Une Potterhead à Poudlard [PARTIE 1]

Chapitre 37

DING, DONG ! Ding, dong... !

DING DONG ! Ding, Dong...!

La cloche principale à peine retentit, Neville sortit en trombe de sa chambre, faisant malencontreusement tomber une pile de livres de potions. Arrivé en bas des escaliers, il découvrit avec excitation ses parents accueillir trois silhouettes familières. Des échanges de « Joyeux Noël ! » résonnèrent, puis une jeune fille à la tignasse brune fit son entrée, tenant un gros paquet. Elle et le jeune rouquin qui l'accompagnait saluèrent les parents de Neville en premier, suivi d'Harry qui leur emboîtait le pas.

- C'est fou comme tu lui ressembles, murmura Frank en voyant l'adolescent. Tu es le portrait craché de James. Sauf pour les yeux, tu as...

- J'ai les yeux de ma mère, oui, affirma Harry tout étonné. Vous avez connu mes parents, monsieur ?

- « Monsieur », quelles formalités ! Voyons Harry, tu peux nous appeler par nos prénoms. Et oui, bien sûr, nous les avons connus.

Frank entama une brève narration de leur implication dans l'Ordre du Phénix, évoquant Sirius Black et sa cousine Bellatrix :

- Il faut croire que le mal coule dans leurs veines... ajouta-t-il amèrement.

- Et vous devez être Ron et Hermione, n'est-ce pas ? dit Alice avec un sourire. Neville nous a beaucoup parlé de vous. Vous êtes encore plus beaux que je ne l'imaginais !

Ron rougit tandis qu'Hermione répondit avec un grand sourire.

- Neville nous a beaucoup parlé de vous aussi, dit-elle. Si vous saviez à quel point nous sommes heureux de vous rencontrer ! Oh, et avant que j'oublie...

Hermione déposa au sol le paquet qu'elle tenait, puis sortit sa baguette pour lancer un sort à la boîte qui s'ouvrit dans un éclat. Un magnifique vase en céramique blanc, contenant un superbe bouquet de poinsettias, apparut sous leurs yeux.

- Elles sont magnifiques ! s'exclama Alice. Décidément, Neville ne nous a pas menti, tu es vraiment une sorcière brillante ! Mais enfin, il ne fallait pas...

Des bruits de pas effrénés descendirent les escaliers.

- Quand on parle du loup ! dit Frank.

- Neville ! s'écria Hermione, folle de joie.

Le trio se précipita vers Neville. La grand-mère du jeune sorcier s'apprêta à faire son entrée mais dut disparaître aussitôt qu'une odeur de brûlé titilla ses narines. Bien que l'on puisse penser que toutes les grand-mères du monde sont des cordons bleus, force était de croire qu'Augusta Londubat constituait l'exception à la règle. Le fait que cette dernière ne soit pas encore arrivée à empoisonner sa famille relevait du miracle.

Une seconde cloche retentit alors à l'entrée. Lorsqu'ils ouvrirent la porte, les parents de Neville tombèrent nez-à-nez avec une jeune fille élégamment vêtue.

- Bonsoir monsieur et madame Londubat, dit-elle poliment. Je m'appelle Leena Gray, c'est un plaisir de faire votre connaissance.

Face au silence du jeune couple, la jeune fille s'apprêta à ajouter quelque chose du genre « Joyeux Noël ! », mais...

- C'est bien toi, murmura Alice. Je reconnaîtrais ce visage entre mille.

À la lumière du jour, Leena constata combien ils avaient changé. Le regard plein de vie, les traits de leur visage adoucis. Tous deux semblaient avoir rajeuni de dix ans. Alice s'approcha et prit délicatement le visage de la jeune fille entre ses mains. Son geste fut d'une tendresse déconcertante. Elle plongea son regard dans le sien, scrutant chaque détail de son visage, ce visage qu'elle avait si précieusement gardé en mémoire depuis leur dernière rencontre. C'est alors que, sans s'y attendre, elle l'étreignit. Une étreinte forte, qui surprit Leena, la laissant parfaitement immobile. Au bout de ce qui semblait être une éternité, un sentiment de pleine sérénité l'envahit. L'ombre d'un instant, elle repensa à sa mère . Lorsqu'elle se dégagea doucement des bras d'Alice, elle craignit de ne plus pouvoir contenir les émotions qui commençaient déjà à la submerger.

- Je ne m'attendais pas à ce que vous vous rappeliez de moi.

- Comment pourrions-nous t'oublier ? répondit Alice. Après nous avoir sorti de l'enfer dans lequel nous étions enfermés, nous avons ressenti quelque chose d'indescriptible. Un sentiment d'infini reconnaissance s'est emparé de nous ce jour-là, nous n'avons eu de cesse d'en parler depuis.

- Salut, Leena ! s'écria soudain un garçon à la voix familière.

- Neville !

Elle salua le garçon et remarqua avec une pointe de culpabilité le magnifique bouquet qu'Hermione venait de leur offrir.

- Tu es toute seule ? Tes amis ne sont pas avec toi ?

- Ils sont tombés malades, dit Leena. Hier j'ai reçu un de leur hibou m'annonçant la nouvelle.

- Rien de grave, j'espère ? dit Alice.

Leena leur assura que non. Les pauvres avaient attrapé une grippe à cause du froid.

Ils se dirigèrent ensuite tous en direction du salon. Un feu crépitait dans la cheminée, et la chaleur qui en émanait leur procura à chacun un bien tout particulier, surtout après s'être exposés au glacial froid d'hiver quelques minutes auparavant.

Après avoir longuement discuté, le repas fut enfin posé. Une magnifique dinde de Noël, plus agréable à regarder qu'à déguster, trônait à leur table. Autour d'eux, toutes sortes de décorations magiques ne cessaient de virevolter, ajoutant une touche féerique aux festivités.

Lorsqu'elle porta le premier morceau de dinde à sa bouche, Leena fit la grimace. S'efforçant tant bien que mal de dissimuler son dégoût derrière un sourire forcé, elle laissa échapper un « c'est vraiment délicieux ! » dépourvu de l'aplomb escompté. Ron et Harry trouvèrent son commentaire plus que désopilant, à tel point qu'il leur fallut plus d'une gorgée d'eau afin d'éviter de s'étouffer. Outrée par leurs infantilités, Hermione tenta de les rappeler à l'ordre à l'aide d'un coup de pied sous la table, mais à son exaspération la plus totale, son geste ne fit qu'ajouter à leur hilarité. Face au silence cérémonieux et au sérieux général, Leena venait à peu de choses près d'exprimer tout haut ce que tous, à l'exception de la grand-mère de Neville, avaient pensé tout bas.

Elle passait sans nul doute le meilleur noël de sa vie.