Les 5 pouvoirs.

Chapitre 6.

J'arrive à la boutique, j'ouvre la porte, le carillon annonce mon arrivée.

-Steph ?

-Je suis dans la réserve ! Me répond ma tante.

La boutique d'antiquités. Quand j'étais petite, j'aimais me réfugier ici. Je restais pendant des heures à regarder chaque objet, chaque meuble, chaque jouet... J'imaginais leur vie d'avant. Leur histoire. J'inventais par exemple, que ce vieux fauteuil, là, dans le coin, avait vu plein de moments heureux dans une famille. Un enfant y était né. Qui avait grandi. Qui avait essayé de monter dans ce fauteuil. Le chat qui avait griffé ses accoudoirs. Le déménagement. Les parents qui avaient vieilli. L'enfant qui avait murit. La vie qui avait continué. Le fauteuil, lui aussi avait vieilli et les gens s'en étaient lassés, alors ils l'avaient placé dans une boutique d'antiquités. J'appelais cet endroit: "la maison de retraite pour les meubles." Et je faisais ça pour tous les objets. Pour moi, ils avaient tous droit à une histoire. Mais moi aussi j'ai grandi.

-Tu veux que je commence par quoi ? Demandé-je à ma tante, pas du tout motivée.

-Va dans l'arrière-boutique et déballe les cartons qui sont à droite. Et tu notes tout ce qui s'y trouve sur une feuille.

-Super.

-Faut bien que je te punisse, dit-elle en rigolant.

Je vais dans l'arrière-boutique, je prends un carton au hasard et m'assois à même le sol avant d'ouvrir le paquet que j'ai choisi.

-Néva, je reviens, je vais chercher un colis à la poste. Je te laisse la boutique, m'informe Steph en passant sa tête par l'embrasure de la porte de la pièce.

-Ok. À tout à l'heure, dis-je en prenant un premier objet.

Alors qu'est-ce qu'il y a dans ces cartons ? Des bibelots, des miroirs, des poupées...

-Oh, mais c'est quoi ça ? Me demandé-je tout haut.

J'ai la manie de parler tout le temps toute seule. Moi, folle ? Je ne pense pas.

Mon œil est attiré par un objet brillant.

-Un collier ?

Oui c'est ça. Il est bizarre. Il a une forme arrondie mais pas ovale, ni rond. Au milieu, il y a une pierre noire.

-Mais... Ça bouge ! Je m'exclame ahurie.

Je le lâche, surprise, et le laisse tomber par terre. Je reste quelques minutes dans mes pensées en me demandant si je n'ai pas rêvée. Puis je le ramasse en me disant que c'est certainement ça, j'ai rêvé.

Je décide de garder le collier. Il a quelque chose de spécial qui m'attire. Je demanderai à Steph si elle est d'accord. En attendant je le mets autour de mon cou. Je continue de faire l'inventaire quand j'entends le carillon de l'entrée. Ça doit être ma tante. Je me lève de ma place et je vais dans la boutique dans l'intention de demander l'autorisation de garder le collier.

-Ah tu es déjà rentrée. J'ai trouvé...

Mais ce n'est pas Steph qui se tient au milieu du magasin.

C'est l'inconnu.

-On est fermé. T'as pas vu la pancarte ? Je lui dis, mordante.

-Pourquoi tu es aussi sèche ? Me questionne-t-il comme s'il n'avait rien fait.

Son ton commence à m'énerver, je déteste quand les gens font comme s'ils étaient innocents alors qu'ils n'ont pas été extrêmement agréables avec moi, et qu'en plus je ne leur ai rien fait de bien méchant.

-Écoute, d'abord tu me défends, ce que j'ai trouvé vraiment très gentil. Puis je te demande ton prénom mais tu me réponds pas.Tu agis comme si tu m'en voulais, et je n'aime pas ça ! Tu ne viens pas à la retenue, mais bon ça je m'en fous. Puis tu débarques ici. Donc, j'ai le droit d'être sèche ! Je finis ma tirade essoufflée et certainement rouge comme une tomate.

-Alex.

-Qui c'est Alex ?! Dis-je encore énervée contre lui.

-Je m'appelle Alex.

-Oh... Bon, ok Alex, ses paroles me déstabilisent un peu, je pensais qu'il allait au moins répondre à mon monologue, mais non, il est resté passif. Maintenant pourrais-tu sortir de la boutique, c'est fermé, je lui demande fermement.

Il me regarde dans les yeux puis son regard est attiré plus bas. Par réflexe je mets mes mains sur ma poitrine. Il a quand même pas cru qu'il allait pouvoir lorgner mon décolleté comme si de rien n'était !

-C'est quoi, ça ?! Me dit-il en pointant le collier que j'ai autour du cou.

-Un collier, rien d'extraordinaire. Tu n'as pas besoin d'élever la voix !!

Il commence vraiment à m'énerver celui-là !

-Enlève-le ! Tout de suite ! M'ordonne-t-il.

Mais il est complètement marteau ma parole !

-C'est juste un collier ! Je le laisse si j'en ai envie.

-Néva, j'ai dit enlève-le !

-Et si j'ai pas envie ?

-Je viendrai te l'enlever moi-même, me dit Alex, sérieusement.

-Mais pourquoi ? C'est juste un collier banal ! Pas besoin d'en faire tout un foin !

Je lève les mains ciel d'exaspération.

-Oh non, il est loin d'être banal ! Déclare-t-il en s'approchant de moi.

-Mais de quoi tu parles nom de dieu !? M'exclamais-je excédée.

-Il est magique...