Enora8 ans plutôt :
J'ai mal..
La douleur me déchirait, une sensation pulsante qui s'insinuait dans chaque fibre de mon être. Des échos de voix et des lumières tourbillonnaient autour de moi, mais mon esprit était enveloppé d'une obscurité épaisse, comme si mes paupières étaient scellées par une force invisible. Je luttais pour émerger de cette terreur, mais quelque chose me retenait, me plongeant dans un état entre rêve et réalité.
Les gyrophares projetaient des lueurs rouges à travers mes paupières closes, créant un ballet hypnotique de forme indistincte. Des voix flottaient, parfois claires, parfois étouffées, comme si elles provenaient d'un lointain inatteignable. Je cherchais à comprendre, à saisir le fil ténu qui me reliait à cette scène éthérée.
Qu'est ce qui se passe ?
La douleur, quant à elle, était une présence constante, une symphonie discordante qui me maintenait ancrée dans une réalité fragmentée. Mon corps semblait un puzzle démembré, chaque pièce criant sa propre souffrance. Les ténèbres persistaient, me forçant à naviguer à l'aveugle dans ce labyrinthe de sensations désordonnées.
Un éclat de mémoire s'immisça, insaisissable. Des phares d'une voiture coupant l'obscurité, la pluie martelant le pare-brise, le rugissement du tonnerre. Puis, une dérive incontrôlée, une danse incontrôlée avec la route. Le frisson de l'adrénaline se mêlait à l'angoisse, laissant dans son sillage une traînée d'incertitude.
- Enora ! entendis-je au loin.
Je sentis des mains, des mains qui n'étaient pas les miennes, effleurer ma peau. Elles tentaient de me rassurer, de me guider hors de cet abîme opaque. Les voix persistaient, des fragments de phrases perçaient la brume.
Elles hurlaient mon nom, mais le sens échappait à ma compréhension vacillante.
La lumière des gyrophares dansa devant mes paupières scellées, une ombre ténue de ce qui se jouait au-delà. Mes pensées vacillaient entre la conscience et l'oubli, chaque tentative pour m'accrocher à la réalité semblant glisser entre mes doigts comme du sable fin.
J'arrive pas à bouger..
Je hurlais, aussi fort que je le pouvais, mais rien ne sortait.
J'étais là, prisonnière de mon propre corps, une spectatrice muette dans un drame qui se déployait sans ma permission. La désorientation céda place à une frustration croissante.
Mon esprit, alerte mais impuissant, tenta de communiquer avec ce monde extérieur. Des pensées hurlaient à l'intérieur de ma tête, des cris silencieux de détresse cherchant une issue. Mes poumons brûlaient d'une nécessité irrépressible, mais mes cordes vocales semblaient enfermées dans un silence opprimant.
La tension monta d'un cran alors que je me débattais intérieurement, une rage contenue face à l'impuissance. Les voix autour de moi persistaient, indifférentes à ma détresse étouffée. Des yeux invisibles scrutaient mon corps immobile, mais mon cri silencieux restait piégé, une cage de mutisme qui me séparait du monde extérieur.
Les mains qui me touchaient semblaient ignorer ma lutte intérieure. Leurs gestes étaient précis, méthodiques, comme s'ils manœuvraient autour d'une fragilité que je ne pouvais pas exprimer. Chaque fibre de mon être appelait à l'aide, mais mon appel muet flottait dans l'air, ignoré par ceux qui s'activaient autour de moi.
Aidez moi..
L'angoisse devint une pulsation sourde dans ma poitrine. Mes pensées s'embrasèrent, cherchant frénétiquement une échappatoire à ce mutisme forcé. Les contours de la pièce, auparavant flous, prirent une netteté croissante, mais l'écart entre moi et le monde tangible semblait se creuser.
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ESMERALDA
RomanceElle pensait être enfin libre, enfin heureuse. Elle avait quitté le monde dangereux auquel elle avait grandi pour mener une vie paisible loin de son père, mais au lieu de ça elle s'est retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Elle avait essay...