Chapitre 27

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Liam

Olivia n'avait évidemment pas manqué à sa parole, elle m'attendait bien sagement devant le portail de chez moi. Qui sait donc depuis combien de temps, elle patientait, cela m'importait peu. Je redoutais ce que nous pourrions trouver et ça me mettait dans une humeur des plus noires.

— Merci de nous honorer de ta présence ! A-t-elle lancé en faisant une pseudo-révérence suivie d'un majeur levé.

Malgré moi, je n'ai pas pu réprimer le sourire que son insolence provoquait en moi. Elle avait toujours le don de me surprendre par son audace. Cela m'agaçait beaucoup moins qu'il y a quelques semaines. J'aurais certainement dû m'en inquiéter, mais nous avions d'autres choses plus importantes à gérer.

Sans répondre, je passais, la guidant jusqu'à la maison. Une fois à l'intérieur, elle observa la bâtisse, comme si c'était la première fois qu'elle y pénétrait. Je la dévisageais et me voyant faire, elle poussa un long soupir.

— Excuse-moi, mais venir ici, c'est comme aller au Musée gratuitement, j'essaie d'en profiter à fond.

Tu n'en as pas marre de raconter des conneries ?

Non, il faut bien que quelqu'un essaie de se mettre au niveau de ton cerveau.

Elle me fixait sûre d'elle, avec se sataner sourire de l'enfant prodige et les deux fossettes que cela creusait sur son visage. Elle avait cette bouille d'enfant et en même temps de femme, qui me faisait parfois la trouver jolie.

Je dis bien parfois.

Bon, arrête de tomber amoureux et mettons-nous au boulot. Ton père rentre à quelle heure ?

Enfaite elle n'est définitivement pas jolie !

Il ne rentre pas, il revient que le week-end en général et c'est très bien comme ça. Ai-je dit plus sèchement que je ne l'aurais souhaité.

Olivia m'examina un moment avant de hocher la tête sans un mot. J'avançais en direction du bureau qui se trouvait après le second salon, dans lequel mon père recevait son cercle privé. Il était aussi peu chaleureux que lui. Un mélange de ton gris et noir, sans photo, ni aucuns objets qui auraient pu donner l'impression qu'une famille vivait ici. Juste du mobilier sophistiqué, ayant coûté un bras, lui rappelant sans cesse à quel point il avait réussi. Il aimait étaler sa richesse et son pouvoir. Toute cette immense maison en était la preuve. Des dizaines et des dizaines de mètres carrés, rempli de vide. La porte de son bureau, en acier noir, contrastait avec les murs blancs. La serrure noire disposait d'une reconnaissance digitale, ainsi que d'un code.

— Bordel, ton père ne rigole pas avec ses affaires ! Jura Olivia.

Je me tournais pour constater sa mine véritablement ahurie et je n'ai pu m'empêcher de sourire.

— Un Moore ne laisse jamais rien au hasard.

— Ah ! M'a-t-elle lancé avec dédain. Le hasard c'est surfait c'est ça ?

— Le hasard t'oblige à avoir des cadavres dans ton placard.

Elle me fixait sans rien dire et c'était bien l'une des premières fois, qu'une de mes répliques semblait la laisser sans voix, voir mal à l'aise.

— Enfin, c'est ce que dit mon père, ai-je ajouté en souriant. Je n'ai pas l'intention de te tuer Torres, tu peux te détendre... enfin pas encore.

— Très drôle ! A-t-elle dit en plissant les yeux. Bon, tu as le code.

— Évidemment, tu me prends pour un abruti ?

A tous nos secretsWhere stories live. Discover now