Chapitre 28

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Un chant d'oiseau précéda le lever du soleil, d'abord en un petit nombre de cris timides qui se transforma bien vite en un chœur vif au gré de l'étendue des premiers rayons de lumière qui rampaient petit à petit à travers le paysage. La lumière entamait les sommets des collines, des montagnes environnantes et des cimes d'arbres, avant de baigner le sol et de caresser les reflets de l'eau. Le ciel abandonna son manteau de nuit pour se revêtir des couleurs de l'aube, révélant lentement la nature environnante et les tours pointues du château recouvert de neige, lequel ressemblait alors à un énorme gâteau de sucre. Le chant des oiseaux résonna aux oreilles de Leena dans un écho mélodieux à mesure qu'elle quittait la forêt d'un pas fébrile pour se diriger vers le château. Mais son épuisement fut tel qu'à mi-chemin elle s'effondra au sol.

Lorsqu'elle reprit connaissance, elle toucha du bout des doigts le doux drap de coton qui la recouvrait. Elle ouvrit les yeux et comprit qu'elle se trouvait à l'infirmerie. D'autres lits étaient disposés, séparés entre eux par des paravents. Des bassins étaient posés près des lits de quelques malades présents dans la pièce tandis que le soleil venait de déposer ses rayons hivernaux sur leurs draps blancs. Leena vit alors une femme vêtue d'une blouse blanche au chevet d'un élève allongé dans un lit non loin du sien. Le pauvre garçon était recouvert de boutons de la tête aux pieds, et son visage était tellement enflé que l'on pouvait à peine distinguer ses yeux.

A peine réveillée, l'infirmière quitta le lit du garçon pour se diriger vers le sien d'un pas précipité. La jeune fille peina à se redresser sur son lit, ses membres étant extrêmement engourdis. Elle se sentait aussi curieusement assoiffée et affamée, comme si son dernier repas remontait à une éternité. Elle remarqua aussi qu'un bouquet de fleurs légèrement fanées avaient été déposées près de son lit.

- Ah, ce n'est pas trop tôt ! lança l'infirmière.

Au même instant, les portes de l'infirmerie s'ouvrirent dans un battant en dévoilant un couple de visiteurs.

- Iris ? Julian ? s'étonna Leena.

Dès qu'il la virent, les deux adolescents se précipitèrent pour la serrer dans leurs bras, à croire qu'ils la retrouvaient pour la première fois depuis dix ans.

- Je ne suis pas morte que je sache, plaisanta Leena.

- Pour être honnête, on commençait à se le demander, répondit Julian en s'asseyant sur le rebord de son lit.

- Non mais franchement vous deux, on ne rentre pas ici comme dans un moulin ! les réprimanda l'infirmière.

- Pardonnez-nous, madame Pomfresh, s'excusa Iris.

- J'ai dormi si longtemps ? demanda Leena, perplexe.

- Cinq jours pour être exact, répondit Julian. On avait presque fini par croire que tu ne te réveillerais jamais !

CINQ JOURS ?

Leena manqua de s'étouffer avec sa salive. Il lui était déjà arrivé de dormir une journée entière pendant les vacances d'été au manoir, jamais encore elle n'avait dormi cinq jours d'affilée. A croire qu'elle était tout bonnement tombée dans le coma.

- Comment vous sentez-vous, jeune fille ? demanda l'infirmière en scrutant Leena de la tête au pied.

- J'ai les bras et les jambes engourdies, j'ai très faim et vraiment soif... mais à part ça, je crois que tout va bien. Dîtes, vous êtes vraiment sûrs ? Cinq jours... ?

- D'autres élèves ont déjà dormi bien plus longtemps si cela peut vous rassurer, reprit madame Pomfresh d'un air légèrement agacé mais néanmoins empreint d'une sincère inquiétude à son égard.

Une Potterhead à Poudlard [PARTIE 1]Where stories live. Discover now