Faire connaissance

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Elle posa la rose soigneusement sur sa table de chevet et après une légère hésitation, elle la protégea d'un sort, afin que personne ne puisse y toucher ou l'abîmer.

Puis, elle déplia la lettre et commença à lire.

Drago la remerciait pour ses fiches de révisions et il lui envoyait en retour ses propres fiches, si elle voulait croiser leurs méthodes et ainsi faciliter leurs révisions.

Il lui avouait ensuite qu'il n'avait pas beaucoup de connaissances sur les soins à apporter aux roses, la botanique n'étant pas sa matière favorite, loin de là, mais que c'était la passion de sa mère. La serre avait été construite à la demande de Narcissa et ce n'était donc pas une tradition familiale. Cependant, à chaque génération, l'épouse du chef de famille était vivement encouragée à ne pas rester oisive et à se trouver une occupation.

Dans la serre, il n'y avait apparemment pas de roses « Narcisse », mais sa mère avait cultivé des Black Dragon à dater de sa naissance. Il lui en envoyait une justement, qu'il avait fait sécher pour qu'elle puisse la conserver et Drago espérait que la fleur lui plairait.

Hermione s'interrompit un instant pour jeter un œil à la rose et elle apprécia l'attention. Elle lui fut également reconnaissante de lui envoyer une copie de ses notes pour réviser en lui proposant de conjuguer leurs efforts. C'était une facette de Drago Malefoy qu'elle ne connaissait pas et elle était plutôt agréablement surprise.

Elle reprit sa lecture, impatiente, et elle découvrit que Drago semblait s'intéresser sincèrement à son enfance moldue, lui posant des questions tout en lui racontant des anecdotes sur sa propre enfance.

Lorsqu'elle eut terminé, elle rangea les fiches de Drago dans son sac avec les siennes, puis elle cacha soigneusement sa correspondance au fond de sa malle, voulant garder les mots de Drago privés. Elle caressa une dernière fois la rose séchée, avant de partir en cours, à la fois attendrie, mais également soulagée.

Ce n'était que le début, mais elle était emplie d'optimisme pour l'avenir. Ses rêves lui semblaient à portée de main.

Au fil des semaines, tout Poudlard voyait la correspondance assidue que Hermione entretenait et la rumeur savait exactement à qui elle écrivait aussi souvent : c'étaient les oiseaux de Harry Potter et de Drago Malefoy qui lui apportaient régulièrement des lettres en retour.

Cependant, personne n'osait encore lui poser de questions.

Hermione était parfaitement consciente de la curiosité qu'elle suscitait et elle s'en amusait. Elle ne cachait pas sa joie lorsque le hibou de Drago apparaissait, puisqu'elle appréciait sincèrement leurs échanges.

Loin du prétentieux fortuné qu'il avait été durant les premières années de leur scolarité, le Drago qu'elle apprenait à connaître était intelligent et intéressant et il maniait le sarcasme à la perfection.

Il apprenait à la connaître et ses questions ne s'arrêtaient pas à sa vie actuelle dans le monde magique. Il lui posait également beaucoup de questions sur le monde moldu, sur la façon dont elle avait grandi, curieux de découvrir leurs différences, mais également leurs points communs.

Cette attitude confortait Hermione dans sa décision. Elle n'était pas amoureuse de Drago Malefoy — pas encore — et elle n'avait jamais imaginé le regarder comme un potentiel prétendant.

Cependant, elle le considérait désormais comme un ami proche. Ça lui aurait semblé impossible quelques semaines auparavant encore, mais il était si différent de ce qu'elle avait toujours cru qu'elle avait du mal à croire que le jeune homme qui lui écrivait était celui qui l'avait un jour traitée de sang-de-bourbe et qu'elle avait frappé en retour. Elle pouvait dire sans rougir qu'elle s'était attachée à lui sincèrement.

Lorsqu'elle mentionna distraitement ses réflexions au sujet de ses sentiments concernant Drago à Harry lors d'une de leurs rencontres à Pré-au-Lard, ce dernier soupira et eut un sourire pensif.

— Nous étions conditionnés à nous affronter. Ce n'était pas nous, enfants, le problème, c'était les adultes et leur perception de la guerre. La première chose que m'a dite Ron au sujet de Poudlard, c'était que les mauvais sorciers, les mages noirs, sortaient tous de Serpentard. Malefoy était conditionné par son père à haïr Ron et sa famille, puisqu'il n'a jamais caché à quel point il méprisait les Weasley.

Hermione plissa le front et pinça les lèvres, réfléchissant furieusement. Puis elle secoua la tête, avec une légère lueur de doute dans le regard.

— Mais pas nous ! Nous étions neutres, non ? Nous avons grandi loin du monde magique et de ses préjugés !

Harry sourit et hocha la tête tranquillement.

— Évidemment. Mais nous avons rejoint une maison, dont on nous a dit qu'elle serait notre famille pour les sept prochaines années. Et nous avons cru tout ce que les membres de notre maison nous disaient.

Hermione soupira.

— Et nous avons été avertis dès le début que la maison Gryffondor était en compétition avec la maison Serpentard. Nous devions les voir comme des ennemis.

Harry hocha la tête une fois de plus.

— Exactement ! Je me suis toujours demandé ce qui se serait produit si le choixpeau m'avait envoyé à Serpentard, finalement. Ron entendait parler de moi depuis qu'il était tout petit, comme le seul espoir du monde magique... serait-il devenu proche de moi si j'avais été dans la maison qu'il a été conditionné à tant haïr ?

Hermione fronça les sourcils.

— Ce n'est pas la première fois que tu mentionnes que tu aurais pu être réparti à Serpentard. Tu es choixpeauflou ? Il me semble que ta répartition a été très longue, mais je ne me souviens plus exactement... j'étais bien trop excitée par ma première soirée à Poudlard !

Harry hésita un bref instant avant de soupirer.

— Le choixpeau voulait m'envoyer à Serpentard en premier lieu, mais je l'ai littéralement supplié de ne pas m'y mettre. Ron avait juste eu le temps de me dire avant que je sois appelé que mon père avait été tué par un Serpentard...

Hermione laissa échapper un léger hoquet de stupeur avant de ricaner.

— Beaucoup auraient fait une attaque, non ? Le Sauveur, l'emblème de la lumière, le fils de deux Gryffondors exceptionnels... réparti à Serpentard ? Peut-être était-ce une bonne chose que tu aies eu la possibilité de refuser d'y aller.

Harry balaya le commentaire de Hermione d'un geste avant de changer de sujet, retrouvant un sourire malicieux.

— Alors ? Avec Malefoy, comment ça se passe ? Vraiment, je veux dire, je ne veux pas d'une réponse vague sur ton attachement à ce cher serpent.

Hermione rougit légèrement, et elle attendit quelques secondes avant de répondre, tranquillement.

— Nous apprenons à nous connaître. Nous échangeons beaucoup de courrier. J'attends d'un jour à l'autre l'intervention des commères de l'école, d'ailleurs... Depuis la rentrée, elles observent chaque courrier que je reçois et je peux les sentir littéralement bouillir de ne pas savoir ce qui se passe exactement.

Harry ricana, les yeux brillants.

— Et pour une fois, ce n'est pas moi qui apporterais le scandale.

Mariage arrangéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant