Un Secret Somptueux

Chapitre 21

Je suis dans mon bureau, je suis fatiguée, j'ai mal dormi cette nuit, je n'arrivais pas à dormir, du coup, j'ai appelé Alice, on a discuté longtemps. Elle m'a expliqué que Pierre lui a fait des avances, je lui ai expliqué ce que Charles m'a dit par rapport à lui et Leslie, mais Alice n'a rien dit à ce sujet. Je peux la comprendre, elle l'aime, et il a commencé à se rapprocher d'elle d'un coup, enfin, surtout quand il a vu qu'elle n'est plus trop timide, qu'elle sort et qu'elle s'exprime. En fait, je comprends mieux pourquoi je me suis rapprochée d'elle. Elle me fait penser à Sarah, elle est comme elle, et je n'ai pas pu aider Sarah, mais elle, je peux l'aider, je veux qu'elle se sente bien, qu'elle n'ait pas peur de faire face au monde.

Je reçois encore des messages concernant la surprise d'hier, ils ont tous dit que Charles est le meilleur copain qu'on puisse avoir. C'est vrai qu'il est attentionné, il a pensé à chaque détail, même les pivoines, ça m'a énormément touché. La surprise était géniale, c'était différent de ce que j'ai fait à son anniversaire. Oui, à son anniversaire, tout le monde lui a souhaité un bon anniversaire, et de toute façon, il avait comme plan de passer sa journée dans son bureau, du coup, j'ai été le voir et je lui ai dit qu'on allait passer la journée ensemble, on a vraiment fait plein d'activités toute la journée, jusqu'à aller à la salle où on a fêté son anniversaire tous ensemble. Moi, ils m'ont tous fait croire que personne ne s'était souvenu de mon anniversaire ! Et j'y ai cru, parce que mes parents ne fêtent pas les anniversaires, ils me donnent un cadeau et fin de l'histoire. C'est ce qui s'est passé avec ma mère d'ailleurs, elle m'a laissé mon cadeau dans ma chambre, je l'ai retrouvé hier en rentrant, elle m'a prise une paire de baskets, je ne l'ai pas remercié, si elle voulait entendre des remerciements, elle serait venue me voir.

Quelqu'un toque à ma porte, c'est Benjamin, il m'a ramené un café et il vient s'asseoir devant mon bureau. Depuis que je travaille, on est beaucoup plus proche, et d'après mon père, il prend plus de pause et il s'ouvre à moi. Est-ce que ça m'a rendu fière ? Complètement ! Je ne veux que ça, être proche de mon frère et ma soeur.

« - Ça avance ? Demande Benjamin et je souffle.

- Oui. Et tu sais, j'ai tenté de faire semblant que je ne suis pas douée, mais je crois que je suis un peu trop douée. Il rit quand je dis ça et je souris.

- Tu as toujours été débrouillarde. On savait tous très bien que tu allais réussir ici.

- Bon, je t'avoue que je ne fais rien de spécial.

- Je ne les laisse pas t'embêter. Enfin, papa et maman t'auraient infligé pire, mais je tente de les en empêcher. Je hausse les épaules. Tu étais très heureuse hier.

- Oui, j'ai adoré la surprise.

- Sarah et moi sommes très heureux de voir qu'au moins toi tu es heureuse. Je perds mon sourire et Benjamin fronce les sourcils. Maria, tout va bien avec Charles, n'est-ce pas ?

- Oui, oui. C'est juste que... J'aurais voulu que vous soyez heureux vous aussi.

- Nous, c'est passé, on n'a pas été assez intelligent pour faire comme toi. Ce qui compte, c'est toi. Parce que rien n'est bouclé pour toi, tu es au début de ta vie, et tu dois en profiter.

- Et si jamais ça tourne mal avec Charles ? Ils vont encore m'obliger à rencontrer quelqu'un, c'est ça ?

- Même s'ils essayent, je sais qu'ils ne pourront rien te faire. Parce que tu n'es pas comme nous, tu es différente, tu sais leur tenir tête et tu as bien raison. Reste comme tu es, Maria. »

Il a raison... Je ne devrais pas avoir de crainte. Je suis Maria, je suis insolente, je tiens tête à tout le monde et quand on m'impose des choses, je leur en fais voir de toutes les couleurs. Je vais continuer. Si c'est comme ça que je peux continuer à avoir une vie tranquille, je vais faire ce que j'ai pris l'habitude de faire. Il a raison. Ça me fait du bien de lui parler, il me rappelle qui je suis, il m'ouvre les yeux quand je commence à tomber et je ne le remercierai jamais assez.