Chapitre 31

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Je suis très énervée, ils pensent tous que c'est parce que mon père a levé la main sur moi, mais non, c'est à cause de Charles. Mais tant mieux, qu'ils pensent que c'est à cause de mon père, ça m'arrange, on me posera moins de question. Je n'ai parlé à personne ce matin en sortant de ma chambre, je suis juste sortie de la maison et j'ai pris ma voiture pour venir ici, dans mon bureau. Je suis très bien seule, sans personne à mes côtés. Oh si c'était la Maria d'avant, j'aurais été jusqu'au bureau de Charles pour lui en foutre une, mais le mieux est de prendre sur soi. Je le hais. Connard.

Je suis en train de m'occuper de quelques appels téléphoniques, mon père me regarde au loin, il regrette énormément ce qu'il a fait hier, mais il a eu peur, il n'aime pas prendre de risque et moi j'en prends trop. Il soupire, il décide de venir me voir, il entre dans mon bureau, je lève les yeux pour voir qui est là, mais je détourne rapidement le regard en le voyant, je l'ignore. Il s'assoit devant mon bureau, il me regarde discuter avec la personne au téléphone tout en regardant mon bloc-notes, il voit bien que je suis impliquée et ça le fait encore plus regretter sur tout ce qui s'est passé hier. Je finis par raccrocher et je fixe l'écran de mon ordinateur, je continue de l'ignorer.

« - Tu ne veux pas me parler ? Je ne lui réponds pas. Alors on va rester froid, c'est ça ? Toujours pas de réponse. Je suis désolé pour hier, je n'avais pas à faire ça. Je le regarde enfin. Tu fais des choses qui vont à l'encontre de mes habitudes, et ça m'effraie, du coup, je perds mes moyens. Je suis désolé.

- Ne relève pas la main sur moi. Sinon tu n'auras plus la même Maria en face de toi. Un sourire apparaît sur son visage.

- Je ne le ferais plus, c'est promis.

- Tu as intérêt. »

Il se lève, il vient me faire un bisou sur le front et il s'en va. Bon, ça, c'est réglé. Je ne sais pas trop comment bouder, ça ne dure jamais trop longtemps avec moi, je ne sais pas si c'est un défaut ou une qualité. Même les grosses erreurs, j'arrive parfois à les pardonner, ça dépend de la personne que j'ai en face de moi, mais je suis du genre à pardonner plutôt facilement. Même si je me venge assez souvent. Oh ça oui.

J'ai reçu un appel de Marcos, il veut qu'on se voit pour discuter de notre projet, je vais manger avec lui à midi. Je ne devrais pas après la manière dont notre repas a mal tourné, j'ai encore les points de suture, j'ai peur que ça recommence pour être honnête. Mais bon, étant une fille qui prend toujours des risques, qui ne prend jamais de leçons de rien, qui vit pour les problèmes, je vais y aller avec un grand sourire et avoir un repas comme si je n'étais pas en danger. C'est la vie que j'ai décidé de mener malheureusement. Et j'espère de tout cœur que Charles saura que je suis retournée manger au restaurant avec Marcos, peut-être que ça l'énervera. Je l'espère de tout cœur.

J'arrive au restaurant, je vois Marcos au loin, je vais jusqu'à lui, dès qu'il me voit, il me fait un grand sourire. On se fait la bise et comme à chaque fois, il vient me tirer ma chaise, un éternel gentleman. On passe nos commandes puis on commence la discussion avec les phrases classiques, « Ça va ? », « Comment avance les affaires ? », juste par politesse avant de rentrer dans le vif du sujet. Normalement, le vif de notre sujet doit être le projet. Et à ma plus grande surprise, le vif de notre sujet a été le projet. Marcos en parle avec beaucoup d'enthousiasme, ça me fait plaisir, au moins, on a zéro sous-entendu. On reçoit nos plats et on continue de parler de notre projet.

« - Honnêtement, j'ai cru hier soir que tu allais abandonner notre projet.

- Je l'aurais fait si tu n'arrêtais pas ce que tu étais en train de faire.

- Pour Charles, que tu n'aimes plus, c'est ça ?

- Je ne l'aime plus. Mais on garde cette gentillesse entre nous.

Un Secret SomptueuxWhere stories live. Discover now