peu plus d'explications ?

Harry le dévisagea, surpris, et Ron ricana, nullement vexé.

— Disons que j'ai eu une longue conversation avec Ginny après l'article de la Gazette et... elle m'a plus ou moins convaincu de rester calme tant que je n'avais pas toute l'histoire.

Harry roula des yeux, mais un léger sourire joua sur ses lèvres. Il prit une autre chaise et s'installa, avant de regarder Hermione, attendant qu'elle prenne place.

Elle le fixa un instant, mécontente, puis elle le pointa du doigt.

— La prochaine fois que tu as des idées stupides, laisse-moi en dehors de tes combines si c'est pour réagir comme ça après !

Puis elle prit une troisième chaise et s'installa, les sourcils froncés.

Harry soupira.

— Je suis réellement désolé, OK ? Je pensais réellement que c'était la meilleure solution et je n'ai pas réfléchi aux conséquences...

Ron leva un sourcil moqueur.

— Avoue plutôt que tu as vu le nom de Malefoy et que tu as foncé tête baissée, non ?

Harry soupira, avec une expression agacée.

— Pourquoi tout le monde semble penser que je suis obsédé par Drago, même après toutes ces années ?

Hermione laissa échapper un ricanement et elle répondit, sèchement.

— Parce que dès que tu as su qu'il était dans l'Allée des Embrumes, tu as foncé, persuadé qu'il te couvrirait...

Harry renifla.

— Je n'y suis pas allé que pour lui. J'ai juste profité... du fait qu'il soit sur place parce que je savais qu'il m'aiderait. Nuance. Je le connais et non, je ne suis pas obsédé par lui...

Ron marmonna, le regard noir.

— Drago, hein ?

Harry sourit nerveusement avant de se rembrunir.

— Nous sommes devenus amis. Enfin, s'il accepte de me pardonner, ce qui n'est pas vraiment certain compte tenu de l'intervention brutale d'Hermione.

Hermione en grinça presque des dents et elle souffla, essayant de maîtriser sa colère.

— C'est pour ça que tu m'en veux ? Bon sang, Harry ! Tu m'annonces que tu vas dans l'Allée des Embrumes seul, un endroit qui est un véritable coupe-gorge et qui regroupe potentiellement l'ensemble de tes ennemis encore vivants, que tu comptes sur d'anciennes connaissances de Poudlard pour te secourir en leur faisant croire que tu avais perdu la mémoire et tu ne donnes plus le moindre signe de vie... Tu voulais que je fasse quoi ? Que j'attende que ton corps soit retrouvé ?

Harry lui lança un regard noir.

— Oh par pitié Hermione ! Tu pouvais aussi me faire confiance ! Tout allait bien, non ?

Ron soupira.

— Harry... Hermione s'inquiétait pour toi et en plus elle culpabilisait de ne pas t'avoir empêché de foncer tête baissée ! Tu ne peux pas lui reprocher sa réaction.

Malgré ses remords, Harry s'entêta.

— J'ai parlé à Hermione parce que si je n'avais rien dit à personne, vous m'auriez reproché d'être trop imprudent. Je savais que je ne pouvais pas y aller officiellement, Kingsley n'aurait jamais signé une telle mission. Alors quoi ? Je devais faire quoi pour obtenir votre approbation ? Et pourquoi ne puis-je pas prendre de décisions sans devoir me justifier ?

AmnésieTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon