A tous nos secrets

Chapitre 37

Olivia

Liam se rapprochait, mais mon regard avait su être assez dissuasif pour qu'il stoppe sa course vers moi. Il essayait de me dire des choses avec ses yeux, mais je ne voulais plus rien savoir de ce qui venait de lui. Nous avions juré de garder le secret de l'autre. À l'époque cela ne m'aurait pas blessé, mais maintenant avec...

Avec quoi ?

Mon insouciance me fascinait. Avais-je sincèrement envisagé, qu'il puisse ne serait-ce qu'une seconde être sincère.

« Mais, moi, je te vois, je te vois vraiment. »

Espérons qu'il me verrait bien cette fois, une fois que j'aurais fini de déverser ma haine. Trop longtemps mon passé avait été ma faiblesse, mais c'était terminé. J'étais plus qu'un évènement, plus que ce que cela me faisait ressentir. Plus jamais je ne laisserais les autres jouer avec mes émotions pour me faire plier le genou. Encore moins ce débile de Michael. Ma garde était resté baissé et à force de côtoyer des humains au cœur faible, je m'étais moi-même affaibli. J'oubliais que je n'étais pas cet ado frivole, qui se laissait émouvoir ou même séduire. J'étais Olivia Torres Hernandez et tant que ce nom vivrait, je ne fléchirais pas.

Jamais.

Assemblant toutes mes énergies, je fis demi-tour, pour me retrouver face à Mike de nouveau. Il avait un sourire jusqu'aux oreilles, qui disparut en me voyant, ou en voyant Liam derrière moi, peu importe, le résultat serait le même. Je ne lui permettrai plus de sourire.

— Tu confonds avec tes conquêtes, non ! Ai-je lancé et ses yeux s'ouvrirent en grand.

— Qu'est-ce que tu racontes ! Personne ne crie au viol avec moi, elles sont toujours consentantes.

— C'est ce que tu te dis pour te rassurer ou c'est la vérité ? Je demande, parce que j'aimerais bien savoir quelle femme se vante d'avoir couché avec un minable comme toi. Des candidates ? Ai-je lancé à l'assemblée, mais les visages se tournaient vers le sol ou le mur.

La cage thoracique de Mike n'avait pas le temps de redescendre qu'elle remontait aussitôt.

— Apparemment personne n'a envie de vanter tes exploits Mike, mais est-ce qu'ils existent seulement. Remuer la queue ne fais pas de toi un bon coup. Je te l'ai dit, tu ferais mieux de faire ce pour quoi tu es doué, rester à la niche.

— Ferme là ! Tu es vexé parce que maintenant tout le monde sait et...

— Et quoi ? Oh tout le monde sait que j'ai un passé critique ou on a failli me violer oui et alors ?

Un élève à côté, s'étouffa avec son jus, mais je ne détournais pas les yeux de Mike.

— Tu t'attendais à quoi ? Que j'aille pleurer dans un couloir ? Mike, Mike, Mike, tu vois, c'est ça ton défaut, tu ne sais pas t'arrêter. Je t'avais prévenu maintenant va falloir assumer.

Il croisa les bras sur sa poitrine, cherchant à montrer qu'il était en place et bien ancré dans le sol, mais rien ne pourrait le retenir du vent que je m'apprêtais à souffler sur lui.

— Tu sais quoi, je suis d'humeur généreuse. Je vais faire gagner du temps au psy qui va devoir se coltiner ton cas dans quelques années. Peut-être aussi que je vais aider les jeunes filles ici, en faisant en sorte qu'aucunes n'aient envie de se coltiner un débile dans ton genre. Papa ou maman ?

— Quoi ? A-t-il demandé perturbé.

— Lequel de tes parents Mike ? Lequel à cesser de t'aimer au point que tu te sentes si inutile, que tu aies décidé de montrer ta teub pour exister ?