Chapitre 3

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Je me suis réveillée tôt ce matin. Je reste dans mon lit un moment à regarder le plafond, je repense à la conversation qu'ils ont eu me concernant, surtout les propos de ma mère. Elle n'a eu aucune difficulté pour me rabaisser, mais si c'était pour me complimenter, ça n'aurait pas été aussi facile. Même être en couple elle pense que je n'en suis pas capable. C'est pas que je n'en suis pas capable, c'est juste que je n'en veux pas, je ne veux pas avoir quelqu'un dans ma vie, je ne suis pas prête pour une relation sérieuse et je ne veux pas enchaîner des relations qui ne sont pas sérieuses. Si jamais un jour je dois être en couple, chose qui n'arrivera pas, je veux que ce soit une personne que j'aime.

J'ai reçu un appel de Mel, elle m'a dit qu'on va déjeuner ensemble, du coup je me suis préparée rapidement. Si ça avait été pour autre chose, je n'aurais jamais été aussi rapide. Je pose ma casquette sur ma tête, j'attrape les clés de ma voiture et je descends rapidement. Ma mère est dans le salon, elle souffle d'agacement parce qu'elle m'entend courir, elle se dirige rapidement vers les escaliers. Quand elle voit comme je suis habillée, elle arque un sourcil, je descends la dernière marche et je lui fais face. Elle me regarde longuement, avec son regard rempli de jugement, je déteste ça, mais je ne vais pas lui répondre et gâcher ma journée qui n'a pas encore commencé. Elle retire brusquement ma casquette de ma tête et elle s'en va dans le jardin. Ça recommence... Elle fait ça quand elle veut me parler seule.

Ma mère l'a fait pour qu'on puisse parler seule, mon père, Benjamin et Fidji sont ici, donc elle ne veut pas qu'ils entendent notre conversation, mais ce n'est pas l'unique raison. Elle déteste que je m'habille comme ça, je le sais très bien, mais je n'arrêterai pas de m'habiller comme je l'aime pour m'habiller comme elle elle aime. J'arrive dans le jardin à ses côtés, je la regarde en arquant un sourcil.

« - Qui t'a autorisé à mettre la robe noire hier ?

- Moi-même. Je n'allais pas porter la robe dégueulasse que tu m'as acheté.

- Tu préfères porter des tenues de filles vulgaires, c'est ça ? Je contracte ma mâchoire, chose qu'elle remarque. Fille vulgaire en soirée et fille de la rue dans la journée. Elle me scrute. Regarde-toi, tu entaches notre image.

- Quelle image ? L'image de la famille qui se déteste mais qui fait semblant d'être parfaite ? Cette fois-ci, c'est elle qui est touchée par mes paroles. Je préfère ne même pas faire partit de l'image de cette famille.

- Je ne comprends pas comment un jeune homme comme Charles Pradel peut regarder une fille comme toi. Je serre les poings cette fois-ci, elle me cherche. Vous êtes en couple ?

- Non.

- Alors je vais dire à ton père que tu vas accepter Farouk.

- Tu ne peux pas. Elle me regarde avec incompréhension.

- Je comprendrais Charles Pradel s'il ne veut pas afficher votre couple, après tout, être vu à tes côtés est sûrement une honte pour lui. J'essaye d'attraper ma casquette pour m'en aller, mais elle éloigne sa main. C'est ça ? Il ne veut pas afficher votre couple ? Ça ne m'étonne pas. »

Elle me jette ma casquette à la figure et elle s'en va. Je la regarde partir en serrant mes poings, elle a de la chance d'être ma mère, sinon, je ne l'aurais pas loupé. Personne n'a le droit de me parler de cette manière, je ne suis ni une fille vulgaire, ni une fille dont on va avoir honte. Je ramasse ma casquette, je la dépoussière et je m'en vais rapidement, mon père m'appelle, mais je l'ignore complètement. Ma mère me regarde avec son air hautain, je la fusille du regard et je monte dans ma voiture.

Je la déteste... Je donne un coup dans mon volant et j'accélère. Je la hais à un point inimaginable, je ne hais personne de cette manière, sauf elle, elle est juste horrible, elle ne mérite pas d'être appelée maman. Je m'arrête au feu rouge, je regarde longuement le feu, je serre le volant entre mes mains, je suis tellement énervée, je ressens ce besoin de me défouler. Je reçois un appel, ça me sort de mes songes, c'est Lucie, je préfère ne pas lui répondre, je ne veux même pas savoir ce qu'elle va me dire, je suis assez énervée comme ça.

Un Secret SomptueuxWhere stories live. Discover now