Un Secret Somptueux

Chapitre 10

Je suis en train de boucler ma valise, j'y ai rangé mes dernières affaires, j'attends que Charles vienne me récupérer, on va partir ensemble avec sa voiture à l'aéroport. Je sors dans le couloir, je cri depuis le haut des escaliers pour qu'on vienne m'aider, j'attends un moment et je vois enfin Benjamin se pointer. Il me fait un petit sourire, il récupère ma valise et on descend tous les deux. Mon père vient me voir, il me demande si j'ai bien pris tout ce qu'il fallait, puis c'est Paula qui vient, elle vérifie que j'ai bien pris toutes mes affaires. Elle n'a pas envie de me laisser partir, c'est comme ça avant chacun de mes voyages, elle déteste me voir m'éloigner de la maison. Je la prends entre mes bras avec un grand sourire.

J'ai reçu un message de Charles, il est devant, je prends ma valise toute seule cette fois-ci, je salue tout le monde, puis je sors. Charles descend de sa voiture, il ne vient même pas m'aider, il me regarde juste avec son sourire idiot, ça l'amuse de me voir galérer. J'arrive jusqu'à lui, je balance ma valise dans son coffre et on monte dans la voiture. Il reçoit un appel de Pierre, il vient lui aussi, il a dit qu'il allait venir avec la fille qu'il apprend à connaître, il va me la présenter aussi. Enzo et Agathe ont dit qu'ils passeront peut-être nous voir. Ça ne me dérange absolument pas, au contraire, plus on est, mieux c'est.

On est dans l'avion, on est bien évidemment en première classe, ça faisait d'ailleurs un bon bout de temps que je n'avais pas été en première classe, je suis souvent avec mes amis donc en classe économique. Je m'installe confortablement et Charles fait de même, puis il tourne sa tête vers moi pour me regarder.

« - Alors ? Me dit Charles. Pas trop pressée ?

- Le trajet en voiture s'est plutôt bien passé. Le trajet en avion va sûrement bien se passer aussi parce qu'on ne sera pas collé l'un à l'autre. Pour l'instant, tout va bien !

- Je sais que tu n'as qu'une seule hâte c'est d'arriver dans notre suite. Je roule des yeux alors qu'il rit.

- Bien sûr. J'ai hâte de te voir dormir par terre.

- Oh tu n'oserais pas.

- Je pensais pourtant que tu commençais à bien me connaître. »

Je lui fais un clin d'œil, bien sûr, ça l'amuse. L'avion décolle enfin, Charles s'ennuie énormément, il me jette un coup d'œil et il voit que je suis en train de lancer une série. Il me donne un coup dans le bras pour m'embêter, je ne lui fais rien, je l'ignore, du coup, il continue, sauf qu'au moment où je me tourne pour le frapper, une hôtesse vient nous voir pour demander si tout va bien, on lui répond que oui, moi avec un faux sourire, dès qu'elle part, je me tourne vers Charles pour lui donner un coup dans le bras et il le frotte en riant et en râlant.

« - Tu me fais énormément mal en ce moment. Je suis un homme battu, je n'accepte pas ça moi.

- Ne fais pas la victime, c'est toi qui m'as cherché.

- Je t'ai juste poussé le bras.

- Oh juste ça. Tu n'as pas éteint la série que j'essaye de lancer, ou tu ne m'as pas arraché un cheveux.

- Ce n'était qu'un seul.

- Laisse-moi regarder ma série.

- Non. Je veux que tu t'occupes de moi. Je m'ennuie.

- Charles. Dis-je plus sévèrement.

- Excusez-moi. »

On se tourne vers le couple âgé assis juste à côté de nous, Charles se redresse et il essaye de les voir de près en se jetant sur moi. Quel profiteur. Le couple âgé a un petit sourire, ils sont si mignons, mais je ne sais pas si ce sont des gens connus ou des gens qui ont eu assez pour prendre un billet en première classe. En tout cas, vu la réaction de Charles, il ne les connaît pas. D'ailleurs, on se demande tous les deux pourquoi ils nous ont interpelé.