Les 5 pouvoirs.

Chapitre 2.

|Corrigé|

Je frappe à la porte : « Entrez ! » Je l'ouvre les mains tremblantes. Tous les regards se tournent vers nous, Holly à ma gauche sourit de toutes ses dents en observant la classe, déjà à la recherche des plus beaux garçons. Moi, je ne fais que fixer notre titulaire que je reconnais directement : la tyrannique Madame Pollon.

-Bonjour, pardonnez-nous notre retard, dis-je en m'éclaircissant la voix.

-En retard le premier jour ! Eh bien, ce n'est pas joli joli ça les filles, nous répond-elle en croisant les bras.

Je sens ma meilleure amie s'agiter à côté de moi, je sens qu'elle va dire quelque chose qui ne me plaira pas.

-Désolée madame, on a raté notre bus et...
Je le savais ! Ce n'est pas bien de mentir Holly.

-Ne vous trouvez pas d'excuse, Mademoiselle Miderson. Je laisse passer pour cette fois, allez vous asseoir. Je vais m'asseoir à côté d'une fille rousse qui me sourit gentiment dans le fond de la classe, tandis qu'Holly, comme à son habitude, va s'asseoir directement à côté d'un beau garçon qu'elle a repéré au premier rang.

J'installe mes affaires quand la professeure commence à parler : « Donc, comme je le disais avant qu'on ne m'interrompe, dit-elle en nous lançant un regard appuyé, je serai votre titulaire et professeur de philosophie cette année. Je serai gentille avec ceux qui bosseront et je ne m'occuperai pas des fainéants de la classe, vous êtes assez grands pour vous gérer tout seul, je ne suis pas payée pour vous materner, mais pour enseigner. » Elle fait une pause avant de reprendre.

-Nous allons commencer par un exercice très simple : vous allez devoir venir chacun à votre tour devant vos camarades et vous décrire physiquement et mentalement. Cela peut paraître étrange et totalement idiot comme exercice, mais n'oubliez pas qu'on est en cours de philosophie, tout est bizarre ici. Bref, qui veut commencer ?

-Moi, Madame, moi ! Dit une fille qui se trouve sur le banc qui est devant le mien. Elle agite le bras comme une forcenée.

Elle s'appelle Serina, la salope de service. On connaît tous une fille comme ça et dans mon cas, c'est elle. Je la connais depuis la maternelle et on n'a jamais pu s'entendre. Le courant ne passe absolument pas entre nous deux. Je suis plutôt du style discret, posé, bosseur alors qu'elle est totalement mon opposé : elle ne fout rien en classe, elle veut toujours être le centre du monde et elle manipule les gens.

La professeure la regarde en haussant un sourcil, elle prend sa liste contenant le nom des élèves.

-Bien, vous pouvez y aller, Mademoiselle Lown. Serina se lève et se dirige vers le tableau, non sans agiter ses fesses sous le nez des garçons. Elle se retourne d'un mouvement théâtral digne d'une publicité L'Oréal.

-Bonjour à tous, je m'appelle Serina. J'ai seize ans. Je suis la chef de l'équipe des pom-pom girls et j'aime me faire de nouveaux amis. Physiquement, je suis grande, fine, blonde aux yeux bleus et pour ceux que ça intéresse, je fais du 85D, nous renseigne-t-elle en faisant un clin d'œil suggestif. Quelques garçons rient. Alors, vous me croyez maintenant quand je disais que c'était une pétasse ?

-J'espère que vous parlez du tour de votre crâne, Mademoiselle Lown ? Demande Madame Pollon qui ne rit absolument pas.

-Mais non Madame, je parlais de..., commence-t-elle en fronçant les sourcils.

-C'est bon, c'est bon, j'avais compris, dit Madame Pollon excédée. Vous pouvez aller vous rasseoir.

-Mais Madame, je n'ai pas décrit mon caractère ! Dit Serina en s'agitant sur l'estrade.

-Il ne doit pas y avoir beaucoup de choses à dire là-dessus, lâchais-je plus fort que je ne le pensais.

-Toi ! On ne t'a pas demandé ton avis Néva ! Me lança-t-elle toute rouge, les poings serrés.

-Ah, je vois qu'on a une volontaire pour passer, dit la professeure en me souriant. Oh non, qu'est ce qu'il m'a pris d'ouvrir ma bouche ? J'ai horreur de parler en public. J'ai toujours les jambes qui tremblent et les mains moites, mais n'ayant pas le choix, je me lève timidement et me dirige vers le tableau.

-On vous écoute jeune fille, me dit-elle en s'appuyant contre le dossier de sa chaise. Je souffle un coup.

-Hum... Euh... Salut. Je m'appelle Néva Harvin...