Chapitre 4

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Harry souffla lentement, une lueur d'excitation dans son regard.

— Attends, tu veux dire que c'est pour attirer l'attention sur l'allée des Embrumes ?

Ginny hocha la tête.

— Tout sorcier sait que c'est un endroit peu recommandable et dangereux. Que c'est le lieu des trafics et des crimes...

Harry l'interrompit, pour murmurer.

— Kings me disait que tous les anciens Mangemorts qui ont échappé à la prison s'y sont réfugié.

Ginny pinça les lèvres et ne fit pas le moindre commentaire, mais Harry savait déjà ce qu'elle pensait des Mangemorts en liberté. C'était probablement le seul point sur lequel ils pouvaient se disputer, puisque Ginny aurait préféré que la justice magique envoie tous les disciples de Voldemort croupir à Azkaban jusqu'à leur mort.

Elle reprit, avec un haussement d'épaules un peu brusques.

— Des meurtres attirent l'attention du ministère. La preuve, le dossier arrive sur ton bureau. Peut-être que c'est quelqu'un qui espère que les Aurors prendront le temps de... « nettoyer » cet endroit.

Harry grimaça.

— Si c'est le cas, ça va être un défi d'avancer sur cette enquête. D'un côté, le tueur, de l'autre, les résidents de l'Allée qui ne font pas confiance au ministère et qui verront les Aurors comme des ennemis.

Ginny ricana.

— Il faudrait quelqu'un qui a l'habitude d'y traîner. Ou quelqu'un d'étranger peut-être. Quelqu'un qui n'a aucun préjugé sur cette antichambre de l'enfer...

Pensivement, Harry suggéra, le regard dans le vague.

— Peut-être en étant sous polynectar ?

Ginny éclata de rire, distrayant le jeune homme.

— Mon chou, on sait tous les deux que tu réussirais à t'empoisonner si tu devais brasser toi-même ton polynectar. Tu vas devoir trouver mieux...

Harry lui jeta un regard noir, mais il ne put s'empêcher de sourire, conscient de son niveau désastreux en potions.

Abandonnant le sujet de l'enquête en cours, Harry posa quelques questions à son amie sur ses derniers matches, et la conversation redevint légère.

Lorsque le dessert leur fut servi, Ginny devint nerveuse, se tortillant sur sa chaise et évitant son regard. Finalement, elle murmura, les joues rouges.

— J'ai un truc à t'annoncer...

Harry hocha la tête, lui laissant le temps de rassembler ses idées. Puis, Ginny tendit la main devant lui, lui présentant son annulaire qui portait un simple anneau doré.

— Harry... Je vais me marier.

Le jeune homme écarquilla les yeux, sous le choc, puis il se leva et tira Ginny dans une étreinte serrée, ému.

— C'est super ! Enfin... si tu es heureuse. Tu es heureuse, n'est-ce pas ?

Ginny gloussa en essuyant rapidement ses yeux humides et elle hocha la tête, en reprenant sa place.

— Très heureuse, oui. Ça me semble encore terriblement irréel et... j'avoue que je ne sais pas encore comment en parler à la maison. Maman va être... infernale et...

Harry laissa échapper un rire et il lui serra la main au-dessus de la table.

— Hey tu es capable de gérer ça ! Regarde, tu pensais que Molly ne te laisserait jamais entamer une carrière internationale et... tu l'as fait. Tu as suivi ton chemin.

Ginny hocha la tête, la détermination brillant dans son regard noisette. Harry prit conscience qu'il lui manquait un détail et il sourit largement.

— Alors, qui est l'heureux élu ?

Les joues de Ginny rosirent, mais elle leva la tête, le menton en avant, dans un signe de défi.

— Mon entraîneur.

Harry cligna des yeux, perdu. Puis il fronça les sourcils.

— Mais... je croyais que ton entraîneur c'était...

Ginny leva un sourcil moqueur et elle hocha la tête.

— Gwenog Jones. Oui. Une femme. Plus âgée que moi.

Harry ouvrit la bouche, puis il la referma et il hocha seulement la tête.

— C'est... inattendu.

Ginny fixa son assiette un instant, avant de murmurer.

— Pour moi aussi. Je veux dire, au début, elle était juste mon capitaine d'équipe et mon entraîneur. Puis... Je ne sais pas, elle m'apporte de la stabilité, je crois. Je lui fais confiance, que ce soit sur le terrain ou en dehors. Les sentiments sont arrivés après et je ne pensais pas qu'on arriverait au point de s'engager. Je n'ai jamais fait ça avant, tu sais ?

Harry tendit de nouveau la main pour serrer celle de Ginny et il lui offrit un sourire sincère.

— Tu n'as rien à justifier, Ginny. J'ai juste été un peu surpris, mais si c'est ce qui te rend heureuse, alors n'hésite pas.

Ginny émit un léger rire nerveux et une larme roula sur sa joue, qu'elle essuya rapidement. Elle hocha la tête, avant de murmurer, la gorge nouée.

— Je savais que tu dirais quelque chose comme ça, mais je ne pouvais pas m'empêcher de craindre que tu... me repousses ou que tu sois furieux. C'est...

Harry hocha la tête.

— Tout va bien. Tu sais que si tu as besoin, je serais là, d'accord ? Même si tu as besoin de parler ou juste d'un ami, n'hésite pas, peu importe l'heure.

Ginny hocha la tête et elle se détendit complètement.

— J'aimerais que tu la rencontres. Gwenog. Pas en tant que fan de Quidditch, mais en tant que... fiancée. Elle sait que nous sommes proches après tout.

Harry hocha la tête.

— Bien sûr. Je l'ai vaguement croisée au début de ta carrière, mais c'est différent. Je me souviens qu'elle était... intimidante.

Ginny roula des yeux, amusée.

— Elle est aussi intimidante que toi, Harry. Tu sais à quel point la célébrité donne une image erronée des gens, non ?

Les deux amis échangèrent un regard complice. En voyant Harry bâiller, Ginny se mordilla la lèvre.

— Je vais te laisser aller te reposer, j'ai monopolisé ta soirée... Tu sais quoi ? Préviens-moi quand tu te décides à prendre tes vacances, après cette affaire, et Gwenog et moi ferons en sorte de te rendre visite entre deux matches, d'accord ?

Harry hocha la tête.

— Ne t'en fais pas, je sortais à peine du ministère quand ton hibou est arrivé. Mais j'avoue que la fatigue commence à me rattraper. Tu dors où cette nuit ? À l'hôtel ou tu vas au Terrier ?

Ginny haussa les épaules.

— Je vais profiter du centre d'entraînement des Harpies. Les filles sont sur place et Gwenog veut annoncer notre... relation. Ensuite, j'ai prévu de passer au Terrier dimanche pour... déclencher l'apocalypse ?

Harry se mit à rire.

— J'y serais, je pourrais assurer tes arrières. Mais ne t'en fais pas ta famille t'aime. Ils seront juste heureux pour toi.

AmnésieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant