Chapitre 47

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Olivia

Je ne veux pas paraitre grossière, mais sais-tu combien m'a coûter ce mascara que tu ruines ? A demandé ma mère en m'observant.

J'ai haussé les épaules, avant d'essuyer à nouveau les larmes qui coulaient sur mes joues. Mes glandes lacrymales avaient de toute évidence une défaillance profonde, puisque je ne cessais de pleurer depuis presque trois jours.

"Tu vois, finalement c'est toi qui m'auras brisé le cœur."

A chaque fois que je revoyais ses yeux, j'avais envie de m'enterrer vivante et de m'étouffer avec la terre. La compression dans ma poitrine était insupportable. Un instant, j'étais avec Liam, persuadée, qu'il serait le père d'une petite Margaret et d'un petit Edouard, que je pensais mettre en route dans quelques années. Puis l'instant d'après, nous ne nous regardions plus. Margaret et Edouard n'existerait jamais et donc personne ne trouverait le remède contre le SIDA. 

Car oui, mes enfants auraient été des petits génies, qui auraient sauvé la planète.

Un long soupir me quitta et je jetais à nouveau un œil à mon visage, qui avait été customisé comme jamais. Ma mère était douée pour ça. Elle m'avait convaincu, enfin je dirais même obligé à rester à la maison pour la préparation avant le bal. Je n'avais évidemment aucunes envies de m'y rendre, mais Chloé avait insisté et Derek avait dit que c'était bien que je sorte de la maison. Il en avait eu marre de me voir longer les murs, les cheveux sales. C'est vrai qu'avec du recul, je devais ressembler à Samara dans le film d'horreur The ring. D'ailleurs, plusieurs agents avaient sursauté en me voyant dans une pièce.

Mi amor, tu ne voudrais pas que ton cher et tendre te voit dans cet état.

J'ai secoué la tête, car elle avait raison, il fallait que je me reprenne. Parce qu'en plus d'aller à ce bal, Liam avait accepté de rester mon cavalier malgré notre rupture ... Ou future rupture. Ce n'était pas clair. Quoi qu'il en soit, il ne m'avait pas adressé la parole et était passé par Chloé pour informer qu'il viendrait avec Ty me chercher chez moi. Je soupçonnais Chloé de l'avoir obligé à ne pas me laisser seule pour le bal. 

Le match de final de la veille avait été reportée à dans deux semaines, à cause des intempéries. Un vent en colère soufflait sur la ville et avait déjà fait des ravages. J'espérais que le bal aussi soit annulée mais le vent s'était calmé ce matin et donc bal maintenu.

J'ai l'impression d'être une vieille fille de plus de 30 ans, dévasté par la vie.

Eh, j'ai plus de 30 ans, et je suis tout sauf vieille ! A lancé ma mère en continuant de m'appliquer de la poudre non identifiée au visage.

Et si je n'y allais pas, si tu disais que j'avais la gastro, que j'étais un putin d'arroseur automatique de vomi ? Ai-je lancé en l'implorant du regard.

Ma mère a soupiré avant de me fixer, sourire et reposer son matériel sur la coiffeuse de sa chambre où nous étions.

Ce n'est qu'un chagrin d'amour mon cœur, et ma petite expérience me dit qu'avec cette robe et ce maquillage, tu ne vas pas rester célibataire très longtemps.

Mes yeux ont roulé jusqu'au ciel et elle s'est mise derrière moi, en me fixant dans le miroir. Puis elle s'est penchée et m'a enlacé sans couper le contact visuel. Ses yeux sont soudainement devenus brillant.

Je suis tellement désolée cariña. Je n'ai, je n'ai pas été la mère dont tu avais besoin et je me sens si coupable de tout ça ... Je ...

A tous nos secretsWhere stories live. Discover now