A tous nos secrets

Chapitre 28

Olivia 

— Je t'assure que tu t'inquiètes pour rien. Lançais le père de Liam, visiblement assis sur son fauteuil en cuir, donc plus près de nous que jamais.

Cette conversation avec son interlocuteur semblait l'ennuyer au plus au point. Puis, sans trop de difficulté, j'avais reconnu la voix de M. Brown, le principal du lycée.

— Est-ce que je t'ai déjà donné des raisons de douter de moi, Logan ?

— Là n'est pas la question Kyle, ajouta le principal. C'est ma réputation et mon sérieux qui est en jeu. Si cette gamine se met à remuer la merde auprès de Jason, tu sais que ça va mal finir.

Le père de Liam se mit à rire, pas comme lorsque l'on raconte une bonne blague, non, il avait ri comme les méchants dans les films.

Rire de Scar quand il a annoncé avoir tué Mufasa.

— Tu as peur d'une lycéenne de quoi 16 ans ? Tu commences vraiment à te faire vieux. Lança M. Moore avec mépris. Olivia n'est en aucun cas une menace pour nous. Crois-le ou non, elle risque d'être occupée prochainement donc tu n'auras pas à t'en faire.

Mon cœur battait la chamade et une violente envie de régurgiter mon déjeuner m'envahissait. Par "occupation", il parlait sans doute de la sortie de prison de mon paternel. Même si nous étions dans une pseudo-obscurité, je savais que les yeux de Liam me fixaient. J'étais dos à ce qui ressemblait être le mur d'un débarras secret. Nous tenions tout juste à deux là-dedans. Liam me surplombait et ma poitrine s'écrasait inévitablement sur son torse. Nos jambes entremêlées, me faisaient parcourir des frissons tout le long de mon corps. Jamais, je n'avais été aussi proche du sexe opposé. Et, même si j'aurais préféré partager une telle intimité avec Shane, ce n'était pas désagréable d'être collé à celui de cet abruti fini.

Reprends-toi ma vieille.

Sa respiration, autant que la mienne, étaient agitées. Ses bras étaient tendus juste au-dessus de moi, bloquant par la même occasion les mouvements de ma tête. Cela devait être autant inconfortable pour lui que pour moi, et cela me démangeait de ne pas lui mettre un coup entre les deux jambes et m'écarter de lui par la même occasion.

— Écoute Logan, je t'ai reçu en urgence par amitié, mais je ne suis pas rentré de Chicago pour t'entendre geindre. Je m'occupe de tout alors ne te mêle pas de cette affaire. Contente-toi de faire ceux pourquoi tu es doué. Comment va Chloé d'ailleurs ? Je l'ai croisé il y a quelques semaines, c'est devenu une jeune femme ravissante.

Un silence s'étira sur les dernières paroles de M. Moore.

— Ne t'approche pas de ma famille Moore ! Annonça froidement le principal.

— Eh mon vieux, calme-toi, je fais la conversation, c'est tout. Ajouta M. Moore en riant, comme si, l'ambiance actuelle s'y prêtait. Bon, je dois y aller, j'ai un rendez-vous important et je suis déjà en retard.

Le bruit des roues du fauteuil en cuir nous faisait comprendre que M. Moore était sur le départ. Il fit quelques pas puis s'arrêta.

— Logan, fais-moi confiance merde. J'ai sauvé tes fesses combien de fois depuis le lycée ?

Le principal ne répondit rien et je ne pouvais pas le voir et savoir si la colère l'avait quitté.

— Je t'ai déjà déçu ? Ajouta M. Moore.

— Tu n'es pas infaillible Kyle. Tu penses un peu trop souvent diriger ce monde, mais parfois, il suffit d'une étincelle pour provoquer l'incendie.