XXIII. Sororité fratricide

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Cela faisait bien dix minutes qu'elle était descendue du bus, encore à la recherche de l'étincelle de vie que sa carte Navigo avait l'air de promettre. Blanche jeta sa cup de café en carton dans la poubelle près de l'arrêt de bus. Elle observa le trajet des voitures, roulant dans les deux sens, un pas et sa carte Navigo tiendrait parole et Blanche finirait  au cœur du trafic parisien.

Obtiendra-t'elle un arrêt de bus à son nom ?

Blanche décida enfin d'entrer dans le bâtiment vitré, son badge scanné, elle appela l'ascenseur. Toutes les personnes qui la rejoignaient au fur et à mesure des étages n'étaient que des visages familiers via la cafétéria ou les couloirs. Elle fut soulagée de ne pas devoir discuter avec qui que ce soit de si bon matin.

Cassandre était déjà devant son ordinateur, dans leur salle dédiée au projet, un café encore fumant en main, rappelant au système nerveux de la brune que sa dose journalière n'avait pas encore été administrée. Elle lui fit un timide signe de la main avant de s'asseoir, à son tour, devant son ordinateur. La blonde ne pu s'empêcher de laisser passer un léger cri de surprise avant de fouiller dans son sac à main, le déplacement de Cassandre entre son siège et la droite de Blanche dût complètement passer inaperçue pour Blanche qui eu l'impression de voir sa collègue se téléporter à coté d'elle, un anticerne en main.

" J'en transporte toujours un avec moi et je vois que tu en as bien besoin."

Cassandre avait toujours le bras tendu, son tube de maquillage à quelques centimètres de Blanche qui n'avait pas encore remuer le moindre membre. Elle savait très bien à quoi servait le produit de cosmétique, elle en avait elle-même plusieurs dans le tiroir de sa salle de bain mais ne comprenait quand même pas pourquoi sa collègue venait de faire passer l'anticerne pour une trousse de secours.

" Est-ce que si je sors l'écouvillon du tube, je trouverai la solution à ce projet ? "

" Quelle solution ? Je viens de te la tendre. " Cassandre fronça des sourcils avant de déposer l'anticerne sur le bureau de sa collègue et retourna sur sa chaise à roulettes.

Blanche prit le tube entre ses mains et se mit à analyser les moindres recoins, elle appuya son visage contre sa main et se mit à rire du bout des lèvres. Ce n'était pas forcément ses cernes que notre protagoniste voulait effacer.

Cassandre tapota sur la table et se racla la gorge.

" Qu'ont donné tes petites interviews de la semaine dernière ? "

" Et bien écoute, les conclusions sont bonnes. "

" Tu as presque terminé le script ?! "

"Non, non ! Pas du tout, mais j'ai appris que tous mes amis souhaitaient continuer à vivre. C'est déjà pas mal." Blanche n'avait aucune idée d'où venait cette envie de toujours embêter Cassandre mais c'était cela ou regarder les aiguilles tourner indéfiniment jusqu'à la fin de cette foutue journée.

La blonde roula des yeux, sirota son café tout en fixant son écran, le regard presque vide avant d'ajouter :

" La vie peut décevoir mais les déceptions cachent souvent de plus belles éventualités."

" T'as lu ça sur un t-shirt dans un magasin ? "

A la plus grande surprise de la brune, Cassandre éclata de rire au point de devoir se tenir le ventre et de déposer sa tasse.

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