𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟔

19.7K 743 640
                                    

Enora

- Qu'est-ce que c'était ? Inaya fronce les sourcils.

- Je.. Désolé, mon téléphone s'est connecté à la voiture.

L'atmosphère dans la voiture devient pesante, aucun d'entre nous ne parles pendant un moment.

C'était lui, j'en suis certaine.

- C'était ton père, pas vrai ? demande finalement Inaya, rompant le silence.

Aiden lève les yeux de son téléphone et me regarde depuis le rétroviseur, je hoche doucement la tête.

D'abord l'attaque au Hive, puis mon appartement et maintenant cet appel. Il y a plus de doute, toute cette histoire est liée.

C'est mon père qui a envoyé ces hommes m'enlever.

- Passe-moi ton téléphone, déclara-t-il.

- Quoi ? je me redresse.

- Pose pas de question.

Je lui tends mon téléphone, craintive. Il le prend et note le numéro de téléphone avant d'ouvrir la fenêtre et de le jeter.

- Pourquoi t'as fait ça ?!

- S'il a réussi à retrouver ton numéro, trouver ta localisation sera un jeu d'enfant.

Je baisse la tête en me mordant la lèvre. Il a raison, à l'heure qu'il est il doit déjà savoir ma position.

Je pousse un long soupir et m'affale sur mon siège.

J'ai envie de pleurer.

J'étais dans le déni. L'incendie, la menace, tous. Je faisais comme si j'étais dans un rêve, ou plutôt un cauchemar que je faisais si souvent.

Rêve dans lequel mon père me retrouvait et me tuait de ses propres mains, en me répétant cette phrase..

Comme ta mère, tu aurais dû m'écouter.

Ses mots me hantent, ils ne veulent pas me lâcher.

Mais le fait d'avoir entendu sa voix ma pétrifié le sang, son appel m'a ramené à la réalité. Ce n'est pas un rêve.

Mon passé venait de me rattraper, détruisant le peu de choses que j'avais.

—————————

Appartement, LA, 22h07:

- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? demande Owen en posant les derniers sacs dans le salon.

- Fammi pensare, soupire Aiden en faisant les cent pas.
(Laisse moi réfléchir).

Je m'avance vers eux et m'assois sur le canapé, les jambes recroquevillées sous moi, la tête enfouie dans mes bras. La télévision est éteinte et les stores étaient fermés, bloquant la lumière et les bruits de la ville à l'extérieur.

Mes cheveux étaient en désordre, emmêlés et non brossés, et mes yeux étaient cerclés de rouge à cause du manque de sommeil.

J'avais froid, mon corps tremblait légèrement alors que je serrais mes genoux contre ma poitrine. J'étais perdue dans mes pensées, mon esprit s'emballant d'inquiétudes et de peurs, mon cœur lourd de tristesse. Je me sentais piégée, incapable d'avancer, ne sachant pas comment me libérer de la prison que j'avais moi-même crée.

Alors que les minutes s'écoulaient, je ne bougeais pas, figée sur place, coincée dans mon propre enfer.

- Va dans la chambre, me lance Aiden.

ESMERALDAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant