𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟑

Start from the beginning
                                    

Mon père.

- Papa t'es revenu ! m'exclamais-je en me redressant.

Papa était parti en voyage d'affaires pendant une semaine.

Je m'approche de lui pour le serrer dans mes bras quand celui-ci me repousse. Je recule en fronçant des sourcils quand je remarque son expression.

Il était dégoûté.
Dégoûté de moi.

Il scrute la pièce, une bouteille d'alcool à la main. Il trébucha vers moi, balbutiant ses mots et se balançant de manière instable. J'ai senti une vague de peur m'envahir quand j'ai réalisé qu'il était à nouveau ivre.

Il buvait souvent, très souvent.

- Qu'est-ce que tu fais ? demande-t-il d'une voix dure et critique. Pourquoi perds-tu ton temps avec ces conneries ?

- Je jouais juste avec ma maison de poupée, papa. C'est un cadeau de maman, tu sais, pour mon..

- Ta gueule ! me coupa-t-il.

Son visage est rouge et il fronce les sourcils. Je sens un nœud se former dans mon estomac lorsqu'il s'approche de moi. Il attrape la maison de poupée et commence à la secouer légèrement.

- Un cadeau ? C'est une perte de temps.

Je croise les bras et roule des yeux, geste qui n'a pas plus à mon père vu sa réaction. Il débouche la bouteille d'alcool et renverse le contenu sur la maison, sans manquer de m'éclabousser au passage.

Le liquide se répand partout dans la maison, s'infiltrant dans le bois. Je le regarde faire les larmes aux yeux, incapable de dire quoi que ce soit.

Il est violent.

Mais c'est à cause de l'alcool, une fois sobre il s'excusera, comme toujours.

C'est juste une question de temps.

Il fouille sa poche et sort son briquet, il me lance un regard arrogant et laisse tomber le briquet allumé sur la maison. Au contact de l'alcool, la maison s'embrase.

Je regarde avec horreur ma maison de poupée bien-aimée brûler, des flammes de partout. Mon père sort en trombe de la pièce, me laissant bouleverser. Ma mère arrive en courant dans la pièce, un extincteur à la main.

La maison a complètement disparue, réduite à un simple tas de cendres et de débris. L'air est lourd d'une odeur de fumée et de cendres.

On contemple les dégâts sans qu'aucune d'entre nous n'ose dire quelque chose. Je renifle sans pouvoir contrôler mes sanglots.

Derrière chaque larme versée se cache une petite fille qui cherche désespérément à être aimée.

A ce moment-là, j'avais enfin compris.
Compris que ce n'était pas qu'une phase.

——————————

Sortie de LA, 7h23:

J'ouvre les yeux et me rends compte que tout ça n'était qu'un rêve.

Encore ce foutu souvenir.

Je me redresse en soupirant et regarde autour de moi. Petit à petit, tous les événements de la veille commencent à se bousculer dans ma tête, l'incendie a dû me remémorer ce souvenir. Je m'étire rapidement et regarde par la fenêtre, il fait toujours nuit sombre dehors, mais la ville est déjà debout, les lumières des réverbères éclairent faiblement le paysage.

Grâce aux faibles éclairages, j'arrive à apercevoir les silhouettes d'Owen et de l'autre idiot appuyé contre le capot de la voiture.

Je retire ma ceinture quand je me rends compte qu'Owen m'avait couvert avec sa veste. Je souris face à cette intention et sort de la voiture.

ESMERALDAWhere stories live. Discover now