Mariage arrangé

Se fiancer

Hermione était restée collée à Drago jusqu'à son départ de Poudlard, encore sous le choc de son magnifique présent. Ils avaient planifié beaucoup de choses, mais elle n'avait pas un seul instant pensé à une bague de fiançailles.

Que le jeune homme ait cette attention pour elle — même si l'idée était de Narcissa — lui avait rendu toute sa bonne humeur et elle avait du mal à ne pas sourire à chaque instant.

Lorsqu'elle rentra dans le château, Harry était parti lui aussi et elle se dirigea lentement vers la Grande Salle, pour y prendre son dernier dîner. Elle s'installa aux côtés de Neville, ignorant comme toujours les regards dans sa direction.

— Tout s'est bien passé pour toi, Neville ?

Le jeune homme eut un léger gloussement et il lui adressa un clin d'œil complice.

— En fait, je devrais te remercier, Hermione. Ton idée de nous apparier avec les Serpentard a porté ses fruits : Blaise m'a suffisamment aidé cette année pour que je puisse passer l'Aspic de potions sans rien faire exploser...

Hermione se mit à rire à son tour, ravie, et elle hocha la tête.

— Je n'ai pas le moindre regret à ce sujet, en fait.

Ils commencèrent à manger tranquillement, échangeant de temps à autre des plaisanteries quand Parvati, assise face à Neville, se pencha en direction de Hermione les yeux écarquillés. Elle laissa échapper une exclamation bruyante qui attira l'attention sur eux et murmura, stupéfaite.

— C'est une bague de fiançailles, Hermione ?

Bien évidemment, le silence qui avait suivi son cri permit à la majorité des élèves d'entendre ses mots et il y eut une vague de murmures de plus en plus bruyants.

Hermione sourit, refusant de se sentir gênée ou mal à l'aise, et elle hocha la tête.

— C'en est une.

Parvati tendit la main et attrapa celle de Hermione, inclinant ses doigts pour observer le bijou, puis elle souffla, visiblement impressionnée.

— Elle est magnifique. Je ne pensais pas que...

Elle se tut brusquement en pinçant les lèvres et elle se redressa, agitant la main comme pour effacer ses derniers mots.

Hermione pencha la tête, surprise.

— Tu ne pensais pas quoi ?

Parvati hésita en se mâchouillant la lèvre, puis elle soupira en faisant cliqueter ses nombreux bracelets.

— Savais-tu que le rubis a une signification particulière dans les traditions hindoues ?

Hermione secoua doucement la tête, mais Parvati avait piqué son intérêt, aussi elle attendit la suite avec attention. Sa camarade hésita encore un instant, surtout en se rendant compte que toute la table était désormais à l'écoute et elle soupira en plissant le nez.

— Ça ne veut probablement rien dire, je parle de traditions... enfin, la bague est tellement belle que...

Hermione eut un léger rire.

— Elle est belle. Mais dis-moi, quelle est la signification du rubis ?

Parvati sourit et elle haussa les épaules, avant de répondre, les yeux fixés sur la main de Hermione.

— Le rubis est une pierre souvent associée à la passion, à la romance. Il est souvent utilisé comme symbole de l'amour éternel et de... la loyauté.

Hermione émit un « oh » surpris et elle caressa la pierre, le cœur battant. Puis elle sourit.

— Merci de me l'avoir dit.

Ce fut avec une certaine nostalgie que Hermione remplit sa malle de toutes ses affaires, faisant le tour du dortoir pour s'assurer qu'elle n'oubliait rien.

Pattenrond la regardait faire avec curiosité, perché sur son lit, et la jeune femme s'arrêtait de temps à autre pour le caresser distraitement.

Lorsque tout fut prêt, elle se laissa tomber sur son lit, avec un soupir. Elle hésitait entre se réjouir de l'avenir qui s'ouvrait à elle ou regretter les bons moments qu'elle avait passés dans ce château — malgré la guerre.

Les yeux fermés, elle sursauta lorsqu'elle sentit quelqu'un s'approcher et s'asseoir près d'elle.

En voyant Ginny près d'elle, elle se tendit légèrement, tout en essayant de masquer sa réaction immédiate. Cependant, la plus jeune de la famille Weasley regardait dans le vide et semblait nostalgique.

Hermione resta silencieuse, lui laissant le temps pour se décider à parler, et la jeune fille finit par murmurer.

— Je dois avouer que je ne croyais pas vraiment que tu allais vraiment te marier. Cependant, cette bague ne laisse plus place au doute, n'est-ce pas ?

Hermione fredonna un assentiment, attendant la suite. Ginny soupira et secoua la tête.

— Je te dois probablement des excuses, pour mon comportement. J'ai discuté avec Harry et... tu avais raison, évidemment. Tout ça, ce n'était qu'un rêve de petite fille auquel je me suis accrochée.

Hermione soupira, incapable de savoir quoi répondre. Ginny resta silencieuse quelques secondes, puis elle laissa échapper un petit rire.

— Tu dois penser que je suis cinglée...

Hermione protesta aussitôt.

— Bien sûr que non !

Leurs regards se croisèrent et elles échangèrent un sourire timide. Ginny prit une grande inspiration, puis elle murmura, un peu hésitante.

— Denis aimerait continuer de me voir... tu sais, durant l'été et même après. Il a encore une année ici, mais...

Hermione sourit plus largement.

— C'est une bonne nouvelle, si c'est ce que tu veux.

Ginny rougit et hocha la tête.

— Je crois que je vais accepter. Tourner la page, tu vois ?

Après une très brève hésitation, Hermione se mordilla la lèvre, puis elle finit par demander, incertaine.

— Si je t'invitais à mon mariage... qu'en penserais-tu ?

Ginny sourit tristement avant de répondre, évitant le regard de Hermione.

— Je serais vraiment très heureuse d'être près de toi, Hermione, mais... je ne sais pas... enfin... je veux dire, je ne peux pas prendre de décision sans en avoir parlé à ma famille. Je veux dire...

Hermione l'interrompit, avec douceur.

— Je comprends. Tu n'as pas à me donner une réponse immédiatement. Tu n'es même pas obligée de te justifier, d'accord ? Dans un monde idéal, j'aimerais que ta famille entière soit présente.

Ginny leva un sourcil surpris.

— Mal... ton fiancé ne verra pas notre présence d'un mauvais œil ?

Hermione haussa les épaules, avec un sourire légèrement amusé.

— Drago sait qui sont mes amis et il l'accepte. Il ne fera pas la moindre remarque, surtout qu'il a admis que son problème avec votre famille venait des réflexions incessantes de son père. Ça n'excuse en rien ses paroles, mais nous avions l'habitude de riposter après tout...