Chapitre 3.

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|Corrigé|

-Hum... euh... salut. Je m'appelle Néva Harvin – commençais-je la voix tremblante –, je suis petite, j'ai des cheveux bruns ondulés. Mes yeux sont verts comme vous pouvez le voir. Je suis une fille banale quoi. Mentalement, je dirais que je suis têtue et que je m'énerve vite. Je suis discrète, je n'aime pas être le centre de l'intérêt et... hum, voilà je sais plus trop quoi dire... finis-je en fixant le bout de mes chaussures.

-Bien Néva. Vous pouvez aller vous rasseoir, me dit calmement Madame Pollon.

Je lève la tête et je regarde les personnes de ma classe, certains sont affalés sur leur bureau, l'air de s'ennuyer mortellement. D'autres chuchotent entre eux, peut-être parlent-ils de moi ? Aïe.

Je me dirige vers ma chaise, les jambes encore tremblantes. Au moment où je passe devant la table de Serina, elle me chuchote : « C'était à chier sale garce, tu es vraiment ennuyante comme meuf ».

-Va te faire... commençais-je, mais j'ai dû parler plus fort que je ne le pensais, car la professeure se lève de sa chaise.

-Néva ! Chez le proviseur ! Tout de suite ! M'ordonne-t-elle.

-Mais Madame, c'est Serina qui l'a provoquée, déclare un gars que je ne connais pas. Je ne réagis pas tout de suite. Moi ? La timide Néva, déjà envoyée dans le bureau du directeur ? Mais c'est impossible, depuis le début de ma scolarité j'ai toujours été une élève modèle, avec de bonnes notes et une attitude correcte. C'est la première fois qu'un professeur élève la voix contre moi.

-Vous pouvez la rejoindre alors, Monsieur Stinks, je vous en prie.

-Mais Madame, il n'a rien fait, le défendais-je.

-Il n'y a pas de "mais" qui tienne Mademoiselle, je n'accepte pas la grossièreté dans ma classe. Je vais devoir appeler vos parents pour leur demander comment ils vous ont éduqué ! Alors tous les deux, chez le directeur ! Et dépêchez-vous, j'ai un cours à donner ! Nous dit-elle en ouvrant la porte de la classe et en faisant signe de sortir.

Je traîne les pieds en direction de la porte. Le garçon qui m'a défendu est devant moi, nous sommes à peine sortis que la porte claque violemment derrière nous. Je sursaute suite au bruit : « Ne t'inquiète pas, elle est toujours comme ça au début, mais après elle s'adoucira », m'informe le garçon.

Je n'avais pas encore pris le temps de le détailler, il est assez grand, les cheveux châtains en bataille, ses yeux sont bruns avec des nuances de... orange ? Ça m'étonne, je n'avais jamais vu cela. On dirait que des flammes dansent dans ses iris. Il porte un sweat-shirt gris et un jean brut. Un style classique, passe-partout.

-Tu vas arrêter de me relooker ou tu veux une photo pour la coller dans ton journal intime et baver devant ? Me lance-t-il d'un air sérieux.

Je me fige brutalement, OK... Il a l'air tellement sympa, dites-moi. Comme je ne sais pas quoi répliquer, je lui dis : « Pourquoi m'as-tu défendue ? »

-Parce que je le devais, c'est tout, lâche-t-il simplement.

-Ah, euh... bah, merci... je lui réponds dubitative, en réfléchissant à ses paroles. Il le devait ? Étrange, on dirait un de ses héros qui se doit de sauver une jeune fille en détresse...

Le reste du trajet se fait en silence. Une fois arrivée devant la porte de Monsieur Mitch, je frappe à la porte.

« Entrez ».

-Bonjour Monsieur. On a été envoyés par Madame Pollon, informais-je l'homme quarantenaire, ses lunettes rondes posées sur le bout de son nez.

-Puis-je savoir pourquoi ? demande-t-il de sa voix rauque, il doit certainement fumer, me dis-je.

« Euh... » je ne sais pas comment formuler ma phrase, je me vois mal lui dire que j'étais sur le point d'insulter la garce que je déteste depuis la maternelle et que la professeure m'a entendue.

-Elle s'est défendue, Monsieur, dit le garçon inconnu à côté de moi. Il est droit comme un
"I" et il arbore une mine mystérieuse. Il est très intrigant.

-Bien et vous que faites-vous là ? demande-t-il à... je ne sais même pas comment il s'appelle, il faudrait que je lui demande en sortant du bureau.

-Il n'a rien fait ! Tout est de ma faute m'empressais-je de dire. Je ne veux pas qu'il soit sanctionné à cause de moi. J'aurais mauvaise conscience...

-Il me semble que je ne vous ai pas parlé Mademoiselle Harvin, me réprimande-t-il en me regardant d'un œil sévère.

-Monsieur. Malgré ce qu'elle avance, c'est aussi de ma faute, j'ai voulu la défendre parce qu'une personne de notre classe lui a manqué de respect. Il parle d'un ton posé, détendu, alors que moi je suis dans tous mes états.

-Je n'ai pas besoin de plus de détails. Vous viendrez en retenue demain, jusqu'à 17 h, finit-il en notant quelque chose sur une feuille.

-Mais...

-Vous pouvez sortir maintenant, j'appellerai vos parents demain pour les prévenir de votre retenue. En sortant, on entend la cloche sonner.

-Heureusement, nous ne sommes pas obligés de retourner à ce maudit cours ! dis-je sincèrement soulagée.

-Ouais... me répond-t-il, l'air plus ennuyé par ma personne qu'autre chose.

-Je suis vraiment désolée de t'avoir entraîné là-dedans, mais je te remercie de m'avoir défendue, lui dis-je reconnaissante.

-Je ne fais que mon devoir, me dit-il en regardant droit devant lui.

-Ton devoir ? le questionnais-je perplexe.

-Tu comprendras le moment venu, lâche-t-il. Je n'ai pas le temps de répliquer quoi que ce soit qu'il me laisse, totalement perdue et il part dans la direction opposée de la mienne.

-Mais, attends ! Comment tu t'appelles ? lui crié-je en plein couloir qui commence à se remplir. Il se retourne, me sourit et part. OK... Je ne comprends rien à rien.

***

-Steph ! Je suis rentrée ! J'appréhende le moment de lui dire que j'ai une retenue le premier jour de cours.

-Ah, ma chérie. Alors ta journée ?

-Euh... Ça a été ! dis-je précipitamment.

-Que veut dire cette hésitation ? me demande ma tante, d'un œil suspicieux.

Aïe, cramé.

-Comment dire... – je me gratte l'arrière de la tête –, j'ai une retenue demain...

-Quoi !? Le premier jour ? s'écrie-t-elle, les yeux grands ouverts comme des soucoupes.

-Oui, mais... Mais ce n'était pas moi ! C'était Serina qui m'a traitée de garce et...

-Ton vocabulaire, jeune fille ! Je ne t'ai pourtant pas élevée comme cela ! Pour te punir, tu vas venir faire l'inventaire de la boutique ! déclare-t-elle.

-Mais Steph ! Tu sais que je déteste faire ça ! S'il te plaît, je la supplie avec des yeux de merlan frit.

-Tu penses que c'est pourquoi que je te fais faire ça ? m'interroge-t-elle malicieusement.

-Ok... C'est bon, capitulais-je, vaincue.

***

Pour me faire un peu pardonner, je décide de préparer le dîner, mais comme je ne suis vraiment pas douée en cuisine, je mets simplement des pizzas au four. Après mangé, je monte dans ma chambre, je range mes affaires, puis je vais me coucher, exténuée. Ça pour une rentrée

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